2. L'évolution contrastée du titre III

L'augmentation des crédits du titre III (+ 2,8 % en francs courants) recouvre une hausse des moyens consacrés aux rémunérations (+ 4 %) et aux subventions de fonctionnement à l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger, partiellement compensée par les efforts effectués en matière de frais de réception et de déplacements (- 26,3 %), d'informatique (- 2,3 %) et de fonctionnement courant (- 1,5 %).

Par rapport aux crédits inscrits en loi de finances initiale pour 1997, l'ensemble des économies réalisées sur le titre III dans le cadre du projet de loi de finances pour 1998 s'élève à :

- 246 000 francs sur les frais de réception courantes et de déplacements ministériels (chapitre 34-04) ;

- 3,4 millions de francs sur les dépenses d'informatique et de télématique (chapitre 34-05) ;

- 2,7 millions de francs sur les frais de déplacement (chapitre 34-90) ;

- 12,3 millions de francs sur le matériel et le fonctionnement courant (chapitre 34-98),

soit un total de 18,6 millions de francs.

Notons que les rémunérations, pensions et charges sociales représentent, à elles seules, 59 % du titre III, et constituent un élément de rigidité évident, conduisant à rechercher la réalisation d'économies parmi les autres dépenses de fonctionnement (frais de réception et de déplacement, informatique, fonctionnement courant des services). La baisse substantielle observée sur le chapitre 33-90, à l'égard des charges sociales des personnels des postes diplomatiques, consulaires et culturels et des établissements culturels (- 57 millions de francs sur l'article 20 et - 856 072 francs sur l'article 60) s'explique par un transfert interne effectué au profit du chapitre 31-98 article 20, dont les crédits passeront de 397,8 millions de francs à 476,3 millions de francs entre 1997 et 1998. Cette mesure d'ordre concerne les auxiliaires locaux des postes diplomatiques, consulaires et culturels ainsi que des établissements culturels, de recherche et des bureaux de coopération linguistique et éducative.

1997 (en millions de francs)

1998

Evolution 1998/1997

Part dans le titre III en 1998

Rémunérations d'activité

(chapitres 31-12, 31-90 et 31-98)

3 576,5

3 777,57

+ 5,6 %

51,6 %

Personnels en retraite - Pensions et allocations (chapitre 32-97)

421

431

+ 2,3 %

5,9 %

Personnels en activité et en retraite-charges sociales (chapitres 33-90, 33-91 et 33-92)

146,25

103,3

- 29,3 %

1,4 %

Total rémunérations

4 143,7

4 311,87

+ 4 %

59 %

Frais de réception et de dépla-cements (chapitres 34-03, 34-04 et 34-90)

392

289

- 26,3 %

3,95 %

Dépenses d'informatique et de télématique (chapitre 34-05)

145

141,6

- 2,35 %

1,9 %

Matériel et fonctionnement courant (chapitre 34-98)

813,4

801

- 1,5 %

10,9 %

Subventions de fonctionnement, dépenses diverses (chapitre 36-30, 37-91 et 37-93)

1 613

1 664,9

+ 3,2 %

22,7 %

Total titre III

7 107,8

7 308,7

+ 2,8 %

a) La baisse des frais de réception et de déplacement (chapitres 34-03, 34-04 et 34-98)

- Les crédits du chapitre 34-03 (frais de réception et de voyages exceptionnels) financent les réceptions des chefs d'Etat étrangers invités par la France, les déplacements à l'étranger du Président de la République et du Premier ministre, ainsi que l'organisation de conférences internationales en France. Ces crédits sont stabilisés à leur niveau de 1996 : la dotation prévue pour 1998 reconduit celle de 1997 , elle-même du même montant que celle de 1996, soit 123 millions de francs. Notons que le montant des dépenses financées sur le chapitre 34-03 peut varier considérablement en fonction de l'activité internationale. Ainsi cette dotation avait-elle dû être abondée en 1994, en raison du dépassement de dépenses induit par la conférence des chefs d'Etat français et africains de Biarritz, et par les cérémonies du cinquantième anniversaire du Débarquement. En effet, le caractère provisionnel des crédits inscrits au chapitre 34-03 permet de corriger le niveau de ces crédits en cours de gestion. Notons que 59 visites de chefs d'Etat ou de gouvernement étrangers ont été effectuées en 1996, tandis que le Président de la République et le Premier ministre français ont accompli 14 voyages officiels.

- Les frais de réception courantes et de voyages ministériels (chapitre 34-04) baisseront dans une proportion modeste de 0,74 %. Contrairement à ce que votre rapporteur avait constaté à l'occasion du précédent projet de budget, l'économie ne portera pas, en 1998, sur les réceptions courantes (article 10), mais sur l'organisation de conférences au Centre de conférences internationales de l'avenue Kleber (article 30), dont les moyens seront réduits de 400 000 francs, après avoir été diminués de 900 000 francs en 1997.

Une augmentation de 154 000 francs caractérise la ligne " frais de déplacements ministériels " (article 20), qui avait déjà été augmentée de 300 000 francs en 1997. Ces crédits s'élèveront donc en 1998 à 11,9 millions de francs (11,83 millions de francs en 1997). En 1996 ont ainsi été financés 180 déplacements du ministre des affaires étrangères et des ministres délégués.

- Les frais de déplacement (chapitre 34-90) connaîtront une baisse de - 1,17 %, et représenteront 233,08 millions de francs en 1998 au lieu de 235,8 en 1997, soit - 2,74 millions de francs. Ce chapitre regroupe des dépenses très disparates : déplacements des personnels diplomatiques et de leurs familles pour changement de résidence, frais induits par l'appel par ordre des ambassadeurs, frais de courrier, valise diplomatique, déplacements des personnels au terme de leur temps de séjour, variable selon les pays (cinq mois au plus en Algérie). Sur le chapitre 34-90 sont également imputés les frais de mission et de déplacement des effectifs de gendarmes mis à disposition de l'ambassade de France à Alger, et dont la relève est organisée tous les trois mois. L'effort d'économie portera en 1998, d'une part sur les missions à l'étranger des agents de l'administration centrale (- 2,26 millions de francs, soit 54,2 millions de francs en 1998 au lieu de 56,5 en 1997) et, d'autre part, sur les dépenses liées au courrier et à la valise diplomatique (- 3,36 millions de francs, soit 33,13 millions de francs en 1998 au lieu de 36,5 en 1997). On relève que le chapitre 34-90 a déjà subi un effort d'économies assez important en 1997, puisque ces crédits ont diminué de 10,7 % entre 1996 et 1997. Notons que la rationalisation de la politique des voyages devrait permettre de réaliser une économie de deux millions de francs en 1998.

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