2. L'encouragement à la présence française sur les bouquets satellites internationaux

Le ministère part du constat suivant : la diffusion internationale d'une chaîne française constitue un investissement risqué, tout particulièrement si la langue utilisée est exclusivement ou majoritairement le français. Les entreprises de communication nationales hésitent à se lancer dans de tels projets.

Dès lors, les pouvoirs publics estiment justifié d'inciter les opérateurs, tant privés que publics, à être davantage présents sur les principaux marchés étrangers au moyen, notamment, de la diffusion satellitaire.

L'État pourrait ainsi prendre à sa charge, plus largement que par le passé, une partie des frais de diffusion de certaines chaînes françaises désireuses de conquérir une audience internationale, à charge pour les entreprises intéressées d'acquérir les droits de diffusion. Cette aide pourrait, dans les cas où le transport satellitaire est d'ores et déjà assuré, prendre la forme d'une contribution au paiement des droits. L'aide serait naturellement dégressive.

Suivant ce principe, un premier bouquet francophone a été lancé en 1997 sur l'Afrique à destination notamment des réseaux micro-ondes des grandes capitales. Par ailleurs, et sur la base du CAEF de 1995, une aide a été apportée à la diffusion satellitaire de MCM et Muzzik sur l'Europe et l'Asie. Un appel d'offres est en cours pour 1998 pour affecter un montant d'environ 14 millions de francs aux différentes chaînes intéressées (MCM, Canal Horizons, AB, Planète Pologne, Festival). A la rentrée prochaine, un appel d'offres sera lancé pour 1999 (et pour un montant sans doute trois fois supérieur). Il conviendrait en 1999 de viser le Proche et Moyen-Orient, l'Amérique latine et enfin l'Asie, très probablement par l'intermédiaire de bouquets étrangers existants sur ces zones.

3. La coordination entre TV5 et CFI par le système de l'Union personnelle

L'articulation de CFI et de TV5 a fait l'objet de nombreux travaux depuis le dernier Conseil de l'Action Extérieure de la France (CAEF) du 23 novembre 1995. Leurs conclusions sont largement convergentes :

TV5 serait la chaîne généraliste francophone, alors que CFI se recentrerait sur sa fonction banque, tout en restant un outil de coopération. La diffusion directe pourrait subsister en Afrique. Par ailleurs, le rôle de conseil et d'expertise de CFI devrait se développer. La communication du Conseil des Ministres du 30 avril tire les conclusions logiques de ces travaux en distinguant très clairement les missions de TV5, chaîne généraliste de diffusion directe, et CFI, banque de programmes et outil de coopération, ayant en parallèle des activités de conseil et d'ingénierie.

Sur le plan institutionnel, après que l'hypothèse de coiffer les deux sociétés par une holding ait été longuement étudiée, le Gouvernement a jugé préférable de prévoir que les présidences des deux sociétés soient confiées à une même personne, qui assurera ainsi en permanence la cohérence des actions menées et l'optimisation des moyens employés. Une telle solution a l'avantage de la simplicité et permet d'éviter la mise en place d'une structure, qui pourrait provoquer un alourdissement des processus de décision et une augmentation des dépenses de fonctionnement.

En définitive, il est important de souligner le changement de mentalité résultant de ce plan, qui affirme explicitement : " La réception effective de programmes français par le public sur les chaînes, qu'il regarde le plus souvent, dans sa langue, doit donc être considérée désormais comme un objectif culturel et économique majeur ".

D'autres réformes marquent la volonté d'asseoir TV5 sur les autres sociétés de l'audiovisuel public. C'est ainsi que le capital de TV5 - ou du moins la part française de ce1ui-ci puisque nos partenaires belge (RTBF), suisse (TSR) et canadien (CTQC) en détiennent le tiers - doit être ouvert à l'ensemble des chaînes publiques nationales.

Le retrait de la SOFIRAD (22%) et la réduction de la part de l'INA (de 11% à 2%) permettront de modifier sa composition au profit de la Cinquième/Sept Arte (259,6) et de RFO (4%). Quant à France 2 et France 3, déjà présentes à hauteur de 33%, leur part dans le capital sera portée à 35 %.

L'idée est que les chaînes publiques actionnaires fourniront à TV5 les programmes les plus attractifs et les mieux adaptés à une diffusion internationale.

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