II. LES RÉSERVES

La réforme de nos armées repose, en ce qui concerne le personnel militaire, sur un dispositif législatif comprenant trois textes :

• la loi du 19 décembre 1996 relative aux mesures en faveur du personnel militaire dans le cadre de la professionnalisation ;

• la loi du 28 octobre 1997 portant réforme du service national ;

• la loi du 22 octobre 1999 portant organisation de la réserve militaire et du service de défense.

Ce texte a été publié après plusieurs années d'études et de réflexion. La tâche était en effet complexe puisqu'elle consistait, à la fois, à poser l'un des nouveaux fondements du lien armée-nation, à définir un cadre d'emploi des réservistes et à délimiter les droits et les devoirs des réservistes et de leurs employeurs.

La loi distingue la réserve opérationnelle de la réserve citoyenne.

Ce fondement législatif enfin acquis, il est nécessaire que soit menée une politique énergique d'emploi des réservistes permettant de les utiliser dans l'esprit adopté par les armées qui ont une longue expérience de la professionnalisation. Il est notamment indispensable, comme votre rapporteur l'a mis en lumière dans son rapport de 1994 sur les opérations de maintien de la paix, de recourir à l'éventail de compétences des réservistes dans les domaines relatifs au relèvement économique des pays où nos armées sont présentes (travaux publics, distribution de l'énergie et de l'eau, réseaux de communication, santé publique etc.).

En 2000, 350 millions de francs seront consacrés aux réserves. En actualisant les montants fixés par la loi de programmation militaire, ces crédits devraient s'élever à 435 millions de francs.

III. L'ARRIVÉE PROGRESSIVE DES VOLONTAIRES

Un décret du 1 er septembre 1998 a défini le statut des jeunes gens qui décident de souscrire un contrat de volontaires dans les armées.

Ils participent, comme les militaires d'active, en tout temps et en tout lieu, à l'accomplissement des missions des forces armées. Ils souscrivent un contrat d'un an renouvelable dans la limite de cinq années. Leur solde nette de 5 213 francs par mois pour un aspirant à 4 420 francs pour un soldat est inférieure à celle des engagés mais largement supérieure à celle des appelés.

Leur effectif, au terme de la loi de programmation sera de 27 171. 4 751 emplois de volontaires ont été créés dans la budget de 1999, 6 500 le sont dans le budget de 2000.

Cette nouvelle catégorie de personnel suscite une double crainte, l'une générale, l'autre particulière à la gendarmerie :

• les volontaires peuvent chaque année librement demander ou non le renouvellement de leur contrat. Cette incertitude annuelle rend leur gestion particulièrement complexe ;

• la gendarmerie nationale doit remplacer ses 12 000 gendarmes auxiliaires par 16 000 volontaires, qualifiés de gendarmes adjoints et ayant la qualité d'agent de police judiciaire adjoint. Pour deux raisons ce remplacement ne s'effectue par correctement. Quantitativement, la gendarmerie ne recevra en 2000 que 4 300 volontaires au lieu de 4 934. Ce déficit, ajouté à celui de 1999, réduira l'effectif, en 2000, à 7 300 gendarmes adjoints au lieu de 9 869. Dans ces conditions, l'effectif prévu en fin de programmation paraît hors d'atteinte. Qualitativement, la proportion des bacheliers était de 85 % pour les gendarmes appelés, elle se situe entre 55 et 60 % pour les gendarmes volontaires alors que les responsabilités de ces derniers sont supérieures.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page