B. L'ÉVOLUTION TENDANCIELLE DES COMPTES SOCIAUX

1. L'impact de la loi de financement pour 1997

Pour la première fois cette année, le projet de loi de financement de la sécurité sociale -le deuxième de son espèce à être présenté au Parlement- est accompagné de l'annexe prévue au II de l'article L.O. 111-4 du code de la sécurité sociale, "rendant compte de la mise en oeuvre des dispositions des lois de financement de la sécurité sociale de l'exercice précédent."

Cette annexe B montre que les prévisions révisées des recettes de la sécurité sociale pour 1997 sont supérieures de 1,6 milliard de francs seulement par rapport aux prévisions initiales de la loi de financement de l'an dernier, tandis que les objectifs de dépenses révisés sont supérieurs de 12,4 milliards de francs aux objectifs de dépenses initiaux.



Toutefois, ces écarts par rapport aux prévisions initiales intègrent la décision politique prise par le Gouvernement de quadrupler en 1997 l'allocation de rentrée scolaire. Cette mesure, d'un coût de 6,5 milliards de francs, apparaît à la fois dans les dépenses de la branche famille et dans les recettes, sur la ligne "contributions publiques" puisqu'elle fait l'objet d'un remboursement par l'Etat à la CNAF.

Si l'on fait abstraction de cette mesure décidée pour ne prendre en compte que les évolutions spontanées, le solde de la sécurité sociale en 1997 apparaît dégradé de 10,8 milliards de francs, par rapport aux prévisions de la loi de financement qui l'avaient établi à -34 milliards de francs. Cette dégradation résulte de - 5,1 milliards de francs de moindres recettes et de - 5,7 milliards de francs de dépenses supplémentaires,

Concernant les recettes
, les principaux écarts entre les prévisions initiales et les prévisions révisées sont les suivantes :

Une diminution de - 800 millions de francs des cotisations effectives , qui recouvre deux mouvements de sens contraire :

- une moins-value de - 1,6 milliard de francs sur les cotisations du régime général, qui atteindrait même - 3 milliards de francs si elle n'était pas partiellement compensée par le versement à la CNAMTS par la CANAM de 1,4 milliard de francs au titre de la prise en charge par le régime général des médecins du secteur II ;

- des plus-values de + 1,1 milliard de francs sur les cotisations des autres régimes de salariés du fait de la sous-estimation initiale de l'évolution du point de la fonction publique, et de + 1,2 milliard de francs sur les cotisations des régimes de non-salariés, du fait de la révision de la base 1996 de la prévision 1997.

Une diminution de - 600 millions de francs des cotisations fictives , qui est la contrepartie du surplus des cotisations effectives des régimes spéciaux de salariés par rapport aux prévisions.

Une diminution de - 3 milliards de francs des impôts et taxes affectées , qui recouvre de nombreuses moins values de recettes :

- la révision de baisse de - 800 millions de francs du rendement de la CSG ;

- la révision en baisse de - 300 millions de francs du rendement des droits sur les alcools, de - 200 millions de francs du rendement des droits de consommation sur les tabacs affectés à la CNAMTS, de - 200 millions de francs du rendement de la taxe sur les boissons alcooliques et des taxes pharmaceutiques ;

- la révision en baisse de - 1,3 milliard de francs du produit de la C3S répartie en 1997, du fait d'une régularisation négative au titre de 1996 et de l'actualisation des déficits comptables des régimes de non-salariés.

Concernant les dépenses , les principaux écarts entre les objectifs initiaux et les objectifs révisés sont les suivants :

La révision en hausse de + 600 millions de francs des dépenses de l'assurance maladie , non pas du fait d'un dépassement des prestations incluses dans l'ONDAM, mais du fait d'un dépassement de + 300 millions de francs des frais de gestion et de 300 millions de francs des dépenses des DOM ;

La révision en hausse de + 1,3 milliard de francs des dépenses de l'assurance vieillesse , qui recouvre trois phénomènes distincts :

- un dépassement des dépenses de prestations de - 1,6 milliard de francs, du fait d'une sous-évaluation initiale de l'effet volume pour le régime général et de la revalorisation des pensions pour les régimes spéciaux des fonctionnaires ;

- un dépassement des frais de gestion de + 500 millions de francs ;

- une plus-value de + 800 millions de francs sur le solde des transferts versés et reçus par les régimes d'assurance-vieillesse.

La révision en hausse de + 3,7 milliards de francs des dépenses de la branche famille , qui recouvre trois évolutions distinctes :

- un dépassement de + 1,4 milliard de francs des dépenses de prestations, dont 1,1 milliard de francs imputable aux dispositions de la loi relative à la famille de 1994 ;

- un dépassement et des frais de gestion de + 300 millions de francs ;

- une révision en hausse des transferts de + 2 milliards de francs, en raison de l'augmentation des versements à la CNAVTS au titre de l'assurance vieillesse des parents au foyer.

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