III. LES EFFETS CONTRASTÉS DE L'AMÉLIORATION DE LA SITUATION DE L'EMPLOI SUR LE BUDGET DE LA MISSION

Après le choc provoqué par la crise sanitaire sur l'activité, la situation de l'emploi s'est améliorée, y compris par rapport au niveau d'avant crise.

Cette situation a des effets contrastés sur les dépenses de la mission dans la mesure où certains dispositifs participent directement au soutien à l'emploi alors que pour d'autres, la charge budgétaire s'atténue grâce au recul du chômage.

A. UNE SITUATION DE L'EMPLOI QUI S'EST REDRESSÉE

À la fin juin 2022 , l'Insee comptabilisait un nombre de personnes en emploi salarié supérieur de 1 500 000 au point bas atteint deux ans auparavant, fin juin 2020 . La progression est encore de 800 000 personnes par rapport à l'avant-crise, fin 2019 , et de 1 200 000 personnes par rapport à fin 2018.

Emplois salariés trimestriels - Ensemble des salariés - Toutes les sections (hors activités extra-territoriales) - CVS

Source : Insee - série chronologique - emplois salariés trimestriels

Quant au nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A 3 ( * ) , il est inférieur à 3 000 000 de personnes pour la première fois depuis dix ans. Au troisième trimestre, il était en recul de 371 000 personnes sur un an, et de plus de 380 000 personnes par rapport à la fin 2019 , avant la crise sanitaire.

Le taux de chômage s'établit à 7,4 % à la fin du 2 ème trimestre 2022 4 ( * ) , soit un niveau qu'il n'avait pas connu depuis 2008, en dessous de celui atteint avant la crise sanitaire (8,2 % fin 2019).

L' Unédic enregistre à la fois l'effet sur ses recettes de la progression de l'emploi salarié et celui sur ses dépenses du recul du chômage. Après un déficit cumulé de 58,8 milliards d'euros sur les treize années 2009-2021, l'Unédic prévoit le retour à une situation excédentaire, à hauteur de 4,4 milliards d'euros, en 2022 , et un excédent de 4,2 milliards d'euros en 2023 et en 2024 5 ( * ) .

Selon les prévisions de l'Unédic , « les créations nettes d'emplois affiliés à l'assurance chômage devraient ralentir tout en restant positives pour s'établir à + 246 000 en 2022 . Le net ralentissement de l'emploi devrait finalement intervenir en 2023 dans un contexte marqué par l'incertitude et la baisse de l'activité économique. Cependant, ce retournement devrait être en partie compensé par l'effet des mesures de politiques d'emploi, notamment la poursuite des entrées en apprentissage , de sorte que l'emploi reculerait légèrement, avec - 6 000 postes en fin d'année . Une fois leur montée en charge réalisée, les politiques publiques de l'emploi verraient leur effet sur les créations d'emplois se dissiper en 2024, tandis que le regain de dynamisme de l'économie entrainerait un rebond de l'emploi . Les créations nettes d'emplois affiliés à l'assurance chômage atteindraient + 92 000 postes en 2024, soit un niveau inférieur à la moyenne enregistrée entre 2015 et 2019 (+ 225 000 créations nettes d'emplois affiliés à l'assurance chômage en moyenne annuelle) ».


* 3 Demandeurs d'emploi tenus de rechercher un emploi, sans emploi, ni activité réduite.

* 4 Taux de chômage au sens du BIT France entière, hors Mayotte - Insee, Informations rapides n° 210 - 12 août 2022.

* 5 Unedic - Situation financière de l'assurance chômage pour 2022-2024 - 20 octobre 2022.

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