II. L'EFFORT D'INVESTISSEMENT DU MINISTERE DE L'INTERIEUR

A. UNE BAISSE IMPORTANTE ...

Dans le projet de loi de finances pour 1998, l'effort d'investissement du ministère de l'intérieur, concentré au titre V, est en baisse massive de 18,3% en crédits de paiement, passant de 1,3 à 1,1 milliard de francs :

- l'effort d'équipement (chapitre 57-40) immobilier chute de 22,3 % ;

- l'équipement matériel (chapitre 57-50) baisse de 27,8 % ;

- les dépenses d'équipement informatique, de télématique et de transmissions augmentent de 3 %.

B. ... QUI S'EXPLIQUE PAR L'EXISTENCE DE CRÉDITS REPORTÉS

Ce chiffre de la baisse des dépenses d'investissement du ministère de l'intérieur est trompeur et s'explique par l'existence de crédits reportés non consommés.

1. Les investissements immobiliers

S'agissant des crédits de paiement consacrés aux dépenses d'investissements immobiliers, le montant des reports de crédits non consommés en 1997 sur l'exercice 1998, pour les quatre agrégats, s'élève à 300 millions de francs. En ajoutant ces reports à la dotation de 547,7 millions de francs contenue dans la loi de finances, le montant des crédits susceptibles d'être dépensés en 1998 est supérieur à la dotation en loi de finances pour 1997. En outre, les autorisations de programme connaissent un mouvement de hausse après plusieurs années de baisse.

Le ministère de l'intérieur a rénové sa manière de concevoir les programmes immobiliers à la suite de la crise de trésorerie de 1993. Aujourd'hui, la dette de 300 millions de francs, avec des taux d'intérêt de 14 %, a été apurée et les programmes sont définis uniquement en crédits de paiement, de façon à ne pas dépenser plus que les enveloppes disponibles.

2. Les équipements lourds

La baisse des dépenses d'équipements lourds a deux origines, qui sont liées aux dépenses d'investissement de la sécurité civile. D'une part, les crédits disponibles pour le renouvellement de la flotte d'hélicoptères n'ont toujours pas été consommés. D'autre part, le renouvellement de la flotte des Canadair étant à présent achevé, les sommes inscrites à cet effet les années précédentes, environ 100 millions de francs, disparaissent du budget pour 1998.

L'existence de crédits reportés permet de réduire les dotations en loi de finances initiale et de dégager des marges de manoeuvre. Cependant, la manne des crédits reportés n'est pas extensible et se tarira sous peu. Compte tenu de l'inertie des mouvements entre les titres budgétaires, votre rapporteur met en garde contre l'éventualité d'un coup d'arrêt aux dépenses d'investissements lorsque les crédits reportés auront été consommés. Il importe de conserver à l'esprit que la baisse des dépenses d'investissements doit être provisoire, et leur remontée planifiée.

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