PREMIÈRE PARTIE

LES RESSOURCES DU SECTEUR PUBLIC DE LA COMMUNICATION AUDIOVISUELLE

Le budget du secteur public de la communication audiovisuelle pour 1999, tel qu'il est retracé dans le fascicule jaune "  secteur public de la communication audiovisuelle ", s'élève à 18 478 millions de francs contre 18 004,2  millions de francs en 1998, soit une augmentation de 2,6 % par rapport à la précédente loi de finances initiale .

Cette progression de 473,8 millions de francs, est assurée à raison de 400,1 millions de francs par les ressources publiques et de 73,7 millions de francs par les ressources propres des organismes.

En dépit de cet accent mis sur les ressources publiques, on constate que, s'agissant d'une inflexion à la marge, la structure de financement pour 1999 demeure avec une proportion de 69,4 % pour les ressources publiques et de 30,6 % pour les ressources propres des organismes , proche de sa structure de 1998.

Une telle présentation, qui associe crédits publics et ressources propres d'origine essentiellement publicitaire, permet d'évaluer les moyens dont dispose le secteur public.

Il n'y a pas à proprement parler de budget de l'audiovisuel public ; il s'agit d'une présentation comptable qui associe des éléments de nature différente :

•  des crédits budgétaires inscrits, non dans le fascicule " culture et communication ", mais dans ceux des Affaires étrangères et des services généraux du Premier ministre ;

•  le produit d'une redevance , dont le statut est celui d'une taxe parafiscale, c'est à dire que le Parlement ne peut qu'en autoriser la perception sans pouvoir en déterminer le taux ou les modalités de perception ;

•  des prévisions de recettes commerciales , en l'occurrence d'origine essentiellement publicitaire.

Le contrôle du Parlement et, corrélativement, sa responsabilité est essentiellement politique. De fait, et certains ne se sont pas privés de le souligner, le Parlement a, en acceptant la réduction des crédits budgétaires, entériné la hausse continue des recettes publicitaires.

I. LES PERSPECTIVES À COURT TERME

La situation est plutôt inhabituelle. Ces dernières années, il était traditionnel de constater des suppléments de recettes publicitaires par rapport aux prévisions de la loi de finances. Cela était même si classique que l'État avait pris l'habitude d'en prélever une partie au moment de la loi de finances rectificative par un jeu de vases communiquants dans lequel les annulations de crédits intervenaient pour tenir compte du surplus de recettes, quitte à ce qu'une nouvelle répartition de la redevance au moment de la loi de finances rectificative vienne compenser les diminutions de crédits budgétaires pour les organismes ne bénéficiant pas de recettes publicitaires.

Aujourd'hui la manne publicitaire semble, non pas se tarir mais se stabiliser ; il en résulte du même coup à court terme une tension dans l'exécution budgétaire, qui obligerait les chaînes à se tourner vers le budget de l'État si l'évolution favorable des recettes de redevance ne venait atténuer la tension budgétaire.

A. L'EFFORT PUBLIC DANS LE SECTEUR AUDIOVISUEL

On remarque que la croissance des ressources publiques résulte de deux évolutions de sens contraire : la chute des crédits budgétaires est compensée par l'évolution dynamique de la redevance.

1. Les crédits budgétaires

Les crédits budgétaires régressent de 22,82 %. Ce chiffre recouvre deux évolutions inverses :

maintien en francs courants au niveau de 452 millions de francs, des dotations inscrites au budget du ministère des affaires étrangères et de la coopération,

• chute sensible des crédits inscrits aux services généraux du Premier Ministre ( Chapitre 46-01), qui reculent de 58,49%. On note que ces subventions étaient encore de 1,4 milliard de francs en 1996.

On note d'abord que ce chapitre 46/01 7( * ) n'a subi, cette année, aucun mouvement de crédits autre qu'une annulation de 10,8 millions de francs de crédits par la suite d'un arrêté en date du 16 janvier 1998 . Cette annulation a été répartie entre France 2 pour 5 millions de francs, La Sept-ARTE et La Cinquième pour 2,9 millions de francs chacun.

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