B. LA DOCTRINE DU CSA EN MATIÈRE DE RADIO

Jusqu'à présent, toutes les stations étaient réparties en cinq formats, très précisément définis (voir encadré).

Les grands réseaux musicaux se prétendent gênés dans leur extension nationale par ces définitions visant à protéger les petites stations et à assurer la diversité de la bande FM. Depuis longtemps déjà, les trois grandes radios jeunes, Skyrock, Fun Radio et NRJ, critiquent le maintien de ces définitions qu'elles jugent « artificielles ».

En particulier, NRJ qui souhaite son troisième réseau, souhaite qu'on la laisse développer des fréquences Rire et Chansons à travers toute la France. Candidate malheureuse à la privatisation de RMC, puis à celle de Radio-Montmartre, après avoir tenté de racheter RFM et M 40, et avoir manqué la prise de contrôle de Skyrock, la radio a décidé de développer sa banque de programmes Rire et Chansons, pour contrer l'influence des grands opérateurs possédant chacun trois réseaux : Europe 1 avec Europe 2 et RFM (le groupe Europe 1 contrôlant également, pour une part, Skyrock) ; la CLT avec RTL, Fun Radio et RTL 2 (ex-M 40) ; RMC avec Nostalgie et Montmartre FM.

NRJ a sévèrement critiqué le système de catégories du CSA et a exigé une évolution rapide de la doctrine radio.

Tout le problème concerne, en fait, les catégories B et C, car « les programmes locaux ne coûtent pas bien cher et marchent bien, en termes d'audience ». Quand certaines « stations B » rencontrent des difficultés, il suffirait, selon NRJ, que le CSA les autorise à passer en C, pour qu'elles programment un réseau de leur choix avec des informations locales. Pour l'heure, le passage d'un format à l'autre prend beaucoup de temps et le résultat n'est pas assuré. Pleinement consciente de son succès (au dernier sondage Médiamétrie, pour la période d'avril à juin 1996, la station se classe en troisième position, juste derrière RTL et France Inter), NRJ met tout son poids dans la balance pour faire évoluer les règles du CSA.

Cette campagne doit pourtant faire face à une contre-offensive en règle de la part du GIE Les Indépendants, groupement d'intérêt économique qui permet à une soixantaine de stations régionales de s'allier pour se défendre sur les marchés. Bénéficiant de l'appui logistique de la régie publicitaire du groupe Europe 1, le GIE estime que le CSA ne doit pas modifier à nouveau les règles du jeu et notamment modifier la catégorie B, sous peine de faire totalement disparaître toutes les radios commerciales indépendantes.

Le syndicat des radios généralistes privées (RTL, RMC, Europe 1) a pour sa part, demandé le 24 octobre 1996 une audience au CSA pour « s'opposer à tout changement de doctrine ».

Deux solutions seraient, pour l'heure, envisagées : un assouplissement de la catégorie B avec une possibilité de s'abonner rapidement à un réseau, mais en interdisant toute modification du capital et en améliorant sensiblement le programme local, ou bien un moratoire de plusieurs mois facilitant, pour quelque temps seulement, les changements de format.

Votre rapporteur s'en remet à la sagesse du Conseil supérieur de l'audiovisuel, autorité de régulation de l'audiovisuel, pour conduire cette réforme .

Le classement des radios

Catégorie A

Les radios associatives (de proximité, communautaires, culturelles ou scolaires) bénéficiant du Fonds de soutien à l'expression radiophonique et dont les recettes publicitaires ne dépassent pas 20 % du chiffre d'affaires. Exemples : Radio-Libertaire, Fréquence-Mutine, Radio-Campus.

Catégorie B

Les radios locales ou régionales indépendantes, productrices de leurs programmes (ne diffusant aucun programme national identifié) et vivant de leurs propres recettes publicitaires. C'est sur l'évolution de cette catégorie que se porte actuellement la réflexion du CSA. Exemples : Contact-FM, Vibration, Wit-FM, ou Radio-Nova.

Catégorie C

Les radios locales ou régionales diffusant le programme d'un réseau thématique à vocation nationale, et produisant au minimum trois heures de programmes locaux. Le CSA se penche aussi sur l'avenir de ce format. Exemples : NRJ-Caen, Europe 2-Music-West-FM, Africa n°l.

Catégorie D

Les radios thématiques à vocation nationale (sans aucun programme local). Exemples : Fun-Radio, NRJ, Skyrock.

Catégorie E

Les radios généralistes à vocation nationale (ex-stations périphériques). Exemples : RTL, France Inter, Europe 1, RMC.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page