II. LES CRÉDITS DU MINISTÈRE DE LA RECHERCHE

A. UN DÉPARTEMENT MINISTÉRIEL AUX ATTRIBUTIONS ET AU PÉRIMÈTRE BUDGÉTAIRE RENOUVELÉS

Le changement de Gouvernement a entraîné une modification des structures ministérielles, puisque le Secrétariat d'État disparaît et que la recherche se trouve directement rattachée au Ministère de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie.

Ce dernier voit par ailleurs ses compétences, outre la mise en oeuvre de " la politique du Gouvernement dans le domaine de la recherche et de la technologie " élargies à " la politique de l'espace ". De plus, le ministère " participe à la promotion et à la diffusion des nouvelles technologies " 1( * ) .

A la suite des modifications de structure intervenues, le périmètre budgétaire du Ministère de l'Education nationale, section " recherche ", se trouve ainsi modifié :

- inscription de la totalité des crédits du Bureau de Recherches Géologiques et Minières , en provenance du budget du Ministère de l'Industrie :

- chapitre 45-11 : 241 millions de francs de dépenses ordinaires,

- chapitre 62-12 : 93,5 millions de francs de crédits de paiement.

- inscription des crédits du CNES (Centre national d'Études spatiales), en provenance du Ministère de la Poste, des Télécommunications et de l'Espace :

- chapitre 36-90 : 915 millions de francs de dépenses ordinaires ;

- chapitre 63-02 : 7,6 milliards de francs de crédits de paiement.

- modification de la répartition de la subvention de fonctionnement du CEA (Commissariat à l'Energie atomique), répartie en 1998 à part égale entre industrie et recherche. En conséquence, sont inscrits au budget recherche :

- chapitre 36-83 : 2,9 milliards de francs de dépenses ordinaires (en augmentation de 828 millions, pour une baisse de 527 millions de francs de la contribution du Ministère de l'Industrie, qui s'élève elle aussi à 2,9 milliards de francs),

- chapitre 62-00 : 325 millions de francs de crédits de paiement (montant égal, et en augmentation équivalente par rapport à celui du budget de l'industrie).

- inscription des crédits correspondants à la diffusion des technologies du secteur spatial , ouverts en 1997 au budget de la Poste, des Télécommunications et de l'Espace :

- chapitre 66-04 " Soutien à la recherche et à la technologie " : 790 millions de francs de crédits de paiement.

B. LA HAUSSE DES CRÉDITS DEMANDÉS POUR L'ADMINISTRATION DE LA RECHERCHE

Les crédits (dépenses ordinaires + crédits de paiement) inscrits au titre de la recherche au budget " Éducation nationale, recherche et technologie " s'élèvent à 39,6 milliards de francs , contre 38,4 milliards dans la Loi de Finances initiale pour 1997. L'augmentation qui apparaît est de 3 % mais celle-ci est peu significative en raison des modifications de périmétre budgétaire.

36,7 milliards , soit 93 % du total, représentent les dotations aux organismes de recherche (voir infra), en augmentation de 2,9 % ;

2,8 milliards , soit 7 % du total sont consacrés à l'administration de la recherche . Ils représentent une augmentation de 4,4 % et se décomposent de la façon suivante :

CRÉDITS DEMANDÉS POUR 1998 POUR L'ADMINISTRATION DE LA RECHERCHE
(en millions de francs)

INTITULÉ

DÉPENSES ORDINAIRES

ÉVOLUTION 1997-1998

CRÉDITS DE PAIEMENT

ÉVOLUTION

TOTAL
(DO + CP)

ÉVOLUTION

Personnel

83,29

+ 1,9 %

-

-

83,29

+ 1,9 %

Matériel et fonctionnement

63,00

+ 2,5 %

-

-

63,00

+ 2,5 %

Frais de justice (chapitre 37-91)

0,20

+ 0,0 %

-

-

0,20

+ 0,01 %

Actions d'incitation d'information et de consultation (chapitre 43-01)

122,35

- 1,1 %

-

-

122,35

- 1,1 %

Formation à et par la recherche (1) (chapitre 56-06)

1.720,00

+ 6,2 %

-

-

1.720,00

+ 6,2 %

Prospective et études (chapitre 56-06)

-

-

7,00

- 22,2 %

7,00

- 22,2 %

Équipement administratif et technique (chapitre 57-02)

-

-

6,00

+ 900 %

6,00

+ 900 %

Soutien à la recherche et à la technologie (2)

-

-

790,80

+ 2,1 %

790,80

+ 2,1 %

Information et culture scientifique

-

-

43,00

- 10,0 %

43,00

- 10 %

TOTAL

1.988,84

+ 5,3 %

846,8

+ 2,1 %

2.835,64

+ 4,4 %

(1) Il s'agit des allocations de recherche, des bourses, de l'accueil des chercheurs post-doctorants et des CIFRE.

