(3) Les résultats obtenus justifient d'encourager fortement la généralisation des écoles de la deuxième chance

L'école visitée par la mission sénatoriale a accueilli plus de 410 stagiaires pour la seule année 2006, le nombre d'inscriptions n'ayant cessé d'augmenter depuis 2002. Au total, près de 2 500 jeunes adultes ont été stagiaires de l'école de la deuxième chance de Marseille depuis sa création.

Les stagiaires de l'école de la deuxième chance regroupent 55 % d'hommes et 45 % de jeunes femmes, ce qui renvoie à un fait général relevé au cours des auditions : l'illettrisme frappe tout particulièrement les garçons des quartiers dits sensibles. A la date de leur entrée, l'âge moyen des stagiaires est d'un peu plus de vingt ans et ils ont quitté l'éducation nationale depuis environ trois ans ; à Marseille, 55 % proviennent des quartiers « Nord » et près de 23 % habitent le territoire d'Euroméditerranée ; 91 % des stagiaires entrés en 2006 sont français et douze nationalités sont représentées.

Plus de 1 700 entreprises, majoritairement très petites ou petites, sont partenaires de l'E2C : localisées principalement à Marseille, elles embauchent et accueillent des stagiaires dans plus de cent métiers différents : l'éducation, la santé, l'action sociale, le commerce, les services et la construction sont les activités les plus représentées. Cette structure reflète une stratégie centrée sur l'accès à l'emploi puisque les principaux secteurs partenaires sont aussi ceux qui proposent le plus grand nombre d'emplois aux jeunes adultes sans qualification : hôtellerie restauration, commerce, grande distribution, bâtiment et travaux publics.

Le coût moyen d'un stagiaire est inférieur à celui d'un collège (moins de 7 000 € par an). Un projet d'hébergement est en cours de réalisation.

On recense plus de 60 % de sorties « positives » et 66 % d'accès à l'emploi pour les 1 600 stagiaires sortis d'avril 1998 à fin 2006. Dans ces conditions, l'école a engagé la phase expérimentale d'extension de ses activités, dont l'objectif est le quadruplement de ses capacités d'accueil. En effet, sur les 4 500 jeunes qui quittent le système scolaire sans diplôme à Marseille, 1 500 jeunes par an environ relèvent du dispositif de l'E2C.

A ce jour, près de quarante écoles de la deuxième chance ont été créées en Europe. En France, quatorze écoles sont en activité, créées et soutenues par les conseils régionaux, les conseils généraux, les villes et communautés d'agglomération, les organismes consulaires. Certaines écoles disposent de plusieurs « sites, antennes ou opérateurs décentralisés », ce qui porte à près de trente le nombre d'établissements en opération. De nouveaux projets sont en cours de développement, au sein de la région Ile-de-France, en Bourgogne, en Auvergne, en Loire-Atlantique, en Guadeloupe et en Martinique.

A supposer la généralisation des écoles de la deuxième chance sur l'ensemble du territoire, la mission note qu'une proportion significative des jeunes en échec scolaire pourrait y trouver un outil de réinsertion.

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