II. LES FONDS CRÉÉS EN FAVEUR DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

La loi n° 95-115 du 4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire a prévu la création, outre du FNADT dont les crédits ont été examinés ci-dessus, de trois fonds :

- le fonds national de développement des entreprises ou FNDE ;

- le fonds de péréquation des transports aériens ou FPTA , dont l'évolution est analysée en détail dans le rapport de M. Jean-François Le Grand sur l'aviation civile ;

- le fonds de gestion de l'espace rural ou FGER , examiné de façon approfondie dans le rapport de M. Henri Revol sur l'aménagement rural.

Un quatrième fonds, créé par l'article 47 de la loi de finances du 29 décembre 1994 : le fonds d'investissement des transports terrestres et voies navigables ou FITTVN , fait également l'objet d'importants développements dans le rapport pour avis de M. Georges Berchet sur les transports terrestres.

Votre Commission des Affaires économiques estime que ces trois fonds sont des pièces maîtresses du dispositif créé en 1995 puisque leur montant cumulé est très largement supérieur à la seule dotation inscrite au titre de l'aménagement du territoire.

A. LE FONDS NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT DES ENTREPRISES (FNDE)

Créé par l'article 43 de la loi n° 95-115, le FNDE est destiné à développer l'emploi et à favoriser le maintien et la création des entreprises petites et moyennes dans les zones d'aménagement du territoire, dans les territoires ruraux de développement prioritaire et dans les zones de redynamisation urbaine. Il a pour objet de renforcer les fonds propres et de favoriser l'accès au crédit de ces entreprises, tout en concourant à la mobilisation en leur faveur de l'épargne de proximité.

L'article 43 précité prévoit précisément que le fond intervient :

- par des prêts accordés aux personnes qui créent, développent ou reprennent une entreprise dans la limite d'un montant équivalent à leur apport en fonds propres ;

- par la garantie directe ou indirecte d'emprunts et d'engagements de crédit bail immobilier contractés par les entreprises dans la limite de cinquante pour cent de leur montant ;

- par la garantie d'engagements pris par les sociétés de caution, les fonds communs de placement à risque, les sociétés de développement régional ou un fonds de garantie créé par une collectivité locale.

Lors du CIADT d'Auch, réuni le 10 avril 1997, le Gouvernement d'Alain Juppé a décidé de confier à la Banque de développement des PME (BDPME), le fonds national de développement des entreprises, et de le doter d'un milliard de francs sur deux ans à partir des recettes de privatisation.

Selon les informations communiquées à votre rapporteur pour avis, des contacts ont été pris par le ministère de l'économie et des finances, la Caisse des Dépôts et Consignations et la BDPME afin d'arrêter une position commune sur la dotation, la mise en oeuvre et l'utilisation du FNDE.

La Caisse des Dépôts s'est engagée à consacrer 100 millions de francs en faveur des très petites entreprises. A cette fin, 100 millions de francs seront versés sur trois ans aux plates-formes d'initiative locale qui attribuent des prêts d'honneur à des créateurs d'entreprises.

Votre Commission des Affaires économiques estime que le gouvernement doit respecter l'engagement pris publiquement par son prédécesseur de doter le FNDE d'un milliard de francs sur trois ans à partir des recettes de privatisation. Elle souhaiterait obtenir des assurances sur ce sujet, de même que des informations plus précises sur les conditions dans lesquelles le fonds sera en pratique géré.

En effet, le fait que le fonds soit confié à la BDPME n'est pas, en soi, critiquable, mais il importe que cette banque s'inspire dans sa gestion des principes qui ont présidé à la création du FNDE par la loi d'orientation.

Comme elle l'avait déjà souligné à l'automne 1997; votre Commission des Affaires économiques estime que le FNDE qui a été institué à l'initiative du Parlement doit entrer en oeuvre dès que possible.

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