(2) Les principes de fonctionnement : « ne pas refaire ce qui a conduit les jeunes à l'échec scolaire »

La mission, au cours de son déplacement à Marseille, a analysé cette expérience qui vise à remédier au dysfonctionnement majeur de notre système de formation : les sorties sans diplômes ou sans qualification d'environ 160 000 jeunes chaque année.

D'après les indications apportées par l'équipe dirigeante de cet établissement, le fonctionnement des écoles de la deuxième chance se fonde sur trois grands principes :

- renforcer la prise en compte de la situation sociale des stagiaires et de leur sentiment d'exclusion ;

- associer dès le départ les entreprises à l'effort de formation ;

- utiliser des pédagogies actives.

Chaque école de la deuxième chance doit cependant s'adapter à son territoire et à son environnement institutionnel et économique afin de mobiliser tous les acteurs qui adhèrent à ses principes fondateurs.

La réussite du projet repose sur trois conditions essentielles :

- les jeunes qui s'engagent dans le dispositif doivent être volontaires et devenir « acteurs » de leur insertion ;

- les écoles de la deuxième chance accueillent les jeunes tels qu'ils sont, sans autre critère que leur motivation ; elles développent une pédagogie basée sur l'individualisation et la dynamique collective, et ouvre des pistes de réussites personnelles ;

- le rôle déterminant et l'implication des entreprises dans le projet des écoles de la deuxième chance.

La mission souligne que les parcours sont fondés sur l'alternance et l'individualisation ; ce dispositif repose fondamentalement sur la présence soutenue des adultes.

Tout jeune devient stagiaire de la formation professionnelle : sa rémunération varie, selon sa situation familiale, entre 300 et 600 euros.

La durée du parcours au sein de l'école de la deuxième chance est flexible. Selon le rythme de chaque jeune, la sortie de l'école peut indifféremment intervenir au terme de six mois pour certains, au terme de vingt-quatre mois pour d'autres. Le parcours-type est cependant de dix mois mais, en pratique, sa durée moyenne avoisine sept mois.

Les écoles de la deuxième chance s'inspirent notamment des expériences des « accelerated schools » . L'alternance en entreprise, qui intervient dès les premières semaines d'entrée à l'école, est gérée de manière progressive afin d'éviter de déstabiliser les élèves, ainsi que les entreprises d'accueil. La confrontation directe avec le monde du travail constitue un principe de réalité indispensable pour structurer le projet professionnel.

La période d'intégration du jeune est déterminante. Dès son entrée, il est invité à réaliser un bilan pour faire émerger l'ensemble des compétences qu'il possède. Un travail est ensuite mené pour construire un ou plusieurs projets professionnels.

L'individualisation des parcours se traduit par des enseignements délivrés en groupes réduits ; par ailleurs, chaque élève bénéficie d'un suivi individualisé assuré par un « référent » unique . Les formateurs sont des salariés sous contrat de droit privé dont la durée du travail est de trente-neuf heures par semaine et qui se caractérisent par leur polyvalence.

La mission a, en outre, été frappée par le lien établi par les écoles de la deuxième chance entre l'usage des technologies de l'information et la maîtrise du socle de base.

En effet, l'apprentissage des technologies de l'information et de la communication (TIC), du multimédia et d'internet représente un puissant levier de motivation et de valorisation des élèves. La maîtrise des TIC est un vecteur d'ouverture sur le monde et d'autonomie grâce, notamment, aux logiciels d'autoformation adaptés.

Compte tenu de l'utilisation TIC dans le monde du travail, il est, en outre, capital de prévenir les nouvelles formes d'« analphabétisation » : l'enseignement délivré pour la maîtrise du socle de base (lire, écrire, compter) s'inspire des ateliers pédagogiques personnalisés (APP).

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