EXAMEN EN COMMISSION

Au cours d'une séance tenue le 19 novembre 1997, sous la présidence de M. Adrien Gouteyron, la commission a examiné le rapport pour avis de M. Philippe Nachbar sur les crédits de la culture inscrits dans le projet de loi de finances pour 1998.

Un débat a suivi l'exposé du rapporteur pour avis.

M. Ivan Renar , après avoir souligné la qualité de la présentation du rapport, a fait observer que le budget de la culture était un budget difficile à évaluer en raison des transferts de compétences, des mesures de régulation et des modifications de nomenclature dont il est fréquemment l'objet. Il a souhaité que soit organisé un débat parlementaire sur la politique culturelle. Il a, par ailleurs, évoqué les difficultés liées à la fiscalisation des institutions culturelles.

En ce qui concerne les mesures de réorganisation administrative du ministère de la culture, s'il s'est déclaré favorable à la fusion au sein d'une même direction des services du patrimoine et de l'architecture, il a fait part de ses réserves sur le projet de regroupement de la direction de la musique et de la danse et de la direction du théâtre et des spectacles. Il s'est interrogé des conséquences de la déconcentration sur le rôle que doit jouer l'Etat en faveur des artistes.

Enfin, il s'est inquiété des risques soulevés par une imputation du montant des dations en paiement de droits de succession sur les crédits d'acquisition des musées nationaux.

M. Jacques Legendre s'est félicité de l'augmentation des crédits consacrés au patrimoine monumental mais a souhaité que soit dressé un bilan de l'exécution de la loi de programme dans les régions. Il a approuvé les propos du rapporteur pour avis sur la nécessité de mettre en oeuvre une politique du patrimoine industriel. Il a souhaité, par ailleurs, que le rapport attire l'attention du ministre de la culture sur l'interprétation faite par les tribunaux des dispositions de la loi du 4 août 1994 sur la langue française qui tend à limiter le droit des associations agréées de se porter partie civile en cas d'infractions à ses dispositions.

Evoquant les difficultés rencontrées pour évaluer l'action menée par les directions régionales de l'action culturelle, Mme Danièle Pourtaud s'est inquiétée des conditions de mise en oeuvre de la déconcentration. Elle s'est, par ailleurs, enquise des conséquences des négociations au sein de l'AMI, au regard du maintien du principe de l'exception culturelle.

M. André Maman a souligné l'importance de l'enseignement artistique en milieu scolaire et a souhaité savoir si les procédures relatives aux acquisitions des musées seraient déconcentrées.

M. Jean Bernard a souhaité connaître le coût de fonctionnement de la Bibliothèque nationale de France.

En réponse aux intervenants, M. Philippe Nachbar a souligné la nécessité de régler la question de la fiscalisation des institutions culturelles. Il s'est déclaré favorable au principe de l'organisation d'un débat parlementaire sur la politique culturelle. Il s'est engagé à demander des précisions au ministre sur les conséquences de l'augmentation des crédits consacrés du patrimoine monumental sur les opérations menées dans les régions.

Il a souligné à nouveau l'urgence d'une action en faveur du patrimoine industriel, rappelant que seul le patrimoine des industries minières avait jusqu'ici pu être protégé. Il a regretté que l'interprétation faite par les tribunaux de la loi du 4 août 1994 sur la langue française aboutisse à limiter les droits des associations agréées à ester en justice.

Il a rappelé la nécessité de préciser dans la perspective de la déconcentration le cadre dans lequel les directions régionales des affaires culturelles mettraient en oeuvre la politique culturelle. Il s'est déclaré favorable à la défense du principe de l'exception culturelle. Il a regretté qu'il n'existe pas dans l'enseignement secondaire d'enseignement obligatoire de l'histoire de l'art. Après en avoir rappelé les modalités, il a indiqué que les procédures d'acquisition d'oeuvres d'art pour les musées nationaux ne seraient pas déconcentrées.

Enfin, il a précisé que la subvention de fonctionnement de l'Etat à la BNF s'élèverait à 600 millions de francs en 1998.

M. Albert Vecten a souligné que, dans un contexte de rigueur budgétaire, l'action en faveur du patrimoine industriel devait être sélective afin d'éviter un saupoudrage des financements.

M. Philippe Nachbar a indiqué que la politique de protection du patrimoine industriel devait s'attacher à sauver les vestiges les plus remarquables. Evoquant l'exemple de la chocolaterie Meunier réhabilitée par l'entreprise Nestlé, il a souligné que l'action de l'Etat en ce domaine pourrait être relayée par des opérations de mécénat.

Au terme de ce débat, suivant la proposition de son rapporteur pour avis, la commission a décidé à l'unanimité de donner un avis favorable à l'adoption du projet de budget de la culture pour 1998.

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