2. Une politique de maîtrise de l'énergie jusqu'à présent plus conjoncturelle que structurelle

En 1997, le Comité interministériel de l'évaluation des politiques publiques a réalisé avec l'aide du Commissariat général du Plan un vaste bilan de la politique de maîtrise de l'énergie menée de 1973 à 1993. Les conclusions de ce rapport ont été publiées en janvier 1998 et mettent en avant le caractère très conjoncturel de la politique de maîtrise de l'énergie menée pendant les vingt ans de la période étudiée.

Le rapport souligne ainsi que " la décroissance très rapide de la dépense publique à partir de 1986 a eu pour conséquence d'amplifier l'effet démobilisateur que la chute des prix du pétrole a eu sur l'attention spontanée portée par les consommateurs à l'optimisation de leur décisions en matière d'utilisation de l'énergie. "

Le rapport relève également le démantèlement progressif et insidieux des actions de maîtrise de l'énergie de l'ADEME suite au désengagement de l'Etat mais aussi à la fusion en 1991 de l'Agence française de maîtrise de l'énergie (AFME) avec l'Agence nationale pour la récupération et l'élimination des déchets (ANRED) et avec l'Agence nationale pour la qualité de l'air (ANQA). Il fait ainsi valoir que les crédits d'intervention de l'agence en faveur de la maîtrise de l'énergie ont décru de 304 à 75 millions de francs entre 1992 et 1997 alors que, dans le même temps, les crédits d'intervention en faveur de l'environnement ont progressé de 297 à 1.229 millions de francs.

Il observe pourtant qu'au moment de la fusion, les personnels affectés à la maîtrise de l'énergie représentaient les trois quarts des effectifs totaux des trois agences (516 personnes) et la quasi-totalité des effectifs présents en région dans les délégations régionales. Seuls 63 postes supplémentaires ont été créés depuis au titre des missions " environnement " de la nouvelle Agence.

Selon le rapport de M. Michel Destot, rapporteur spécial des crédits de l'industrie à la commission des finances de l'Assemblée nationale, l'action pour la maîtrise de l'énergie de l'ADEME ne représentait plus que 10 % de son budget total d'intervention en 1998, contre 13 % pour l'aide à la recherche et 77 % en faveur de la protection de l'environnement.

Le rapport de l'instance d'évaluation de la politique de maîtrise de l'énergie déplore enfin l'insuffisance du suivi des affaires et de l'évaluation de leur impact réel.

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