B. LES FREINS À LA RÉGULATION DANS LES GRANDES MÉTROPOLES RÉGIONALES

1. Lyon : effets de réputation et divergences de trajectoires entre deux collèges limitrophes
a) L'importance du climat scolaire dans la construction des réputations

La mission s'est penchée à Lyon sur les trajectoires contrastées de deux collèges du VIII e arrondissement, dont les secteurs de recrutement comprennent des parties de la ville parmi les plus défavorisées.

L'équipe de direction et les enseignants du collège Henri Longchambon estiment que l'assouplissement de la carte scolaire, s'il a pu profiter à certains, a aggravé la situation de leur établissement, qui avec 65 % d'élèves défavorisés est classé comme le 5 e collège le plus défavorisé du département du Rhône. Ceci est manifeste dans les statistiques : sur les six écoles du secteur, le collège devrait accueillir 190 nouveaux élèves en 6 e : à la rentrée 2011, 120 élèves seulement ont été accueillis mais cette déperdition devrait plutôt être interprétée comme un succès, puisque seuls 70 élèves du secteur avaient été accueillis à la rentrée 2010.

Ce bilan négatif ne peut être attribué à de simples effets démographiques, même si des déménagements de familles ont été constatés à la suite d'opérations de renouvellement urbain. Il traduit bien un évitement massif du collège. Au-delà de la déperdition d'élèves, signe d'une défiance qui pèse sur le climat scolaire malgré une équipe éducative mobilisée, l'instabilité des flux d'une année sur l'autre en elle-même complique la gestion prévisionnelle des classes. La reprise récente dont témoigne la hausse des effectifs doit encore être consolidée pour pouvoir véritablement être interprétée comme une marque de confiance nouvelle des parents.

A la rentrée 2011, 45 élèves de CM2 sectorisés au collège Longchambon ont été scolarisés dans des établissements privés. D'autres ont été affectés sur dérogations dans d'autres collèges publics. L'établissement qui a connu une grave crise interne entre 2005 et 2010, avant l'arrivée de la nouvelle direction, détient le record du Rhône de demande de dérogations : 55 demandes à la rentrée 2011. Paradoxalement l'amélioration spectaculaire des taux de réussite au brevet rapidement passé de 57 % à 84 % n'a pas réduit les demandes de dérogations à l'entrée en 6 e . Votre rapporteure y voit une preuve supplémentaire du faible impact des indicateurs objectifs de réussite auprès des parents. Certes, cette amélioration des résultats peut être liée à un effet de cohorte et demande à être consolidée. Toutefois, elle semble surtout être le premier résultat tangible de l'arrivée d'un nouveau chef d'établissement, d'une remobilisation d'une équipe enseignante stable et soudée, de l'octroi de moyens supplémentaires avec le passage du classement en RRS au dispositif ECLAIR qui a été plutôt bien accepté et du soutien de la ville.

Si les parents dont les enfants sont restés au collège semblent apprécier le redressement en cours, les parents des écoliers du secteur restent encore sceptiques. A tort ou à raison, les demandes de dérogations sont motivées explicitement par l'image de violence et de « collège de garçons », par l'impression que l'on réussit mieux ailleurs et par le souhait de quitter le quartier pour ouvrir des opportunités nouvelles aux enfants ou échapper aux « mauvaises fréquentations ». Il est significatif en particulier que les filles fassent spécialement l'objet de départs pour le privé, réputé plus tranquille, plus protégé et mieux encadré. Les abords du collège sont aussi présentés comme dangereux avec un trottoir étroit devant une rue passante où se concentre beaucoup de monde à la sortie des classes.

L'équipe du collège Longchambon identifie essentiellement comme cause à la réticence des parents :

- la restructuration très réussie du collège Victor Grignard tout proche, qui accentue le contraste avec leur propre établissement ;

- le souvenir persistant de la période antérieure à 2010, associée à un climat interne très tendu en raison d'une direction défaillante, qui se traduisait par des incidents entre élèves et une rotation de près de la moitié des enseignants sur une année ;

- l'association dans la mémoire des gens du quartier du collège avec un fait grave impliquant certains de ses élèves.

