CONTRIBUTION DU GROUPE
COMMUNISTE RÉPUBLICAIN ET CITOYEN

Même si ce fut pour des raisons économiques, la mixité a constitué dans l'histoire de l'école un progrès qui ne saurait être mis en cause au nom d'un retour, même partiel à des enseignements séparés pour les filles et les garçons. D'ailleurs aucune demande en ce sens n'émane des établissements scolaires.

Pour autant, se contenter de mettre les élèves ensemble ne produit pas spontanément de l'égalité. Or, au cours des trente dernières années, les scolarités des jeunes se sont remarquablement développées, accompagnées d'une demande sociale légitime de davantage d'égalité. L'exigence d'une culture réellement partagée vient aujourd'hui buter sur la difficulté de prendre en compte les différences entre les élèves, dont celles liées au sexe.

Il faut donc parvenir à ce que l'école permette aux élèves d'être moins dépendants des inégalités sociales, culturelles, et des stéréotypes de sexe.

Pour cela, les formations initiales et continues des personnels de l'enseignement doivent être enrichies en liaison avec leurs recrutements, les conditions d'un véritable travail collectif, en concertation, dans les établissements, leur association à des travaux de recherche doivent être portés au niveau du besoin de la lutte contre les inégalités sociales.

C'est dans cet objectif que le groupe communiste républicain et citoyen insiste sur les propositions suivantes :

Le cheminement des inégalités dans les formes scolaires et les contenus d'enseignement est encore mal connu et les enseignants se disent souvent désarmés pour lutter contre leur renforcement. Un plan de recherche associant les établissements scolaires est donc nécessaire dans ce domaine. C'est ce qui permettrait d'enrichir les formations initiales et continues. On ne saurait en effet s'en tenir à la question des relations entre élèves et entre élèves et enseignants, ce sont en effet les rapports à la culture et aux savoirs qu'il s'agit d'approfondir (en particulier dans les domaines de l'E.P.S., des sciences expérimentales, des mathématiques, des enseignements artistiques et littéraires).

Les recrutements des personnels d'enseignement doivent être développés, avec une aide aux étudiants que ces métiers intéressent, dès la première année universitaire, afin de limiter l'échec en DEUG, notamment dans les universités à fort recrutement populaire comme Créteil. C'est dans ce cadre que, compte tenu de la féminisation de l'image de ces métiers, un effort de valorisation pourrait être envisagé en direction des garçons.

Une meilleure prise en compte de l'altérité, particulièrement des relations entre filles et garçons, du respect et de la lutte contre les violences suppose un important travail sur les formes du travail scolaire et de son évaluation. Le progrès dans ce domaine, particulièrement pour l'autonomie des filles, dépendra de la façon dont sera recherchée une participation plus grande des élèves à l'ensemble de ces procédures.

Enfin l'éducation sexuelle doit absolument connaître des développements nouveaux. Les connaissances des élèves sur les questions de l'amour, du corps, de la reproduction et des risques sont insuffisantes et très marquées par les inégalités sociales et la marchandisation (cf. la pornographie). Une campagne partant des expériences réussies doit permettre de faire progresser l'idée que ce travail est nécessaire et possible à la fois dans les enseignements (SVT, EPS, lettres etc.), avec les équipes médicales, et en liaison avec des partenaires fiables.

RAPPORT D'ACTIVITÉ 2003

LA MIXITÉ MENACÉE ?

Ce rapport d'activité retrace le travail d'examen des textes, projets ou propositions de loi, dont la Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes a été saisie au cours de l'année 2003. Il rend également compte des travaux de la délégation sur la mixité dans la France d'aujourd'hui.

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