IV. LE CONTENU DU PROJET DE LOI RELATIF A LA CHASSE ET LES PROPOSITIONS DE VOTRE COMMISSION

A. LE SOUHAIT D'UNE CHASSE APAISÉE DÉFENDUE PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE

Le projet de loi a été déposé par le Gouvernement sur la base du rapport de M. François Patriat, chargé par le Premier ministre, en juillet 1999, de faire des propositions pour faire évoluer la législation relative à la chasse et " organiser un véritable dialogue entre les chasseurs et les autres utilisateurs des espaces naturels et ruraux ".

Le projet de loi, qui comporte maintenant 39 articles après la première lecture à l'Assemblée nationale, s'articule autour de six thèmes :

I - De la chasse et de son organisation

II - Des associations communales et intercommunales de chasse agréées

III - Du permis de chasser

III bis - De la sécurité

IV - Du temps de chasse

V - De la gestion du gibier

VI- Dispositions administratives et pénales.

Les mesures les plus importantes -et soulevant encore des difficultés- sont celles relatives à l'organisation de la chasse et au temps de chasse.

1. Le régime des ACCA

Il convient de rappeler que, s'agissant des ACCA, le contenu du projet de loi reprend très largement le dispositif de la proposition de loi sénatoriale portant diverses mesures d'urgence relatives à la chasse adoptée à l'unanimité par le Sénat, le 27 juin dernier. L'Assemblée nationale a prévu en outre que le droit d'opposition cynégétique du propriétaire ne peut faire obstacle à l'exercice du droit de chasser de son fermier, en application du statut du fermage.

2. L'organisation de la chasse

En ce qui concerne l'organisation de la chasse, le projet de loi cherche à clarifier les compétences entre l'ONC et les fédérations.

L'ONC est transformé en Office national de la chasse et de la faune sauvage, ce qui traduit l'élargissement de ses missions.

La composition du conseil d'administration est modifiée pour y faire entrer des usagers, des représentants des intérêts forestiers et des gestionnaires des espaces naturels.

Les présidents de Fédérations sont désormais élus et l'Assemblée nationale a posé le principe " un chasseur-une voix ".

Le contrôle -ou la tutelle de l'ONC- sur les fédérations est supprimé. En revanche, il est prévu que le préfet contrôle a priori et a posteriori le budget et l'exécution des missions de service public auxquelles collaborent les fédérations.

Enfin, il est mis en place une fédération nationale des chasseurs, à laquelle l'ensemble des fédérations est tenu d'adhérer.

S'agissant de la répartition des compétences, il est proposé que la police de la chasse soit reconnue comme une mission relevant exclusivement de l'Etat et exercée à ce titre par l'ONC. En conséquence, les agents des fédérations départementales de la chasse se voient retirer leurs compétences en matière de police de la chasse et de lutte contre le braconnage.

Parmi les missions confiées aux fédérations, il faut signaler l'indemnisation des dégâts du gibier, disposition qui résulte d'un amendement du rapporteur à l'Assemblée nationale.

Pour gérer ces dégâts, il est mis en place un fonds de péréquation géré par la nouvelle fédération des chasseurs, mais le texte adopté par l'Assemblée nationale ne traite pas du problème des ressources financières affectées à cette mission, puisque seul est prévu le transfert du produit des taxes générées par l'application du plan de chasse.

3. Périodes de chasse

En ce qui concerne le temps de chasse, plusieurs des mesures proposées sont loin de faire l'unanimité.

- Sur les périodes de chasse, le projet de loi transpose l'article 7 de la directive Oiseaux, mais il renvoie à un décret pour la détermination des dates d'ouverture et de fermeture de la chasse aux oiseaux migrateurs. Les dates proposées dans le projet de décret (10 août-10 février) ne sont, à l'évidence, pas satisfaisantes.

- Par ailleurs, l'article 10 interdit la pratique de la chasse à tir le mercredi ou, à défaut, pendant une autre journée fixée par le préfet en fonction des circonstances locales. Cette disposition, dont la justification est faible, rencontre une quasi-hostilité.

- Par ailleurs, le projet de loi autorise la chasse à la passée, deux heures avant et deux heures après le coucher du soleil, heures légales, alors que le projet de loi proposait une heure, ce qui a été jugé insuffisant.

- Enfin, le projet de loi, en ce qui concerne la chasse de nuit, proposait initialement de dépénaliser pendant une période de cinq ans cette pratique. L'Assemblée nationale a choisi de la légaliser dans vingt départements, là où elle est incontestablement traditionnelle et couramment pratiquée. Elle a de plus prévu qu'un décret pouvait compléter la liste des départements, ce qui crée un régime juridique à deux vitesses difficilement compréhensible.

4. Mesures relatives au permis de chasser

- Il est instauré un permis accompagné à partir de 15 ans.

- L'Assemblée nationale a également décidé du principe du " guichet unique " pour la validation annuelles du permis de chasse. Mais plusieurs difficultés restent à résoudre pour fixer le lieu et l'autorité responsable de ce guichet et prévoir les financements correspondants.

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