CHAPITRE III - LES AXES MAJEURS DE LA POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE DE LA FRANCE

I. MAINTENIR LA PLACE DE LA FRANCE DANS L'INDUSTRIE NUCLÉAIRE MONDIALE

A. PRÉPARER L'AVENIR

La stabilisation de la demande, l'amélioration de la disponibilité du parc nucléaire, le développement de la production autonome d'électricité -en particulier de la cogénération- et la prolongation de la durée de vie des centrales expliquent la « baisse de charge » de l'industrie nucléaire française, dont le prochain défi réside dans le renouvellement du parc nucléaire vers 2010 environ.

C'est dans ce contexte qu'elle doit assurer le maintien de ses compétences et de sa place dans l'industrie nucléaire mondiale.

C'est pourquoi ses activités s'orientent désormais essentiellement selon trois axes : l'amélioration de l'achèvement du cycle du combustible, le développement à l'international et la préparation des réacteurs du futur.

Un développement sera consacré à ce dernier point. Dans ce contexte, les activités nucléaires de Framatome devront être garanties.

1. Préparer les réacteurs du futur

a) 2010 : l'échéance du renouvellement du parc nucléaire


• Il y a quelques semaines, l'unité de Chooz était couplée au réseau, inaugurant la nouvelle génération de centrales nucléaires. Il s'agit du premier standard de réacteur à eau pressurisée de conception entièrement française. Il devrait monter à pleine puissance en février 1997 (1.450 mégawatts). La centrale de Chooz affiche des coûts d'exploitation de l'ordre de 10 centimes par kilowattheure, contre 13 centimes pour les centrales au charbon et 15 centimes pour celles au gaz. Mais, faute de marché -dans le contexte actuel de surcapacité - cette nouvelle génération ne devrait compter que quatre tranches : les deux prévues à Chooz, puis celles en construction à Cirvaux (dans la Vienne), pour un coût total de 44 milliards de francs.

Ensuite, les nouvelles tranches seront lancées vers 2010.

b) Le « réacteur européen du futur »

Plutôt que de prolonger cette génération de centrales, la France devrait s'engager sur une nouvelle voie ouverte par le « réacteur européen du futur » ou EPR (« European Pressurized Reactor »).

Une première phase du programme EPR s'est déroulée entre fin 1990 et début 1992. Associant EDF, les électriciens allemands,

Framatome et Siemens, elle a permis de définir la stratégie d'ensemble du projet et les objectifs d'amélioration de sûreté susceptibles d'être poursuivis. Cette phase a été suivie d'une autre permettant d'établir un avant-projet simplifié, de janvier 1992 à septembre 1993.

Dans le même temps, les autorités de sûreté française et allemande ont créé une structure de travail conjointe qui a émis, en juillet 1993, un document sur les objectifs de sûreté des futurs réacteurs à eau sous pression.

Sur la base de ce document, les industriels ont transmis fin 1993 aux autorités de sûreté des deux pays un dossier décrivant les grandes options de sûreté du réacteur. Ce dossier a fait l'objet, début 1995, d'un accord des autorités de sûreté sur les principales options. Cette prise de position a permis aux partenaires industriels du projet d'engager la phase d'avant-projet détaillé en février 1995.

La viabilité technique et économique du futur réacteur franco-allemand n'est pas encore démontrée, mais fait précisément l'enjeu des études qui sont en cours.

Quelle est, dans ce contexte, la situation de Framatome ?

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