chapitre PREMIER

présentation générale des crédits budgétaires

les crédits budgétaires du secrétariat d'état : une baisse apparemment jugulée

l'exECUtion des budgets 1996 et 1997

1. Le budget 1996

L'exercice 1996 a été affecté, comme les précédents, par des mesures de régulation budgétaire (arrêtés du 26 septembre 1996 et 13 novembre 1996).

Sur un budget voté de 516,5 millions de francs, 83,4 millions de francs ont été annulés, soit 16 % de la dotation initiale ; la quasi-totalité de ces annulations a porté sur les crédits d'intervention (78,5 millions de francs). La plus forte réfaction (40 millions de francs) a touché les bonifications d'intérêt. Toutefois, ce "reformatage" des crédits n'a pas affecté la distribution, en 1996, des prêts bonifiés puisqu'il concerne le remboursement de prêts contractés antérieurement et dont la charge diminue régulièrement en raison du moindre recours à ce mécanisme d'incitation.

L'exécution du budget 1996 fait apparaître un montant de 553,1 millions de francs de crédits disponibles. En effet, en balance des annulations (86,4 millions de francs), le budget voté (516,5 millions de francs) a bénéficié d'importants reports et versements de fonds de concours .

Les reports de crédits se sont montés à 61,7 millions de francs et le versement de fonds de concours a atteint 48,2 millions de francs ; il faut ajouter à ces crédits diverses sommes (répartition, transfert, dépenses accidentelles...) pour un montant total de 10,1 millions de francs. Au total, l'exécution du budget 1996 a donc bénéficié de 120 millions de francs supplémentaires au regard du budget voté . Ainsi, les dotations budgétaires réellement disponibles ont été supérieures de 7,1 % à celles votées par le Parlement.

2. Le budget 1997

Comme pour les crédits votés en 1996, le budget 1997 a subi d'importantes mesures de régulation .

L'arrêté du 9 juillet 1997 (JO du 10 juillet 1997) a annulé 31,0 millions de francs, soit une diminution de 7,11 % par rapport à la loi de finances initiale qui avait déjà réduit les crédits de 15,6 %.

La répartition des crédits annulés se présente de la façon suivante :



Les annulations de crédit touchent les titres III, IV et VI et reprennent pour l'essentiel le gel des crédits décidé en mars 1997.

Au titre III , sur une dotation initiale de 37,8 millions de francs, on constate une diminution des crédits aux chapitres 34-95 ( 1,4 millions de francs, soit - 14,29 % ) et 34-98 ( 0,42 millions de francs, soit - 4,24 %) . Il s'agit de crédit d'études et d'information.

Au chapitre 34-95, l'annulation correspond au gel des crédits ; la répartition se fait sur tous les articles mais touche essentiellement l'article 90 (-0,450 millions de francs pour les études du cabinet) et l'article 10 (-0,400 millions de francs pour les études commandées à l'INSEE)

Au chapitre 34-98, l'annulation est inférieure au gel des crédits (1,4 millions de francs). Elle est répartie en trois tiers entre l'article 11 (administration centrale), l'article 13 (commissions et conseils) et l'article 15 (délégation interministérielle aux professions libérales). Seul est épargné le marché de Rungis (article 14).

Le titre III, après une diminution initiale de 2,93 % dans la loi de finances initiale pour 1997, voit donc ses crédits diminuer à nouveau (-4,81 %).

Au titre IV, sur une dotation initiale de 389,0 millions de francs, les crédits des deux chapitres du titre sont amputés : 44-01 (27,5 millions de francs, soit - 15,72 % ) et 44-02 (1,14 millions de francs, soit - 2,06 % ) ; la plus forte diminution touche une des priorités budgétaires du ministère puisque le chapitre 44-01 " Interventions en faveur de l'artisanat " représente 45 % des crédits du titre IV.

Au chapitre 44-01, l'annulation est égale au gel des crédits plus 1 million de francs ; elle touche pour la moitié l'article 20 (chambres des métiers) et pour le reste les aides à la formation et à l'entreprise (articles 10 et 20).

Au chapitre 44-02, l'annulation correspond au gel des crédits ; elle ne porte que sur l'article 10 (actions économiques) ; sont épargnées les actions concernant les stages (article 20).

Le titre IV, après une diminution initiale de 15,05 % dans la loi de finances initiale pour 1997, voit donc ses crédits diminuer à nouveau (- 7,36 %).

Au titre VI, sur une dotation initiale de 9,2 millions de francs en autorisations de programme et 9 millions de francs en crédits de paiement, sont annulés 2,6 millions de francs et 0,54 million de francs en autorisations de programme et en crédits de paiement, soit une diminution de 23,48 % et 5,95 %.

L'annulation des crédits est égale, peu ou prou, au gel des crédits ; elle concerne trois articles : 30 (FASA), 60 (aides à la formation professionnelle) et 41 (artisanat en zones sensibles). C'est ce dernier article qui est le plus touché par l'annulation des crédits dont il fait près d'un tiers.

