2. La contribution de la Poste à l'aménagement du territoire

L'article 21 de la loi du 2 juillet 1990 prévoit qu'en contrepartie des contraintes de desserte de l'ensemble du territoire national et de participation à l'aménagement du territoire, imposées à la Poste, celle-ci bénéficie d'un abattement égal à 85 % de l'assiette de la taxe foncière et de la taxe professionnelle.

L'Etat a demandé, en 1996, à l'Inspection générale des Finances et à l'Inspection générale des postes et télécommunications un rapport d'audit sur les surcoûts liés aux contraintes d'aménagement du territoire.

Dans ce rapport remis au Gouvernement à la fin de l'année 1996, la mission d'inspection avait défini le champ d'application de la mission d'aménagement du territoire de la Poste comme le maintien en activité d'un certain nombre d'implantations qui ne se justifient ni sur le plan financier ou commercial, ni sur le plan de la distribution postale, mais dont la fermeture ou même l'adaptation aux réalités du marché étaient freinées ou interdites par des dispositions législatives ou réglementaires ou par les décisions gouvernementales instaurant le moratoire des services publics. En pratique, cette situation prévaut essentiellement dans les zones rurales et concerne, sauf exception, les communes de moins de 2.000 habitants.

Il est à noter que la Poste estime à 3 milliards de francs pour 1993 et à 3,2 milliards de francs pour 1995 le surcoût lié à sa mission d'aménagement du territoire.

En outre, la mission a souligné que les bureaux des communes de 2.000 à 5.000 habitants connaissent également une certaine sous-activité et qu'ils pourraient, en théorie, absorber sans charge supplémentaire l'activité des bureaux des communes de moins de 2.000 habitants.

C'est pourquoi elle a considéré que le véritable coût de la non-activité des bureaux maintenus ouverts pour des raisons d'aménagement du territoire serait mieux évalué en retenant le montant de leurs charges brutes, soit 4,6 milliards de francs.

Néanmoins, compte tenu de l'impossibilité pratique d'absorber instantanément l'activité des petits bureaux par les bureaux de la catégorie supérieure, la mission a estimé raisonnable de retenir un chiffre situé entre le surcoût d'activité des bureaux ruraux par rapport à une activité normale et le coût brut des bureaux concernés, soit environ 4 milliards de francs. Cette estimation n'a pas donné lieu à une réactualisation, mais reste globalement valable dans la mesure où la dimension du réseau rural n'a pas évolué depuis 1995.

Enfin, la mission a fait observer que le surcoût de l'activité des bureaux de poste en zones urbaines sensibles ne résultait pas, à l'inverse des bureaux ruraux, de la non activité de ces bureaux, mais de la difficulté à exercer leur activité. Elle chiffre à 329 millions de francs le surcoût supporté à ce titre par la Poste.

Au total, le coût brut de l'aménagement du territoire serait donc pour la Poste de l'ordre de 4,4 milliards de francs. Il n'est que partiellement compensé par l'abattement fiscal dont le montant est estimé à 1,7 milliard de francs en 1997.

Au terme du contrat d'objectifs et de progrès signé entre la Poste et l'Etat, cet abattement a été reconduit pour la période 1998-2001.

A la fin de l'année 2001, l'Etat et la Poste procéderont à une évaluation du surcoût éventuel de la présence postale induit par la participation de l'exploitant à l'aménagement du territoire.

Votre rapporteur rappelle que l'Etat doit remédier au problème du coût induit, pour la Poste, par les contraintes d'aménagement du territoire.

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