La confrontation des justifications des parents et des explications de l'équipe pédagogique tend dans ce cas à montrer que le climat de vie scolaire à l'intérieur de l'établissement est un facteur déterminant dans la décision des parents d'éviter le collège de secteur. En outre, on voit bien sur cet exemple comment quelques éléments objectifs passés peuvent peser très durablement sur l'image du collège, surtout s'ils ont été relayés par la presse locale. Les réputations se défont beaucoup plus rapidement qu'elles ne se font, la principale estimant qu'il faut au moins le passage d'une cohorte sur quatre ans de la 6 e à la 3 e pour que l'image d'un établissement auprès des parents puisse s'améliorer.

b) L'inefficacité des stratégies d'attractivité sur la base des options

Les dérogations n'affectent pas uniquement le collège de départ mais peuvent provoquer des effets déstabilisateurs en cascade. Ainsi, au moins un des collèges recrutant des élèves sectorisés à Longchambon a vu son image changer en même temps qu'il accueillait de nouveaux publics et il subit lui-même la concurrence d'un autre nouveau collège public, qui présente des options attractives, si bien que le collège d'accueil est aussi un collège de départ du fait des dérogations. Sans qu'il y ait à disposition d'enquête sociologique quantitative, il est fort probable que l'impact sur la mixité sociale ait été négatif dans ces établissements, placés en compétition sur ce micromarché scolaire et reliés par des chaînes de dérogation alimentées par le jeu des options, dont le biais social est bien documenté. C'est le ressenti des équipes de terrain et cela rejoint les travaux de recherche présentés à la mission.

Votre rapporteure déplore encore une fois très vivement la logique de segmentation et de spécialisation sociale des collèges qu'a encore accentué l'assouplissement de la carte scolaire, même si elle lui préexistait : elle est certainement très néfaste pour les établissements ghettoïsés d'un bout de la chaîne où s'accumulent les difficultés et se tarissent mécaniquement les financements en conséquence, mais elle pèse également sur les autres collèges tout au long de la chaîne de dérogation qui sont poussés à rentrer dans une course-poursuite pour progresser ou maintenir leur position dans une hiérarchie fantasmée.

Il est difficile pour un collège de s'abstraire de ce mouvement, car il aurait beaucoup à perdre à voir sa réputation se dégrader, même injustement et son public naturel l'éviter. Il existe donc des incitations structurelles très fortes à la mise en place de politiques d'attractivité misant tout sur l'offre de formation alors même que les options ne forment pas toujours un ensemble cohérent avec le projet pédagogique, ni ne correspondent bien souvent à une motivation ou un goût particulier des enfants. La compétition sur les flux d'élèves est un jeu à somme nulle où les gains des uns sont les pertes des autres, sans aucun bénéfice éducatif et pédagogique global. Dans ce contexte, l'autonomie des établissements tend à être dévoyée au profit d'un marketing scolaire, coûteux et trop souvent sans lien avec la réussite éducative.

Votre rapporteure est convaincue que l'implantation des options doit être repensée et dissociée de la problématique de l'attractivité. Les options doivent retrouver leur vocation d'outils pédagogiques pour enrichir et diversifier l'offre éducative de base et perdre leur utilisation comme instrument de sélection et de différenciation sociale ou comme facteur de compétitivité au service d'établissements en concurrence. Les stratégies d'attractivité appuyées sur des options et des parcours spécifiques ne permettent pas de renforcer globalement la mixité sociale et ne suffisent pas en général à convaincre les parents de revenir vers un établissement évité. L'offre du collège Longchambon est riche, puisqu'il propose nombre de parcours spécifiques avec des sections rugby et basketball et des classes bilangues. Ceci n'a pas contribué à enrayer la désaffection sédimentée des élèves du secteur, ne serait-ce qu'en raison d'une part, d'une offre d'options similaire mais plus réputée dans le collège attractif Victor Grignard, d'autre part, de la prédominance des préoccupations de vie scolaire chez les parents.

Il ne s'agit pas, toutefois, de prôner une homogénéisation totale de l'offre scolaire et la suppression de toute classe spécifique. Votre rapporteure recommande plutôt de limiter l'offre d'options et de parcours spéciaux dans chaque établissement, qu'il soit évité ou pas, réputé ou pas, à quelques dispositifs bien reliés au projet pédagogique et susceptibles d'irriguer la vie de l'établissement en trouvant des points de rencontre avec les autres élèves qui n'entrent pas dans ces dispositifs. Enfin, une coordination des implantations d'options dans les établissements proches est nécessaire .

c) Des effets d'entraînement qui consolident les avantages des établissements attractifs

