III. L'ADAPTATION DE L'ÉCOLE À UN ENVIRONNEMENT EN CONSTANTE ÉVOLUTION

Depuis plusieurs décennies, le système éducatif est confronté aux difficultés et aux évolutions que connaît la société française : poursuite de la désertification en milieu rural, émergence et extension des zones urbaines difficiles, montée de la violence dans les établissements, développement de la précarité dans des familles de plus en plus éclatées.

Ces évolutions conduisent l'école à prendre en charge des fonctions qui autrefois lui étaient étrangères.

Compte tenu de l'aggravation de ces difficultés, les dispositifs spécifiques mis en place par l'éducation nationale depuis plusieurs années ont vieilli et justifient des aménagements ou même de profondes réformes.

La réouverture des classes dans certaines zones, la refonte des ZEP, la prévention de la violence en milieu scolaire, la gratuité des cantines pour les familles les plus démunies, la médecine scolaire, les mesures prises pour assurer la sécurité des bâtiments scolaires participent ainsi du souci d'adapter l'école aux nouvelles caractéristiques de son environnement.

A. LES RÉOUVERTURES ET LES NOUVELLES OUVERTURES DE CLASSES EN MILIEU RURAL ET DANS LES ZONES URBAINES DIFFICILES

1. Le rappel du moratoire de 1993

Dans le cadre du moratoire, instauré en avril 1993, suspendant la fermeture ou la réduction des services publics en milieu rural, un processus permettant de maintenir dans une commune la dernière classe qui aurait dû être fermée au seul regard de ses effectifs a été engagé.

Depuis 1993, aucune dernière classe d'une commune n'a été fermée contre la volonté des maires, au seul regard des effectifs. Le moratoire a été appliqué strictement, y compris lorsque le nombre d'élèves de la dernière école à classe unique ouverte dans une commune était très faible. C'est ainsi qu'ont pu être maintenues aux rentrées scolaires :

- 1993-1994 : 180 écoles à classe unique,

- 1994-1995 : 320 écoles à classe unique,

- 1995-1996 : 352 écoles à classe unique,

- 1996-1997 : 401 écoles à classe unique.

Lors de la préparation de la rentrée scolaire 1997-1998, le moratoire a été reconduit, pour la cinquième année consécutive : fin juin 1997, plus de 400 écoles à classe unique, qui auraient dû être fermées compte tenu de leurs faibles effectifs, ont pu être maintenues par les inspecteurs d'académie.

2. Le maintien des classes à la rentrée 1997

La tendance actuelle au maintien des classes devrait se poursuivre, malgré une baisse de 36.200 élèves attendue au niveau préélémentaire. Cette baisse devrait être en partie compensée par l'augmentation du taux de scolarisation à deux ans. Dans l'enseignement élémentaire, les effectifs diminuent (- 20.800 élèves) ainsi que dans l'enseignement spécial (- 2.200 élèves).

Des postes supplémentaires auxquels s'ajoutent des réserves dégagées localement ont permis de rouvrir des classes qui auraient été fermées au seul regard de critères techniques. Ces réouvertures interviennent dans les zones d'éducation prioritaires et les quartiers en grande difficulté ainsi que dans les écoles rurales qui ont fait des efforts de regroupement pédagogique et d'équipement.

D'après le bilan établi par la ministre déléguée à l'enseignement scolaire à la fin du mois de septembre dernier, le nombre définitif des ouvertures et des réouvertures de classes est le suivant :

- 1.262 classes ouvertes ou rouvertes, soit 394 classes maternelles et 868 classes élémentaires ;

- sur ce total, on décompte 447 réouvertures et 815 nouvelles ouvertures.

3. La localisation des ouvertures et des réouvertures de classes

En maternelle, 112 classes ont été ouvertes ou rouvertes en zones rurales, 114 en zones urbaines difficiles et 168 ailleurs.

Au niveau élémentaire, 307 classes l'ont été en zones rurales, 214 en zones urbaines difficiles et 347 ailleurs.

S'agissant des académies bénéficiaires, celle de Creil arrive en tête avec 109 classes, puis Lille (104), Rennes (87), Lyon (85), Toulouse (74), Grenoble (73), tandis que Paris et la Corse ne bénéficient respectivement que de 14 et de 3 ouvertures ou réouvertures de classes.

D'après les indications fournies par la ministre déléguée à la commission, les réouvertures de classes ont été décidées en fonction de critères qualitatifs et non arithmétiques en privilégiant les zones rurales et les zones urbaines difficiles.

En fait, les inspecteurs d'académie ont recensé les besoins en tenant compte des écoles rurales qui ont fait des efforts de regroupement pédagogique et d'équipement et des classes situées en zone urbaine prioritaire, difficile ou sensible.

Un classement en cinq groupes de départements, du plus urbain au plus rural, a été ensuite utilisé ainsi qu'une grille de critères sociaux et scolaires tenant compte de l'origine sociale des élèves, du taux de chômage, de la proportion de bénéficiaires du RMI, de la concentration des handicaps scolaires.

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