CHAPITRE V

COMPTE-RENDU DE LA MISSION D'INFORMATION SUR L'OFFICE NATIONAL DES ANCIENS COMBATTANTS

I. LES RAISONS DU CHOIX DE CETTE MISSION

Votre rapporteur a commencé sa mission de contrôle sur l'ONAC en octobre 1998. Plusieurs facteurs expliquent ce choix.

A. UN ÉTABLISSEMENT MAL CONNU

D'abord, l'existence et le rôle de cet établissement public sont mal connus. En effet, il existe une confusion entre les missions exercées par le Secrétariat d'Etat aux anciens combattants et celles qui incombent à l'Office national des anciens combattants. En outre, alors que l'ONAC est soumis, en tant qu'établissement public, au principe d'unité budgétaire, ses missions sont accomplies par quatre intervenants : l'administration centrale, les services départementaux, les écoles de rééducation professionnelle et les maisons de retraite.

En conséquence, votre rapporteur a estimé nécessaire de contribuer à une meilleure compréhension du fonctionnement de l'ONAC et de l'articulation de ses missions avec celles des services extérieurs du secrétariat d'Etat aux anciens combattants, les directions interdépartementales aux anciens combattants.

B. UNE SITUATION FINANCIÈRE DÉLICATE

Ensuite, lorsque votre rapporteur a débuté sa mission, l'Office connaissait une situation financière difficile. Depuis deux ans, ses recettes courantes ne couvraient plus ses dépenses, entraînant un déficit d'exploitation grandissant. Or, le budget de l'ONAC dépasse 600 millions de francs, dont près de la moitié versée par l'Etat . Il était donc légitime que la commission des finances s'intéresse à la gestion de cet établissement.

Par ailleurs, depuis le début des années 90, plusieurs rapports avaient soulevé le caractère structurellement déficitaire de la gestion des maisons de retraite de l'ONAC et suggéraient des réformes d'envergure. Or, en 1998, l'Office ne paraissait pas avoir encore arrêter une stratégie précise concernant l'avenir de ses maisons de retraite. Votre rapporteur a donc souhaité se rendre compte par lui-même de l'état de ces dernières afin, le cas échéant, de proposer des solutions.

C. UNE LÉGITIMITÉ REMISE EN CAUSE

Enfin, lorsque cette mission d'information a été lancée, la légitimité de l'ONAC semblait remise en cause de manière diffuse.

Ainsi, peu avant la discussion du projet de budget pour 1997, un projet de réorganisation des services déconcentrés de l'Etat visant à faire disparaître les services départementaux de l'Office avait été soulevé, provoquant l'émoi parmi le monde combattant. Depuis, les associations d'anciens combattants se montraient particulièrement attentives à tout projet de réforme visant l'Office ou même le Secrétariat d'Etat.

Or, peu de temps après sa prise de fonction, l'actuel secrétaire d'Etat, M. Jean-Pierre Masseret, lançait une réflexion sur le devenir de son département ministériel. Pendant plusieurs mois, l'Office est donc resté dans l'expectative. Aussi, lorsqu'une diminution de 5 millions de francs de la subvention du Secrétariat d'Etat aux anciens combattants en matière d'action sociale a été constatée dans le projet de loi de finances pour 1998, certains ont cru déceler une confirmation de la remise en cause de la pérennité de l'Office.

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