b) Des incidences négatives sur la maîtrise des flux migratoires

Selon une étude transmise par la direction de la population et des migrations du ministère de l'Emploi et de la Solidarité, la proportion des étrangers admis au séjour chaque année sans répondre aux conditions de la loi -donc des étrangers régularisés , sur le fondement d'une circulaire ou non-, variable suivant les années, est considérable 3( * ) .

Les chiffres communiqués ont fait apparaître un taux de régularisation de 95 % en 1981, année marquée par une importante opération de régularisation par circulaire 4( * ) .

Force est de constater que les 131.000 régularisations des années 1981 et 1982 n'ont pas contribué à enrayer l'immigration clandestine. Ces régularisations massives l'ont encouragée.

Un renouvellement périodique d'opérations globales de régularisation par voie de circulaire constitue un obstacle à la maîtrise des flux migratoires .

D'une part, les régularisations massives prouvent qu'une entrée clandestine peut être suivie de la délivrance d'un titre de séjour quelques années plus tard . Ceci sera d'autant plus vrai que les régularisations auront été accompagnées d'une forte médiatisation.

D'autre part, l'espoir d'une prochaine régularisation touchera en premier lieu les personnes dont le refus de régularisation n'a pas été suivi d'un éloignement du territoire; leur présence irrégulière, totalement connue des services, se trouve, désormais tolérée . Cette " irrégularité contrôlée " n'incite pas au départ.

En réalité, la régularisation massive pourrait être interprétée comme une incitation à ne pas se conformer aux lois.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page