I. LA POURSUITE DE L'INCITATION FISCALE À LA RECHERCHE EN ENTREPRISE : LE CRÉDIT D'IMPÔT-RECHERCHE

L'article 67 de la loi n° 82-1126 du 29 décembre 1982, codifié à l'article 244 quater du code général des impôts , a institué une mesure fiscale en matière de développement de l'effort de recherche scientifique et technique, sous forme de crédit d'impôt.

Rappelons que celui-ci consiste en une réduction de l'impôt sur les sociétés ou de l'impôt sur le revenu dû par les entreprises ou en une restitution , représentant la moitié de l'accroissement en volume de leur effort de recherche et de développement d'une année par rapport à la moyenne des deux années précédentes.

A. UN DISPOSITIF EFFICACE

1. Plusieurs milliers d'entreprises bénéficiaires

Huit types de dépenses ouvrent droit au crédit d'impôt-recherche :

- Les dotations aux amortissements des immobilisations affectées à la recherche et développement ;

- Les salaires des ingénieurs et techniciens de recherche ;

- Les frais de fonctionnement , forfaitairement, à un taux qui, communiqué précédemment, oscille entre :

. 100 % pour les dépenses de personnel qui se rapportent aux chercheurs et techniciens de recherche affectés exclusivement dans les territoires ruraux de développement prioritaire et les zones d'aménagement du territoire ;

. 65 % des dépenses du personnel de recherche localisés en Ile-de-France ;

. 75 % dans les autres cas.

- La sous-traitance de recherche effectuée par des organismes agréés ;

- Les frais de dépôt et de maintenance des brevets ;

- Les dotations aux amortissements des brevets acquis en vue de la recherche ;

- Certaines dépenses de normalisation ;

- Les dépenses liées à l'élaboration des nouvelles collections des entreprises individuelles du secteur textile .

Le montant par an du crédit d'impôt-recherche est limité à 40 millions de francs par entreprise.

En 1996, 7.497 entreprises ont souscrit une déclaration de crédit d'impôt au titre de l'année 1995 et 3.740 parmi celles-ci ont déclaré un crédit positif pour un montant cumulé de 2.943 millions de francs .

L'évolution est la suivante, par rapport à l'année précédente :

CRÉDIT D'IMPÔT-RECHERCHE

1995

1996

ÉVOLUTION

Nombre de déclarations

7.959

7.497

- 5,8 %

Nombre de crédits d'impôts " positifs "

4.277

3.740

- 12,5 %

Montant total du crédit d'impôt (en millions)

2.633

2.943

+ 11,7 %

2. Des avantages indéniables

L'avantage du crédit d'impôt-recherche réside dans le fait qu'il s'agit d'une mesure fiscale d'ordre général, non discriminatoire, assurée d'une certaine pérennité, ce qui offre aux entreprises un environnement stable pour leurs stratégies d'innovation. Cette sécurité est accrue par le caractère non discrétionnaire du dispositif : l'allégement fiscal est de droit, sur simple déclaration, sans qu'aucune autorisation préalable soit requise.

En outre, ce système n'implique pas d'ingérence extérieure et permet à l'entreprise de rester maîtresse des contours et du rythme de développement de son projet.

De plus, le crédit d'impôt-recherche est neutre vis-à-vis des choix technologiques, même s'il comporte une dimension incitative à l'implantation des unités de recherche en zone à moindre densité, comme cela a été décrit au chapitre précédent.

Il est également neutre vis-à-vis des secteurs d'activité des entreprises concernées : il s'applique à toutes les entreprises industrielles, commerciales et agricoles soumises à l'impôt. L'ensemble des dépenses de recherche est pris en compte, et non seulement telle ou telle catégorie. Les entreprises sont donc laissées libres de choisir la forme de développement de leur activité de recherche qui leur paraît la mieux adaptée.

B. UNE MESURE BIEN CIBLÉE SUR LES PME ET LA CRÉATION D'EMPLOIS

1. La part importante des entreprises moyennes et petites

Le crédit d'impôt-recherche touche dans une proportion plus importante les entreprises moyennes. En effet, la part de crédit d'impôt sui leur est allouée représente 2,3 fois leur poids dans les dépenses globales de recherche et développement. A l'inverse, les grandes entreprises (de plus de 500 millions de chiffre d'affaires) qui réalisent près des trois quarts des dépenses de recherche ne bénéficient que d'environ la moitié du crédit d'impôt :

2. Une incitation à l'embauche

L'examen de la ventilation des dépenses de recherche et développement déclarées confirme que le crédit d'impôt-recherche constitue une incitation en faveur de l'embauche de chercheurs et de techniciens ; les frais de personnel constituant à eux seuls près de 40 % des dépenses brutes de recherche (avant déduction des subventions) et environ 69 % de celles-ci si on leur ajoute les frais de fonctionnement.

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