4. Les juridictions spécialisées en matière de pollution des eaux de mer par rejets des navires

La loi n° 2001-380 du 3 mai 2001 relative à la répression des rejets polluants par les navires, complétée par le décret n° 2002-196 du 11 février 2002, a créé des juridictions spécialisées en matière de rejets polluants des navires et de pollution des eaux de mer par hydrocarbures 230( * ) .

Il existe désormais une juridiction pénale de jugement spécialisée par espace maritime : le tribunal de grande instance du Havre pour la zone Manche-Nord, celui de Brest pour la zone Atlantique, celui de Marseille pour la zone Méditerranée, ceux de Fort-de-France, Saint-Denis-de-la-Réunion et Saint-Pierre-et-Miquelon pour l'outre-mer.

Le tribunal de grande instance de Paris détient une compétence exclusive de jugement s'agissant des infractions commises dans la zone économique exclusive et en haute mer (pour les seuls navires français dans ce dernier cas).

La compétence de ces juridictions est concurrente avec celle des tribunaux de grande instance territorialement compétents pour l'enquête et l'instruction .

L'objectif est d'améliorer la coordination entre les autorités judiciaires et les autorités administratives et surtout d'aboutir à une harmonisation de la jurisprudence . Comme le soulignait notre collègue Lucien Lanier, rapporteur de ce texte au nom de la commission des Lois du Sénat 231( * ) : « Il importe que ce soient les mêmes juridictions qui traitent de ces questions, afin de mieux appréhender ce sujet, de développer de réels pôles de compétence parmi les magistrats et d'aboutir à une harmonisation de la jurisprudenc e. »

Auparavant ces infractions étaient jugées soit par le tribunal compétent du lieu de l'infraction ; soit par celui dans le ressort duquel le bâtiment était attaché en douanes ou immatriculé s'il était français ; soit par celui dans le ressort duquel pouvait être trouvé le bâtiment s'il était étranger. Le tribunal de grande instance de Paris était compétent à défaut d'autre tribunal.

L'éclatement des juridictions saisies, conjugué à la relative faiblesse du nombre des poursuites judiciaires (en 1999, sur les 239 rejets volontaires répertoriés, 30 navires avaient été identifiés et 27 procédures judiciaires transmises au Parquet), rendait aléatoire la condamnation effective des responsables de pollutions volontaires.

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