c) Les efforts d'évaluation générale conduits par la DARES et le CEREQ

La Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) est chargée d'assurer la production régulière et fiable des statistiques utiles au ministère et aux acteurs sociaux. Pour sa part, le CEREQ, dont les analyses ont apporté un éclairage particulièrement utile aux travaux de la mission, est un établissement public qui dépend du ministère de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche, du ministère délégué à l'enseignement scolaire, ainsi que du ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité. Pôle public d'expertise au service des acteurs de la formation et de l'emploi, le CEREQ concilie production de statistiques, recherches, études et accompagnement d'actions.

S'agissant des évaluations récemment conduites pour mesurer l'efficience des politiques menées en matière de formation professionnelle, la DARES a publié un certain nombre de travaux qui démontrent l'efficacité de l'alternance . Ces études montrent que le passage par un contrat en alternance a des effets très favorables sur l'insertion professionnelle : 76 % des jeunes passés par l'apprentissage et 84 % des jeunes passés par un contrat de qualification occupent un emploi non aidé, deux ans après leur sortie de mesure. La consolidation de la situation professionnelle s'améliore au cours de la troisième année, notamment pour les anciens apprentis : 80 % se retrouvent en emploi aidé trois ans après leur sortie de mesure, soit cinq points de plus que l'année précédente. Les caractéristiques individuelles des bénéficiaires (sexe, diplôme) et le domaine professionnel du métier appris jouent un rôle important dans la qualité de l'insertion. Les femmes et les moins diplômés ont ainsi plus de difficultés à se stabiliser dans l'emploi. Le secteur des services aux particuliers offre moins de perspectives d'embauches en CDI.

Ces résultats confirment ceux d'autres travaux universitaires récents sur les effets positifs de l'alternance en matière d'insertion professionnelle. Deux raisons primordiales expliquent cette efficacité : d'une part, les jeunes entrés en mesure disposent d' un réseau de contacts qui leur permet, à l'issue du contrat, de recevoir un plus grand nombre d'offres d'embauche ; d'autre part, ils acquièrent une expérience pratique et spécifique valorisée par les employeurs, notamment dans les métiers riches en savoir-faire informels (comme dans le bâtiment, par exemple).

En revanche, les travaux d'évaluation de l'impact sur le retour à l'emploi des stages suivis par les chômeurs sont pour l'instant assez rares en France et peu probants. Toutefois, des études utilisant les données administratives françaises (UNEDIC, ANPE), de plus en plus riches et adaptées à ce type d'étude, commencent à voir le jour. ( cf. ci-dessous les développements consacrés aux travaux de M. Marc Ferracci).

La difficulté à mettre en évidence un effet positif global des stages de formation pour les demandeurs d'emploi doit être replacée dans le contexte actuel de chômage de masse et de forte mobilité professionnelle. En dépit des outils de formation, les chômeurs de longue durée sont concurrencés par des chômeurs plus récents ou plus jeunes, qui ont la faveur des recruteurs. La récurrence du chômage fonctionne comme une trappe ou un cercle vicieux en partie à cause de la stigmatisation que les employeurs lui attachent.

Par ailleurs, plusieurs études invitent à une orientation plus importante de l'effort de formation vers les moins qualifiés : celle-ci reste toutefois difficile à mettre en oeuvre sur le terrain. Malgré la mise en place d'un accompagnement renforcé dans le cadre du PARE, une étude récente montre que l'accès des moins qualifiés à la formation reste inférieur à celui des plus diplômés. Pourtant, en amont, les conseillers ANPE orientent davantage les moins qualifiés vers la formation. A l'origine de ce paradoxe, on trouve plusieurs facteurs explicatifs : difficultés plus importantes des moins qualifiés pour réorganiser leur vie familiale et personnelle ou pour trouver un financement, moindre motivation pour la formation qui se traduit parfois par l'absence totale de démarches individuelles. L'étude montre également que le parcours d'accès à une formation est long, que les interlocuteurs sont multiples et les formalités parfois complexes, ce qui est de nature à décourager les personnes les plus éloignées de la qualification.

Enfin, plusieurs travaux tendent à montrer que les stages sont d'autant plus efficaces qu'ils intègrent des périodes d'emploi en entreprise, ce qui confirme les résultats relevés pour l'alternance.

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