2. La persistance d'une situation déficitaire à l'horizon 2000

Conformément aux prescriptions du paragraphe II de l'article L.O. 111-4 du code de la sécurité sociale, l'annexe C du projet de loi de financement présente les perspectives d'évolution des recettes et des dépenses des régimes obligatoires de base pour les deux années postérieures.

Cette projection pluriannuelle constitue une innovation appréciable pour l'information du Parlement . Jusqu'à présent, aucun document relatif aux comptes sociaux ne comportait de prévisions à moyen terme.

Ces perspectives à l'horizon 2000 sont fondées sur les mêmes hypothèses macro-économiques que celles du projet de loi de finances et de la commission des comptes de la sécurité sociale.

La projection des recettes repose sur un taux de croissance du PIB de + 3 % en volume et de 1,4 % en prix, soit un taux de croissance du PIB en valeur de + 4,2 %, pour chacune des deux années 1999 et 2000.

L'amélioration du marché du travail entraînerait une stabilisation de la part des salaires dans la valeur ajoutée, et la masse salariale croîtrait un peu moins vite que le PIB, à un rythme annuel de + 4 %.

Les cotisations sociales progresseraient ainsi chaque année au taux de 4 %, les impôts et taxes affectés étant conventionnellement supposés croître selon un taux identique.

Perspectives du régime général

Certaines dispositions du présent projet de loi de financement concourant au redressement des comptes en 1998 affectent l'évolution de ces postes en 1999 : en particulier, la substitution entre les cotisations maladie et la CSG affectée à ce risque (dont le taux est majoré de 4,1 point) n'aura d'effets en année pleine qu'à compter de 1999, de même que l'extension d'assiette des prélèvements de 1 % sur les revenus des capitaux affectés à la CNAVTS et à la CNAF.

En sens inverse, d'autres dispositions du présent projet de loi de financement ne sont pas reconductibles : recyclage au profit de la CNAVTS de l'excédent de C3S constaté en 1997, transfert des disponibilités de la CAMAVIC au titre de son intégration financière au régime général. La progression des ressources des différentes branches du régime général prend en compte ces effets.

Au total, les dépenses du régime général s'accroîtraient de + 2,6 % en 1999 et + 2,7 % en 2000, ce taux global recouvrant des évolutions différenciées selon les branches :

+ 2,1 % les deux années pour les branches maladie et accidents du travail, taux sensiblement supérieur à celui de l'inflation ;

+ 3,7 % à + 3,8 % pour la branche vieillesse, taux conforme aux évolutions démographiques prévisibles et aux effets attendus de la réforme des pensions de 1993 ;

+ 2,2 % et + 2,4 % pour la branche famille, taux compatible avec la revalorisation annuelle de la base mensuelle des allocations familiales en fonction des prix, et qui table à la fois sur la fin de la montée en régime de la loi famille de 1994 et sur l'effet de la mise sous conditions de ressources des allocations familiales.

Globalement, les recettes du régime général progresseraient chaque année plus vite que les dépenses, cet écart positif étant de 1 % en 1990 comme en 2000. Appliquée à des masses de l'ordre de 1.200 milliards de francs, ces écarts se traduiraient par une amélioration du solde du régime général d'une douzaine de milliards de francs chaque année.

Ainsi, le régime général serait encore déficitaire de - 12 milliards de francs en 1998, quasiment à l'équilibre en 1999 avec un solde positif d'environ 500 millions de francs, et excédentaire de 12,9 milliards de francs en 2000.

Les autres principaux régimes

Sur la base des mêmes hypothèses macro-économiques, les projections relatives aux autres régimes de sécurité sociale montrent que ceux-ci seraient quasiment tous en déficit en 1999 et en 2000, à l'exception de ceux qui sont par définition équilibrés.

En effet, les régimes spéciaux de salariés sont par construction équilibrés par une subvention de l'Etat (régime des fonctionnaires et des agents de l'Etat, SNCF), ou une contribution de l'entreprise de rattachement (EDG-GDF).

Le principal régime déficitaire à l'horizon de la projection serait celui des agents des collectivités locales . La CNRACL a bénéficié en 1997 du transfert d'une partie des réserves du Fonds d'allocation temporaire d'invalidité des agents des collectivités locales. En raison de la dégradation rapide de son rapport démographique, la CNRACL serait en déficit de 3,3 milliards en 1999, puis de 4,3 milliards de francs en 2000.

Le déficit de l'ORGANIC , comblé en 1998 par l'augmentation de la compensation et de la C3S, réapparaît en 1999 et 2000.



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