2. L'agence nationale pour l'emploi

La contribution de l'Etat à l'ANPE s'élève pour 1998 à 5.222,74 millions de francs, en progression de 1,2 % par rapport aux crédits de 1997 après régularisation (- 80 millions de francs). Il s'agit donc d'une baisse par rapport à la loi de finances initiale.

Les crédits de fonctionnement s'élèvent à 524 millions de francs, identiques à ceux de 1997. Il est prévu 70 créations d'emploi et 300 emplois d'assistants de gestion (chargés des inscriptions) seront transformés en emplois de conseillers adjoints à la suite du transfert des inscriptions à l'UNEDIC.

Les crédits d'équipements s'élèvent à 19,3 millions de francs en autorisations de programme et à 18,73 millions de francs en crédits de paiement.

Le rapport d'évaluation du deuxième contrat de progrès (1994-1998) à mi-parcours, rendu en septembre 1997, confirme les informations portées à la connaissance de vos rapporteurs l'année dernière qui avaient à cette occasion salué le renouveau de l'agence.

Le rapport constate d'abord que " concernant la collecte de l'offre et les divers éléments qui lui sont associés, tous les indicateurs convergent : les objectifs fixés à l'ANPE ont été pour leur plus grande part atteints, plus tôt même pour certains d'entre eux que le document contractuel ne l'avait fixé ".

C'est ainsi que la collecte des offres est passée de 1,4 million en 1994 à 2 millions en 1995 et à 2.550.000 en 1997 (en prévision sur la base des neuf premiers mois). Les 9/10ème de ces offres sont satisfaites. L'agence a également collecté 50.000 offres pour les cadres.

En revanche, le traitement de la demande d'emploi n'a pas rencontré le même succès : " contrairement au pari du contrat de progrès, la très bonne performance des réalisations sur la collecte et le traitement des offres n'a pas eu pour corollaire naturel un meilleur traitement de la demande pour certaines catégories de demandeurs d'emploi, par exemple pour les chômeurs de longue durée pour lesquels les objectifs ne sont pas tenus ".

L'échec porte en effet sur la lutte contre l'exclusion. Si les objectifs ont été atteints avec les jeunes chômeurs (165.000 ont été reçus et ont, pour 60 % d'entre eux, vu leur situation réglée), en revanche l'objectif de faire baisser de 40.000 le nombre des chômeurs de plus de deux ans (500.000) ne sera pas atteint. L'année dernière, l'action de l'ANPE a permis de faire baisser leur nombre de 22.000, mais parallèlement les entrées nouvelles ont été de plus de 50.000.

Les autres objectifs du contrat de progrès, partenariat et modernisation, sont en voie d'être réalisés. Le transfert des inscriptions à l'UNEDIC 30( * ) devrait être achevé à la fin de l'année (en octobre, 550 agences sur 750 ont effectué le transfert) ; le renouvellement et la remise à neuf du parc immobilier, effectués sur trois ans, sont maintenant terminés. L'ANPE s'est également engagée dans une opération qualité (" Nouvelle offre de service ") avec pour objectif de qualifier 50 % des agences à la fin de 1998, sur ses 850 points d'implantation.

Un troisième contrat de progrès est en cours de préparation et devrait être négocié en 1998.

Parallèlement, d'après le rapport d'évaluation, les engagements de l'Etat n'ont été que partiellement tenus : les créations de postes et les crédits de prestations n'ont pas suivi les évolutions qu'aurait commandées l'application de l'indicateur retenu dans le contrat de progrès. En revanche, les engagements spécifiques ont été respectés (transformation d'emploi, régime indemnitaire...). Notamment, le budget informatique, exonéré de la régulation budgétaire, a pu progresser régulièrement.

Il est certain qu'à terme les moyens de l'agence se révéleront insuffisants surtout si on devait s'engager dans une plus grande fluidité du marché du travail avec une moins grande stabilité de l'emploi, comme on l'observe dans les pays ayant le plus faible taux de chômage.

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