(2) Dont FRT

Notons que l'augmentation très importante du chapitre 57-02 (+ 900 %) correspond à une dotation de 6 millions de francs nécessaire à la rénovation de l'amphithéâtre Raymond Poincaré, dans les locaux du ministère.

Le fascicule budgétaire " Recherche " isole quant à lui l'agrégat " Administration de la recherche " qui intéresse le ministère de la recherche stricto-sensu (personnel, fonctionnement courant, équipement, construction et entretien, études, dépenses liées à la mise en jeu de la responsabilité de l'État). Il totalise 155 millions de crédits demandés pour 1998, en augmentation forte de 5,5 % .

Ces 155 millions recouvrent les moyens alloués à l'administration centrale, aux délégués régionaux à la recherche ainsi qu'au comité national d'évaluation de la recherche, soit 311 emplois (dont 28 en régions).

C. BILAN DE L'EFFORT DE RÉSORPTION DU DÉCALAGE ENTRE AUTORISATIONS DE PROGRAMME ET CRÉDITS DE PAIEMENT

Des écarts importants et croissants entre autorisations de programme et crédits de paiement avaient été dénoncés, lors des années précédentes, par notre commission. Ils concernaient les dotations du fonds de la recherche et de la technologie (FRT) ainsi que les subventions aux organismes de recherche (CNRS notamment).

La Cour des Comptes avait confirmé cette analyse dans son rapport sur l'exécution des lois de finances, remis au Parlement en septembre 1996. D'après la Cour, le retard des ouvertures en crédits de paiement au budget de la Recherche pour couvrir, selon les échéanciers usuels, les autorisations de programme déjà engagés s'élevait au 31 décembre 1995 à 2,9 milliards de francs.

Votre commission suit cette année encore avec vigilance l'effort de résorption de ce déséquilibre.

DÉCALAGE ENTRE AP ET CP : BILAN ET PERSPECTIVES

Le fonds de la recherche et de la technologie est aujourd'hui la seule ligne du budget du Ministère de la Recherche qui connaisse des difficultés de gestion nées de trop importants décalages entre autorisations de programme et crédits de paiement.

Le maximum des sommes impayées en fin d'exercice a atteint 970 millions de francs en 1994. Ce montant d'impayés, qui était encore de 582 millions de francs fin 1996 , devrait connaître une nouvelle baisse cette année. Cependant, étant donné l'ampleur du déséquilibre, la restauration des capacités de paiement du FRT n'a pu se faire que progressivement.

A partir de 1994, le niveau des engagements a été fortement réduit (moins de 400 millions de francs d'engagements nets). De plus, depuis trois ans, les dotations en CP dépassent substantiellement les AP ouvertes en lois de finances initiales : de 375 millions en 1995, de 275 en 1996 et de 300 en 1997.

Pour 1998, le Fonds de la Recherche et de la Technologie sera doté de 473 millions de francs en AP et de 797 millions de francs en CP. Ces chiffres prennent cependant en compte l'intégration, dans le chapitre, sur un article 20 nouveau, des crédits destinés à la diffusion des technologies du secteur spatial, à hauteur de 61 millions de francs en AP et 65 millions de francs en CP, crédits jusque-là rattachés au budget du Ministère chargé de l'Industrie.

A contenu équivalent, la dotation du FRT s'élèvera donc, sur l'article 10, à 412 millions de francs en AP et 732 millions de francs en CP, soit un écart de 320 millions de francs en faveur des crédits de paiement. Ce nouvel excédent devrait permettre, s'il est reconduit en 1999, de retrouver, cette année-là, un équilibre satisfaisant des AP et des CP.

Source : Ministère chargé de la Recherche

Page mise à jour le

Partager cette page