F. AUDITION DE M. PHILIPPE NASSE, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA COMMISSION DES COMPTES DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

Réunie le mardi 28 octobre 1997, sous la présidence de M. Jean-Pierre Fourcade, président , puis de M. Louis Souvet, vice-président , puis de M. Jacques Bimbenet, vice-président, la commission a procédé à l'audition de M. Philippe Nasse, secrétaire général de la Commission des comptes de la sécurité sociale sur le projet de loi , en cours d'examen par l'Assemblée nationale, de financement de la sécurité sociale pour 1998 .

M. Philippe Nasse a d'abord rappelé que les missions du secrétaire général de la Commission des comptes de la sécurité sociale étaient d'assurer la rédaction des deux rapports annuels et d'organiser les réunions de la commission. Il a précisé que pour l'élaboration des rapports, le ministère lui communiquait les prévisions retenues et que son autonomie pouvait être considérée comme nulle au regard de ces prévisions et totale au regard des commentaires qu'il pouvait présenter en tant que secrétaire général.

Répondant à une question de M. Charles Descours, rapporteur , sur le bilan de l'application du transfert de cotisations maladie vers la contribution sociale généralisée (CSG) effectué en 1997, il a renvoyé au contenu du rapport présenté le 26 septembre 1997 et a indiqué que les prévisions sur lesquelles était fondé le montant attendu de recettes et de dépenses de chaque branche résultaient des hypothèses macro-économiques arrêtées par le ministère des finances, des projections démographiques disponibles et de certaines extrapolations complexes.

Sur la CSG proprement dite, il a considéré qu'il s'agissait d'une assiette plus fluctuante que la masse salariale, notamment la partie qui était prélevée sur l'épargne et les revenus du patrimoine, ces derniers prélèvements pouvant agir sur le comportement des agents économiques.

Il a rappelé, en outre, qu'un rapport du Commissariat général au plan sur le financement de la sécurité sociale, publié en 1996, avait mis en évidence que le problème fondamental se situait du côté de la mise sous contrôle des dépenses sociales et non du côté de la définition d'une assiette de prélèvements idéale.

Il a indiqué qu'il n'y avait pas eu de consultation formelle de la Commission des comptes de la sécurité sociale sur l'article 9 du projet de loi de financement qui prévoyait la validation d'un arrêté relatif aux majorations de cotisations 1997 dues au titre des accidents du travail, mais qu'à l'occasion de la réunion de la Commission des comptes de septembre dernier, l'équilibre prévisionnel des branches de la sécurité sociale avait été présenté. Il a considéré que le dossier était complexe et a précisé qu'il n'avait pas eu transmission du rapport de M. Alain Deniel sur le problème de la répartition des charges entre la branche maladie et la branche des accidents du travail qui sous-tend ce contentieux.

S'agissant de l'article 12 du projet de loi qui tend à augmenter les transferts de compensation à la charge du régime des clercs et employés de notaires de 200 millions de francs, il a souligné que le principe des compensations ne devait pas être remis en cause, mais que celles-ci ne devaient pas devenir une prime à la mauvaise gestion pour certains régimes. Répondant à une question de M. Jean-Pierre Fourcade, président , il a estimé que la Commission des comptes de la sécurité sociale pourrait parfaitement diligenter une étude spécifique sur les compensations. MM. Charles Descours, rapporteur, et Louis Boyer ont appelé l'attention sur la disparités des prestations ainsi financées par le biais des flux de compensation.

Abordant l'article 18 du projet de loi qui autorise pour la première fois la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL) à recourir, en 1998, à des avances de trésorerie à hauteur de 2,5 milliards de francs, il a noté que la fixation de ce type de plafond relevait bien de la compétence des lois de financement et que le déficit prévisionnel du régime pour 1998 s'établissait effectivement à environ 2,5 milliards, à calendrier inchangé de compensation.

Puis, M. Jean Chérioux a interrogé le secrétaire général sur les prélèvements opérés sur la branche famille au profit des autres régimes et sur les moyens d'éviter de tels transferts, ainsi que sur la situation de l'assurance veuvage. M. Alain Vasselle, rapporteur pour la branche vieillesse, lui a demandé quel avait été l'effet du basculement, en 1997, des cotisations maladie vers la CSG sur les assurés et sur la portée de l'article 2 du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 1998.

M. Charles Descours, rapporteur, l'a interrogé enfin sur l'importance des écarts entre les prévisions et les réalisations constatées lors des derniers exercices.

M. Philippe Nasse a indiqué que le problème principal s'agissant des prévisions macro-économiques avait été constaté en 1996 et que ces écarts restaient malheureusement difficiles à éviter, en rappelant toutefois qu'à l'initiative de M. Raymond Barre, alors Premier ministre, le Gouvernement présentait les hypothèses de plusieurs organismes de prévisions à l'appui de son rapport économique et financier.

Il a rappelé à M. Jean Chérioux les obligations découlant de la loi du 25 juillet 1994 relative à la famille sur l'évaluation des charges indues pesant sur la branche famille et annoncé qu'un rapport serait présenté au printemps sur ce sujet. Sur l'assurance veuvage, il a indiqué qu'il ne disposait pas de bilan actualisé.

S'agissant de l'impact de la CSG, il a rappelé le mécanisme mis en place en 1997 pour la répartition du produit de la CSG entre les régimes de sécurité sociale, à base de clés de répartition définies par un arrêté de mai 1997, et a estimé que globalement ceci posait le problème du calibrage du taux de change (CSG/cotisations maladie) pour chacun des régimes concernés.

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