III. LA PRÉSERVATION DES INTÉRÊTS PROPRES DES TERRITOIRES D'OUTRE-MER SUR LE PLAN NORMATIF

Votre commission des Lois procède traditionnellement à un examen détaillé de l'application des lois les concernant relevant de sa compétence au fond.

Elle estime en outre opportun de faire le point sur les réformes législatives annoncées par le Gouvernement et sur les évolutions du cadre juridique de l'association des pays et territoires d'outre-mer (PTOM) à l'Union européenne.

A. L'APPLICATION DES LOIS RELATIVES AUX TERRITOIRES D'OUTRE-MER

En 1996 , trois réformes d'importance concernant les territoires d'outre-mer ont été adoptées : deux lois du 12 avril, l'une organique, l'autre simple complétant la première, portant statut d'autonomie de la Polynésie française ; la loi du 5 juillet portant diverses dispositions relatives à l'outre-mer ; deux ordonnances du 2 janvier portant extension et adaptation de la législation en matière pénale dans les territoires d'outre-mer et à Mayotte.

Concernant le nouveau statut d'autonomie de la Polynésie française , toutes les mesures réglementaires prévues par la loi organique ont été publiées, soit au total trois décrets :

- le décret n° 96-934 du 17 octobre 1996 pris pour l'application de l'article 32 de la loi organique, relatif à l'organisation et au fonctionnement du comité consultatif pour le contrôle de l'entrée et du séjour des étrangers en Polynésie française ;

- le décret n° 96-1094 du 10 décembre 1996 pris pour l'application de l'article 34, relatif à l'organisation et au fonctionnement du comité territorial consultatif du crédit ;

- le décret n° 97-30 du 13 janvier 1997 pris pour l'application des articles 113 et 114, relatif aux modalités de traitement de certains recours et demandes d'avis par le tribunal administratif de Papeete et modifiant les articles 57-11 du décret du 30 juillet 1963 et R. 207 du code des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel.

Concernant les ordonnances n° 96-267 relative à l'entrée en vigueur du nouveau code pénal dans les territoires d'outre-mer et à Mayotte et n° 96-268 portant actualisation des dispositions de procédure pénale dans ces mêmes collectivités, toutes deux en date du 28 mars 1996 et ratifiées par la loi n° 96-1240 du 30 décembre 1996 :

- le décret n° 97-544 du 28 mai 1997 portant extension et adaptation de la deuxième partie du code pénal dans les territoires d'outre-mer et à Mayotte a été publié le 30 mai 1997 ;

- le projet de décret portant extension et adaptation de la deuxième partie du code de procédure pénale est en cours d'examen par le Conseil d'État et en cours d'élaboration en ce qui concerne la troisième partie de ce même code ;

- les mesures réglementaires prévues respectivement par les articles 18 et 24 de la loi du 30 décembre 1996, relatifs au régime applicable à l'ouverture des casinos en Polynésie française n'ont pas encore été publiés.

En ce qui concerne la loi n° 96-609 du 5 juillet 1996 portant diverses dispositions relatives à l'outre-mer, seuls quatre décrets sur vingt-huit mesures d'application prévues ont été pris, quatre autres étant en préparation pour une publication avant la fin de l'anné :

- les décrets n° 96-963 et n° 96-964 du 4 novembre 1996, pris en application de l'article 61 de la loi et étendant le bénéfice de certaines prestations familiales dans les départements d'outre-mer ;

- le décret n° 97-12 du 6 janvier 1997 portant application de l'article 38 de la loi, ayant pour objet de préciser les règles de procédures en vigueur devant la commission de conciliation en matière foncière en Polynésie française et de fixer les conditions de rémunération de ses membres ;

- le décret n° 97-1002 du 29 octobre 1997 portant application des articles 45 et 46 de la loi, prévoyant la possibilité pour le Garde des Sceaux d'autoriser au profit d'un ou plusieurs notaires une extension de compétence au territoire des collectivités territoriales de Mayotte et de Saint-Pierre-et-Miquelon.

En 1997 , un seul texte concernant les territoires d'outre-mer a été adopté par le Parlement : il s'agit de la loi organique adoptée définitivement par le Sénat le 21 octobre 1997 relative à la fiscalité applicable en Polynésie française . La proposition de loi organique avait été adoptée par l'Assemblée nationale le 13 mars. L'examen de sa conformité à la Constitution par le Conseil constitutionnel est actuellement en cours.

Ce texte a pour objet essentiel de valider la délibération de l'assemblée de la Polynésie française du 8 décembre 1994 instituant sur ce territoire une contribution de solidarité territoriale, appelée CST 3, destinée à financer le régime de protection sociale généralisée. Plusieurs décisions d'imposition prises sur le fondement de cette délibération ont en effet fait l'objet de recours devant le tribunal administratif de Papeete, excipant de l'illégalité de cette dernière. Plus de 300 millions de francs ayant déjà été perçus au titre de la CST 3 au cours des exercices 1995 et 1996 et la pérennité du régime de protection sociale représentant une composante essentielle de l'autonomie territoriale consacrée par le statut du 12 avril 1996, il s'agit, par la validation, de rendre incontestable le régime fiscal institué et d'assurer la continuité du système. Le second volet du dispositif tend à régulariser la situation fiscale d'un certain nombre de communes polynésiennes et d'instaurer une base légale permettant aux quarante-huit communes de la Polynésie française d'instituer certaines taxes contribuant à alimenter leur budget de fonctionnement.

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