B. LES INVESTISSEMENTS PRIVES

1. Des investissements importants

Les investissements privés représentent une part non négligeable de l'investissement dans les ports maritimes.

En 1997, les principaux investissements privés mis en service ou commandés dans les ports d'intérêt national concernaient Calais (silo à sucre) pour 50 millions de francs et Bayonne (grue) pour 20 millions de francs.

Dans les ports autonomes , les principaux investissements privés en 1997 concernaient, pour les terminaux alimentaires, Rouen (terminal sucrier) pour 145 millions de francs sur 1996-1997 et Dunkerque (hangar, entrepôts) pour 25 millions de francs. Des investissements dans les autres terminaux industriels concernaient également Dunkerque pour 25 millions de francs en raison de la pose d'un gazoduc et Rouen pour 120 millions de francs pour diverses opérations, notamment sur les hangars, sur 1997-1998.

2. La gestion du domaine des ports maritimes

Outre le bénéfice direct des investissements privés, le rééquilibrage de la structure de financement des ports français pourrait passer par la revalorisation des produits des redevances domaniales.

La loi n°94-631 a en effet introduit une nouvelle section dans le code du domaine de l'Etat et conduit à la délivrance d'autorisations temporaires d'occupation du domaine public, constitutives de droits réels . Après la parution d'un premier décret le 6 mai 1995, un second décret n°96-1958, paru le 2 décembre 1996, a permis aux gestionnaires effectifs des ports (ports autonomes et concessionnaires) de délivrer eux-mêmes des autorisations constitutives de droit réel. Il est encore trop tôt pour établir un bilan quantitatif d'un dispositif récent, qui n'a encore connu qu'un petit nombre d'applications, mais cette nouvelle législation devrait permettre de clarifier la situation des investisseurs occupant le domaine public et d'apporter une plus grande sécurité juridique.

C. LE FINANCEMENT DES PORTS FRANÇAIS PAR RAPPORT À LEUR CONCURRENTS EUROPÉENS

La comparaison du financement des port autonomes français et du port d'Anvers, deuxième port européen, sur la période 1993-1995, montre un sous-financement des investissements par l'Etat dans les ports français par rapport à l'exemple d'Anvers.

Le financement public représente 26 % du coût total en France (dont 9 % assuré par les collectivités locales), alors qu'il est de 42 % du coût total à Anvers. La différence notable réside dans le financement par l'Etat des accès portuaires (à noter que le financement par l'Etat correspond au financement par le gouvernement flamand pour le port d'Anvers).

Il faut remarquer que la part des recettes domaniales est également moins importante. Seuls les droits de ports sont plus élevés en France, et représentant plus de la moitié du financement des ports, ce qui peut être estimé inquiétant du point de vue de la compétitivité des ports français par rapport à leurs voisins européens.

Ports autonomes français

Port d'Anvers

(en franc/tonne)

en % du total

(en franc/tonne)

en % du total

Droits de port

6,27

57%

3,97

31%

Recettes domaniales

1,91

17%

3,53

27%

Investissement Etat

0,51

5%

2,32

18%

Investissement collectivités loc.

0,99

9%

financement Etat des accès

1,38

12%

3,13

24%

Total

11,06

100%

12,95

100%

source : U.P.A.C.C.I.M

Les règles de l'Union européenne n'incluent pas dans les aides soumises à déclaration au titre de l'article 92 du traité de la Communauté européenne le financement de projets d'infrastructure dans la mesure où leur réalisation constitue une mesure de politique économique générale. La commission comprend explicitement dans ce cadre le financement des accès, des ouvrages extérieurs, des ouvrages d'accostage publics, des terre-pleins publics et de leur aménagement. les ports du Nord de l'Europe font une utilisation extensive de ces dispositions.

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