En revanche, l'exécution du budget, compte tenu des mesures de transferts, reports et répartition , fait apparaître des crédits disponibles de 484 millions de francs, soit une progression de 10,8 %. En effet, comme en 1996, le budget 1997 a bénéficié de reports, transferts et répartition de crédits pour un montant de 78,3 millions de francs. L'essentiel de ces mouvements de crédits (75,5 millions de francs) résulte de reports de crédits en provenance notamment du fonds social européen (26,8 millions de francs) pour le versement en 1997 de crédits au titre de la gestion de 1996.

Au total, l'évolution des crédits budgétaires pour l'année 1997 est donc la suivante :


·
Loi de finances initiale 437,1 MF


·
Loi de finances initiale et arrêté d'annulation du 9.07.1997 406,1 MF


·
Loi de finances initiale et arrêtés de reports, répartition
et transfert 515,7 MF


·
Loi de finances : crédits disponibles 484,4 MF

le projet de budget pour 1998 et les evolutions par poste des crédits, hors bonifications d'intéret

Le projet de budget pour 1998 des petites et moyennes entreprises, du commerce et de l'artisanat se présente comme suit :

Après deux années de fortes baisses (1997 - 15,6 % et 1996 - 10,9 %), de loi de finances initiale à loi de finances initiale, les crédits pour 1998 ne baissent donc que de 2,86 %, passant de 437,2 millions de francs à 424,7 millions de francs.

Toutefois, ce ralentissement du processus de réduction des crédits doit être relativisé. En effet, si l'on compare le projet de budget pour 1998 aux crédits réellement disponibles pour 1997 (484,4 millions de francs), c'est-à-dire après mesures d'annulation et d'exécution (reports, transferts, fonds de concours, etc.), la baisse est de 12,3 %.

Mais, comme en 1996 et 1997, le montant des crédits disponibles pour 1998 pourra varier en fonction des mesures de régulation et d'exécution intervenant en cours d'année.

Votre rapporteur spécial souligne donc que la comparaison des crédits budgétaires alloués au ministère -d'une année sur l'autre- doit être maniée avec prudence car, dans ce domaine, les chiffres ont une valeur relative.

La baisse des crédits du budget de PME, du commerce et de l'artisanat se concentre sur les titres III et IV ; le titre  VI connaît, lui, une très forte augmentation ; quant au titre V, il figure pour la première fois dans le projet de budget.

Evolution des crédits

(DO + CP)

1. La présentation des crédits

Au titre III (moyens des services), les dépenses ordinaires baissent de 3,17 % mais les montants en valeur absolue (36,63 millions de francs) ne représentent que 8,6 % du budget.

Au titre IV (action économique) qui représente, hors bonification d'intérêt, 52,6 % des crédits du ministère, les dépenses ordinaires baissent de 6,9 % en passant de 231 millions de francs en 1997 à 215 millions de francs en 1998. Toutefois, cette baisse doit être relativisée puisqu'elle succède aux fortes contractions de 1996 (9,7 %) et 1997 (14,9 %).

Au titre VI (subventions d'investissement), les dépenses en capital augmentent 135,05 %, passant de 9,7 millions de francs à 22,8 millions de francs. Cette forte hausse succède aux baisses de 1997 (50,3 %) et de 1996 (37,5 %).

Enfin, est créé, pour 1998, un titre V (dépenses d'investissement) doté de 0,3 millions de francs. Il s'agit de crédits destinés au marché d'intérêt général (MIN) de Rungis pour la rénovation de locaux et de bureaux.

2. L'analyse des crédits


· Une faible réduction des moyens des services
(titre III)

Les crédits de fonctionnement sont en réduction de 3,1 % par rapport à 1997 ; la baisse concerne exclusivement les moyens de fonctionnement matériel, les crédits de personnel augmentant de 0,7 %.

Les crédits de personnel passent de 17,9 millions de francs à 18,2 millions de francs ; cette légère augmentation résulte de mesures acquises (revalorisation des rémunérations, relèvement des plafonds de salaires soumis à cotisation, etc.).

Les effectifs budgétaires restent stables (67) dont 24 postes à l'administration centrale et 43 postes dans les délégations régionales. L'ensemble de ces postes sont occupés par des contractuels.

Les moyens de fonctionnement baissent de 6,7 %, passant de 19,81 millions de francs à 18,4 millions de francs. Les économies portent essentiellement sur les études et les actions d'information (- 13,9 %).

Par ailleurs, complétant l'importante modification de la nomenclature budgétaire de 1997 qui portait sur les titres IV et VI, le projet de budget pour 1998 regroupe, au titre III, les chapitres 34-95 "Etudes et actions d'information en matière de commerce, d'artisanat, de services et de professions libérales" et 34-98 "Moyens de fonctionnement" en un chapitre unique 34-98 "Etudes et actions d'information et moyens de fonctionnement des services". Cette modification permettra de mieux différencier les actions du ministère pour ce qui est du titre III.


