B. UNE CRISE SANITAIRE PARMI LES PLUS IMPORTANTES DES CINQUANTE DERNIÈRES ANNÉES

Selon plusieurs personnes auditionnées par votre rapporteure spéciale, l'épizootie actuelle de FCO est la plus grande crise sanitaire que la France ait jamais connue depuis la crise de fièvre aphteuse il y a une cinquantaine d'années ; non pas en termes d'épidémiologie - la FCO n'est pas une maladie contagieuse -, mais en termes de rapidité de diffusion et de conséquences économiques.

La FCO semble même plus difficile encore à contenir en raison de son mode de propagation - par le biais d'insectes - et de l'absence, jusqu'à récemment, de moyens de lutte efficaces, notamment de vaccins, comme cela vient d'être indiqué.

Elle se traduit ensuite par des pertes économiques non négligeables pour les filières bovine et ovine, et constitue une maladie potentiellement durable .

1. Des conséquences économiques importantes mais difficiles à évaluer

a) Des pertes directes et indirectes

Les conséquences économiques de la maladie sont à la fois directes - mortalités, amaigrissement, diminution de la production de lait, problèmes de fertilité et d'avortements - et indirectes . Il s'agit, dans ce dernier cas, de pertes économiques liées aux restrictions de circulation ou d'échanges d'animaux (chute des cours des animaux commercialisés ; surcoûts liés au maintien dans les exploitations d'animaux destinés à l'exportation).

Ces conséquences économiques sont d'autant plus importantes dans le cas de l'épizootie actuelle que le sérotype 8 de la maladie s'avère très pathogène pour les races bovines et ovines européennes, notamment pour les bovins, espèce pourtant protégée dans le cas des autres sérotypes de la maladie. Ainsi, selon les données transmises par la direction générale de l'alimentation (DGAL), les taux de mortalité , très variables d'une exploitation à l'autre, peuvent atteindre jusqu'à 30 % d'un troupeau .

Auditionné par votre rapporteure spéciale, le directeur général des politiques économique, européenne et internationale (DGPEI) indiquait qu'en 2006, les éventuelles pertes économiques pour les filières avaient été relativement faibles et plutôt indirectes : les cours des marchés sont restés stables malgré quelques baisses de prix et les pertes de chiffre d'affaires sont apparues relativement limitées.

En revanche, en 2007, les pertes directes ont été plus importantes en raison de la forte propagation de la maladie. Ainsi, au 1 er juillet 2008, la direction générale de l'alimentation évaluait les mortalités à 65.000 bovins et 32.000 petits ruminants . Quant aux pertes économiques indirectes, la FCO semble avoir déstabilisé les cours des marchés en 2007, notamment le cours des « broutards 15 ( * ) » qui a chuté en moyenne de 10 % ; le chiffre d'affaires de ce marché représente environ 900 millions d'euros par an.

* 15 Jeune bovin de trois à dix mois environ, sevré et mis en pâturage.

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