II. LES ATTAQUES TERRORISTES : UNE NOUVELLE MENACE POUR LE TERRITOIRE NATIONAL

Le terrorisme constitue une nouvelle menace pour le territoire national. C'est un risque identifié depuis longtemps qui a marqué le 20 ème siècle, mais qui a sans doute franchi un seuil historique et changé d'échelle avec les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Il est devenu possible de frapper au coeur de tous les pays, à une échelle de violence sans précédent.

A cet égard, la France et l'Europe ne sont pas épargnées, et sont directement visées par le terrorisme notamment djihadiste. Les attentats suicides de Madrid (2004) et Londres (2005) ont marqué un tournant dans l'ampleur, la diffusion, les modes opératoires et l'efficacité des réseaux terroristes.

Cette source de terrorisme demeurera pour de longues années l'une des principales menaces physiques dirigées contre l'Europe et ses ressortissants dans le monde. C'est dans cette perspective que la France a adopté en juin 2006, le Livre blanc du gouvernement sur la sécurité intérieure face au terrorisme.

Ce Livre blanc souligne que les scénarios sont multiples ; une attaque terroriste de grande ampleur sur le territoire national pourrait être unique ou multiple, concentrée dans le temps ou se déroulant à la manière d'une campagne. Par ailleurs, des actions terroristes soutenues par un Etat dans un contexte de crise internationale ne peuvent être écartées. Ces attaques reposent essentiellement sur des moyens conventionnels utilisant les explosifs contre de très nombreuses infrastructures critiques et peuvent s'accompagner de prises d'otages massives, ou encore prendre la forme extrême d'attentats suicides.

L'ampleur des attaques possibles impose à la France de maintenir à niveau ses capacités de détection, d'analyse et de réaction, comme ses moyens de protection des forces de sécurité intérieure, de sécurité civile.

Une autre menace terroriste concerne les réseaux d'information et de communication.

Ceux-ci sont en effet devenus les systèmes nerveux de nos sociétés, rendant leur défense vulnérable à des ruptures intentionnelles ou accidentelles des réseaux. En effet, la menace dont fait l'objet ce « cyber espace » est multiforme : blocage malveillant, destruction matérielle (par exemple, de satellites ou d'infrastructures de réseaux névralgiques), neutralisation informatique, vol ou altération de données, voire prise de contrôle d'un dispositif à des fins hostiles. En effet, actuellement le niveau quotidien des agressions contre les systèmes d'information laisse présager un potentiel très élevé de déstabilisation de la vie courante, de paralysie de réseaux critiques pour la vie de la nation.

Ces tentatives d'attaques pourraient être aussi bien menées par des acteurs non étatiques, pirates informatiques, que des activistes ou des organisations criminelles. Certaines d'entre elles pourront être de grande ampleur. Des attaques étatiques, dissimulées ou menées ouvertement, sont aussi envisageables, certains pays se dotant de capacités offensives très développées.

En outre, la nature immédiate du risque terroriste implique de se doter d'une capacité de gestion de crise et post-crise. Comme on l'a observé après le 11 septembre, mais également lors de l'explosion de l'usine d'AZF, le secours aux victimes, la recherche des blessés et des morts, le déblaiement des ruines demandent une mobilisation de moyens exceptionnels dans des délais très courts et dans des zones très concentrées et parfois peu accessibles.

Dans ce type de scénario terroriste, les armées et les forces de l'ordre interviendraient principalement dans des missions de sécurisation telle que la protection de points d'importance vitale, de sites et édifices publics, l'escorte de convois, la surveillance d'itinéraires et d'accès au territoire, le contrôle de zones, autant de missions qui demandent une grande disponibilité en hommes et dans lesquelles les réservistes peuvent facilement suppléer les forces d'active.

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