La mission a été particulièrement intéressée par la comparaison entre le collège Longchambon et le collège Victor Grignard, situé à quelques centaines de mètres mais très attractif. C'est là un exemple de concurrence bilatérale très localisée que ne peuvent déceler les statistiques nationales ou même régionales et dont l'étude permet de mieux comprendre les effets induits par les modifications de la carte scolaire. Il faut en premier lieu noter que si les réputations sont persistantes et durables dans l'esprit des parents elles n'en sont pas moins fluctuantes sur le long terme. Plusieurs témoignages ont convergé pour relever des inversions d'images de Longchambon et de Grignard sur les quarante dernières années ; le collège aujourd'hui attractif était autrefois évité. C'est surtout l'image relative d'un des deux collèges par rapport à l'autre qui compte dans les choix des parents plutôt qu'une réputation absolue ou du moins comparée avec l'ensemble des collèges de l'agglomération ou du département, car les parents ne souhaitent pas éloigner leurs enfants et préfèrent les garder à proximité de leur lieu d'habitation.

Le collège Victor Grignard est situé entre deux établissements en difficulté, Longchambon d'un côté, Mermoz de l'autre. Il bénéficie d'un effet de contraste qui produit des avantages cumulatifs : s'il peut récupérer les meilleurs élèves des deux autres collèges, cela tend à améliorer ses propres résultats et à pénaliser les autres établissements, ce qui tend dans l'esprit des parents à confirmer leur plus mauvaise réputation et à entretenir l'évitement au profit de Grignard. Il s'agit en quelque sorte de phénomènes autoréalisateurs nourris par le jeu des dérogations.

En particulier, Grignard bénéficie d'un cadre objectivement plus accueillant que Longchambon, dans la mesure où, à l'inverse de ce dernier, il n'est pas directement situé aux pieds des tours du quartier et où il a subi une rénovation très réussie de ses bâtiments. L'image physique de l'établissement, par contraste avec d'autres, compte positivement auprès des parents. Elle a sans doute contribué à motiver des demandes de dérogations, en plus de la variété de l'offre de formation proposée (classes bilangues, sections sportives, classes européennes, atelier scientifique, atelier de danse, ...). L'équipe de direction du collège a veillé à ce que, quelle que soit la section ou l'option spécifique choisie, les populations et les classes soient mixtes de façon à éviter toute ségrégation interne au sein de l'établissement.

En outre, la stabilité de l'équipe enseignante et les possibilités d'encadrement éducatif mises en place, comme l'aide aux devoirs tous les jours de 16 heures à 18 heures, ont séduit des parents qui semblent particulièrement investis dans la vie du collège et forment un noyau de promoteurs du collège à l'extérieur. Le collège Victor Grignard paraît aux yeux des familles à la fois comme un établissement où l'on réussit et comme un lieu de vie ouvert et sécurisé. Ceci facilite en retour leur engagement au sein du collège et consolide la réputation et les avantages comparatifs de celui-ci.

Votre rapporteure considère que dans les collèges évités, il est essentiel de retrouver la confiance des parents du secteur, ce qui est un but à la fois plus modeste et plus important que de devenir un pôle attractif. La clef pour cela réside dans la qualité de l'encadrement éducatif donné aux enfants et la garantie de la sérénité des apprentissages. A cet égard, le chef d'établissement et plus généralement l'équipe de direction jouent un rôle essentiel. C'est particulièrement net quand il s'agit de pacifier un collège et de remobiliser une équipe enseignante soudée autour d'un vrai projet éducatif. Malgré des difficultés lourdes, l'évolution positive récente de la situation du collège Longchambon est très révélatrice de cet effet « chef d'établissement » qui fait aussi consensus chez les enseignants.

Mais l'action directe du chef d'établissement ne suffit pas si parallèlement ne se renforcent pas les liens avec les parents. L'objectif doit être d'inciter au moins une fraction motivée des parents d'élèves de s'engager activement dans la vie du collège pour améliorer son fonctionnement en interne et pour contrecarrer à l'extérieur les rumeurs et les réputations imméritées. Devant la défiance éprouvée à l'égard de l'institution scolaire, il paraît utile et même nécessaire que des parents jouent le rôle d'intermédiaires vis-à-vis d'autres parents. La crédibilité de la parole de parents d'élèves qui valorisent le collège de secteur ne peut être mise en cause ou disqualifiée de la même manière, à tort ou à raison, que celle d'agents de l'État dont les enfants ne fréquentent pas l'établissement en cause.

