B. À BOUT DE SOUFFLE, LE SYSTÈME DES BOURSES SUR CRITÈRES SOCIAUX NE RÉPOND PLUS AUX DIFFICULTÉS FINANCIÈRES DES ÉTUDIANTS, NI NE RÉDUIT LE POIDS DES INÉGALITÉS SOCIALES DANS LE SUPÉRIEUR

Le système de bourses de l'enseignement supérieur permet d'accorder une aide, complémentaire au soutien familial, pour les étudiants confrontés à des difficultés matérielles. Ces bourses, financées par l'État et gérées par le réseau des centres régionaux pour les oeuvres universitaires et sociales (Crous), bénéficient à plus de 780 000 étudiants par an, pour un budget de 2,6 milliards d'euros. Elles ouvrent droit à d'autres services de restauration et d'hébergement à tarif étudiant, comme le repas à 1 € mis en place en 2020.

 

Montant annuel d'une bourse
sur critères sociaux
(échelons 0 
bis et 7)

Pour autant, le système des bourses ne parvient pas à répondre à la précarisation des étudiants. Le montant des bourses est trop faible pour subvenir aux dépenses de logement et d'alimentation, et les effets de seuil du système par échelon pénalise particulièrement les enfants de la classe moyenne : jusqu'à une période récente, une augmentation d'un euro de revenu des parents pouvait conduire à la disparition de la bourse.

La complexité du système de bourses, différent selon les ministères de tutelle des établissements d'enseignement supérieur, conduit également à un fort taux de non-recours pour les étudiants les plus vulnérables.

Le fonctionnement des bourses n'encourage pas non plus l'émancipation des étudiants, puisqu'il conduit à définir leur situation sociale par rapport aux revenus de leurs parents jusqu'à 25 ans, alors qu'ils peuvent être en rupture, ou bien travailler pour subvenir seuls à leurs besoins.

Structure des ressources mensuelles moyennes des étudiants
selon l'Observatoire de la vie étudiante (OVE)

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