EXAMEN EN COMMISSION

Réunie le 29 octobre 1997, sous la présidence de M. Christian Poncelet, président, la commission a procédé à l'examen des crédits du budget des affaires étrangères pour 1998

Après la présentation des crédits par M. Jacques Chaumont, rapporteur spécial, un large débat s'est ouvert.

En réponse à M. Alain Lambert, rapporteur général, le rapporteur spécial a précisé que le projet d'ambassade à Berlin faisait l'objet d'un recours gracieux de la part de l'une des équipes d'architectes non retenues, mais que la procédure du concours international venait d'être validée par la commission supérieure des marchés publics et qu'un éventuel recours contentieux ne serait pas suspensif.

M. Denis Badré s'est prononcé en faveur de la mise en commun des services à l'étranger des Etats membres de l'Union européenne, a regretté que les agents du ministère des affaires étrangères fassent peu d'efforts pour apprendre la langue de leur pays de résidence, et a estimé nécessaire d'encourager l'accueil des étudiants étrangers.

M. Michel Charasse s'est inquiété de l'emploi des crédits consacrés à l'entretien des cimetières militaires français à l'étranger, ainsi que de celui des crédits consacrés à la promotion de Strasbourg comme capitale européenne. Il s'est déclaré stupéfait du mépris manifesté par les services des ministères en charge de l'action internationale de la France à l'égard des rapporteurs spéciaux en mission. Il a notamment déploré que le ministère des affaires étrangères n'ait pas donné suite à ses observations relatives à une gestion de fait et à une infraction aux règles de la comptabilité publique qu'il avait pu constater lors de sa dernière mission en Afrique. Il a signalé à l'attention du rapporteur spécial le problème du service de décoration des ambassades du ministère des affaires étrangères, qui ignore les procédures d'attribution des marchés publics et a fait l'objet d'un rapport très sévère de la Cour des comptes. Enfin, il a souhaité la publication d'un livre d'art sur nos ambassades à l'étranger, estimant qu'il s'agirait d'un outil utile de promotion de l'action extérieure de la France.

M. Joël Bourdin s'est inquiété de la multiplication du personnel sous statut d'auxiliaire au sein des établissements français à l'étranger.

M. Guy Penne, rapporteur pour avis de la commission des affaires étrangères, a estimé que la France n'avait pas intérêt à maintenir le deuxième réseau diplomatique et consulaire au monde, si elle ne se donnait plus les moyens d'assurer son fonctionnement. Il a jugé préoccupant que certains hommes d'Etats africains préfèrent demander un visa à l'ambassade d'Allemagne lorsqu'ils viennent en France, afin de bénéficier d'une procédure plus rapide dans le cadre des accords de Schengen. S'agissant des bourses, il a relevé que la France avait adopté une stratégie inverse de celle des Etats-Unis, qui font peu pour les étrangers au niveau de l'enseignement primaire et secondaire, mais accueillent très systématiquement les étudiants dans le supérieur. Estimant que le rapprochement du ministère de l'éducation nationale avec le ministère des affaires étrangères serait bénéfique, il a considéré que l'autonomie des universités constituait sans doute un frein à l'accueil des étudiants étrangers en France.

M. André Dulait, rapporteur pour avis de la commission des affaires étrangères, a fait part de ses doutes sur la régularité des procédures d'attribution des marchés et le bon déroulement des travaux dans les opérations immobilières menées par le ministère des affaires étrangères. Relevant que le coût définitif de la nouvelle ambassade de Tachkent avait été le double de son coût prévisionnel, il a exprimé la crainte que cette dérive financière soit un phénomène général.

M. James Bordas, rapporteur pour avis de la commission des affaires culturelles, s'est inquiété de la diminution continue des crédits d'intervention du ministère des affaires étrangères.

M. Christian Poncelet, président, a insisté sur la nécessité de rationaliser les dépenses avant de songer à leur augmentation.

M. Roger Besse a souhaité connaître les moyens en personnels des postes d'expansion économique, le contingent des coopérants du service national (CSN) relevant du ministère des affaires étrangères, et l'articulation entre les services du ministère et les postes de la DATAR à l'étranger.

En réponse à M. Denis Badré, le rapporteur spécial a indiqué que l'Union européenne disposait de délégués à l'étranger, mais que la coordination entre ceux-ci et les ambassades des Etats membres dépendait beaucoup de la qualité des relations personnelles. Il a précisé que la coopération entre Etats membres existait au niveau des établissements scolaires, tels le lycée franco-allemand de Manille et du futur établissement franco-allemand de Kuala Lumpur, mais qu'elle ne s'étendait pas encore au niveau des ambassades.

En réponse à M. Michel Charasse, le rapporteur spécial a indiqué que la question de l'entretien des sépultures françaises à l'étranger avait fait l'objet d'un rapport d'information de M. Jacques Baudot, que les crédits consacrés à la promotion de Strasbourg comme capitale européenne relevaient vraisemblablement d'un ensemble de subventions extravagantes à différentes associations et organismes que le ministère des affaires étrangères avait décidé de remettre en ordre, les principes retenus étant de ne pas attribuer de subvention inférieure à 100.000 francs ni de subvention pour des actions menées en France. Il a partagé la préoccupation de M. Michel Charasse quant aux errements du service responsable de la décoration des ambassades.

En réponse à M. Joël Bourdin, le rapporteur spécial est convenu que le remplacement des professeurs expatriés par des recrutés locaux, pour des raisons d'économies, risquait d'entraîner une dégradation de la qualité de l'enseignement à terme.

En réponse à M. Guy Penne, le rapporteur spécial a affirmé que la lenteur et la complication du traitement des demandes de visas donnait une image très négative de la France, et apparaissait vexatoire pour les étrangers amis de notre pays pour y avoir fait leurs études ou y venir fréquemment. Il a considéré que le problème des bourses était double, puisque l'on constatait à la fois un manque de crédits global et un manque de candidats dans certains pays.

En réponse à M. Roger Besse, le rapporteur spécial a indiqué que le nombre des coopérants du service national (CSN) affectés dans les services relevant du ministère des affaires étrangères s'élevait à environ 6.000, et que la réforme du service national posait un véritable problème puisque ce contingent essentiel pour le bon fonctionnement des alliances françaises, des services culturels, des services informatiques et des établissements d'enseignement, était voué à disparaître. Il a estimé indispensable de mettre en place un système de volontariat, tout en soulignant que cette solution serait coûteuse. Il a indiqué qu'il existait à sa connaissance 17 postes de la DATAR à l'étranger, qui entretenaient des relations directes avec les régions françaises.

La commission a alors adopté à l'unanimité les crédits du ministère des affaires étrangères pour 1998.

Réunie le 29 octobre 1997, sous la présidence de M. Christian Poncelet, président, la commission a adopté à l'unanimité les crédits du ministère des affaires étrangères pour 1998.

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