· Une baisse marquée des crédits d'intervention
(titre IV)

L'essentiel de la baisse des crédits du ministère pèse sur ce titre ; les crédits passent de 230,4 millions de francs à 215 millions de francs pour 1998, soit - 6,9 %. En 1996 et 1997, la baisse avait été plus importante puisqu'elle était respectivement de 8 % et 18,4 %, soit 45,5 millions de francs et 68 millions de francs contre 16 millions de francs prévu pour 1998.

Au titre IV, ce sont les interventions en faveur de l'artisanat qui subissent la totalité de la baisse des crédits. En effet, l'artisanat (chapitre 44-01) voit ses crédits passer de 175,2 millions de francs à 155 millions de francs en 1998, soit une baisse de 11,53 %.

La baisse des crédits pèse apparemment sur les actions territoriales (chapitre 44-01, article 20) dont les crédits passent de 103,6 millions de francs à 85 millions de francs. En réalité, elle traduit un redéploiement des crédits qui passe par une baisse importante des aides budgétaires à la formation continue des artisans, baisse "masquée" par le transfert des crédits destinés au soutien à l'Institut supérieur des métiers (ISM) (19,6 millions de francs) de l'article 20 (Actions territoriales) à l'article 10 (Aides à la formation). La réduction des aides budgétaires à la formation est donc imputée sur l'article correspondant aux actions territoriales dont le montant reste quasi identique entre 1997 et 1998, soit 86 millions de francs.

Par ailleurs, pour la formation des artisans, il faut souligner que la baisse des crédits budgétaires sera compensée par le mécanisme de financement mis en place par l'article 132 de la loi de finances pour 1997. Depuis le 1er janvier 1997, la formation des artisans est financée par un prélèvement assis sur le montant annuel du plafond de la sécurité sociale. Le nouveau système devrait permettre aux fonds d'assurance formation (FAF) des artisans de collecter 50 millions de francs supplémentaires pour un total de 376 millions de francs de collecte au titre de la formation continue. Ces sommes viennent compléter l'effort budgétaire en faveur de cette action.

Les crédits consacrés aux actions territoriales concernent :

- des opérations contractualisées dans les contrats de plan Etat-Régions. Il s'agit essentiellement des opérations groupées d'accueil des entreprises (OGAE) ;

- des opérations de restructuration de l'artisanat et du commerce (ORAC) ou des fonds régionaux d'aide au conseil (FRAC) ;

- les aides à l'animation économique des chambres de métiers (encouragement aux métiers d'art, foires, salons, etc.).

Les interventions en faveur du commerce (chapitre 44-02) progressent, elles, de 7,53 %, passant de 55,8 millions de francs à 60 millions de francs. Cette hausse des crédits bénéficie exclusivement à la formation dont les crédits passent de 48,1 millions de francs à 53 millions de francs. Ces moyens sont destinés à l'institut de formation commerciale permanente (IFOCOP).

Votre rapporteur spécial se félicite de cette mesure car la formation initiale et continue est fondamentale pour assurer la pérennité des petites unités commerciales .


·
La forte hausse des crédits d'investissement (titres V et VI).

Ces crédits ont vu leur présentation profondément remaniée en 1997 puisque les chapitres 64-01, 64-04 et 69-90 ont été fondus en un seul chapitre 64-02 "Aides au commerce et à l'artisanat". Par ailleurs, pour 1998, est créé un titre V "Dépenses d'investissement" destiné à la restructuration des locaux et des bureaux du MIN de Rungis.

Les crédits d'investissement progressent de 135 %, passant de 9,7 millions de francs à 23,1 millions de francs. Les crédits bénéficient à 80 % au secteur de l'artisanat et à 20 % à celui du commerce ; c'est donc l'artisanat qui bénéficie de l'essentiel des hausses de crédits (+ 135 % pour les CP et + 9,08 % pour les AP). Ces dotations vont bénéficier aux contrats de Plan-Etat-Régions. Il s'agit d'honorer les engagements de l'Etat en inscrivant en crédits de paiement les autorisations de programme inscrits au titre VI au cours des années 1997 (+ 33 %) et 1996 (+ 100 %).

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Les crédits budgétaires du ministère des PME, du commerce et de l'artisanat, hors bonification d'intérêt, connaissent donc -loi de finances initiale à loi de finances initiale- une baisse de 2,86 %. Après des années de "coupes sombres", votre rapporteur spécial ne peut que souligner ce coup d'arrêt à une politique constante de baisse des crédits menée depuis 1995 pour des montants importants. Il n'en reste pas moins que, même si l'on considère que ces crédits ont surtout un effet de levier pour une politique qui dépasse largement le cadre strictement budgétaire, le ministère doit disposer des moyens suffisants pour initier une politique en faveur des PME, du commerce et de l'artisanat. De ce point de vue, le niveau actuel des crédits (420 millions de francs) semble avoir atteint une limite en deçà de laquelle, il ne faudrait pas descendre.


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