L'efficacité de la stratégie du bouche-à-oreille dépend de la capacité à inciter des parents suffisamment militants, pour ainsi dire, à s'investir dans le collège. Les familles qui ont fait positivement le choix de l'établissement sont les mieux à même à la fois de s'investir dans le suivi de la scolarité et des projets et de convaincre d'autres familles de les suivre. Ces effets d'entraînement vertueux existent dans les collèges attractifs comme Grignard. On ne peut nier qu'elles sont plus difficiles à mettre en oeuvre dans les établissements évités où le plus souvent les familles acceptent avec indifférence d'aller dans le collège de secteur ou s'y résigne après l'échec d'une dérogation. Les équipes du collège Longchambon, qui ont bien mesuré l'importance des relations avec les parents, reconnaissent que les parents ne s'investissent pas spontanément et rarement dans un cadre collectif, au sein du conseil d'administration par exemple. En revanche, les contacts individuels sont plus faciles et le dispositif de la mallette des parents fonctionne bien.

d) Un assouplissement de la carte scolaire agissant comme un catalyseur

L'attractivité du collège Victor Grignard de Lyon se manifeste directement par un afflux de demandes de dérogations entrantes, qui s'est accéléré en particulier depuis trois ans. Tout se passe comme si l'assouplissement de la carte scolaire avait actualisé et catalysé les avantages comparatifs potentiels de l'établissement. Il a cristallisé des hiérarchies d'établissements et amplifié les divergences de trajectoires entre les collèges : l'attractivité renforce la réputation et justifie les hiérarchies implicites qui nourrissent elles-mêmes l'attractivité. Les comportements des élèves, mieux suivis par des familles plus impliquées s'améliorent et les résultats du collège se consolident. On ne peut que se réjouir pour les élèves et les familles du collège habitant dans des quartiers défavorisés de Lyon et de Vénissieux qui bénéficient de ces cercles vertueux. Il est toutefois regrettable qu'en contrepartie, la situation déjà difficile d'autres établissements soit fragilisée.

A la rentrée 2011, environ une quarantaine de demandes de dérogations entrantes ont été reçues, dont les trois quarts émanaient de boursiers. Afin de rester dans la limite des places disponibles sans création de division supplémentaire, seules 15 demandes ont été satisfaites. Le rectorat a appliqué l'assouplissement strictement en ne tenant pas compte de la limite de la capacité physique de l'établissement, ce qui aurait conduit à accorder plus de dérogations, dans la mesure où le collège a été restructuré pour accueillir 550 élèves et qu'il en accueille en réalité environ 520. Votre rapporteure se félicite de pouvoir à nouveau constater sur le terrain l'application prudente et raisonnable de l'assouplissement de la carte scolaire, dont les effets pervers ont été sensiblement atténués par l'administration.

Il est à noter que dans les dérogations entrantes vers Grignard refusées, les familles qui en avaient les moyens ont fait le choix du privé. La crainte des équipes pédagogiques est même qu'un retour à la situation antérieure, avant le dernier assouplissement de la carte scolaire, n'accentue massivement la fuite vers le privé. La principale du collège Grignard a dû mener un important travail pour renforcer l'image de l'établissement, non seulement auprès des parents mais aussi auprès des écoles du secteur pour faire face à la pression de l'enseignement privé. En effet, l'école la plus proche du secteur n'envoyait auparavant que très peu d'enfants dans le public, très certainement sous l'influence de l'ancien directeur d'école qui affichait clairement aux yeux des familles la supériorité du privé.

Votre rapporteure ne peut qu'être choquée de voir qu'au sein même de l'éducation nationale, il est fait parfois l'apologie des établissements privés ou de l'évitement de la carte scolaire, ce qui nuit directement en aval au travail réalisé par les équipe pédagogiques des établissements publics et à la qualité de leurs relations avec les parents d'élèves.

En revanche, les familles précaires ou défavorisées dont la demande de dérogation a été refusée sont restées dans leur collège de secteur. En particulier, toutes les demandes émanant de boursiers ou demandant la réunion de fratries n'ont pu aboutir. Ceci a nourri une grande frustration, dans la mesure où s'appuyant sur les discours politiques et médiatiques, les parents avaient l'impression d'avoir le droit de choisir le collège de leurs enfants. Le refus de la dérogation est vécu comme la négation inique d'un droit chez les familles modestes des quartiers, ce qui accroît leur défiance envers l'institution scolaire. Parallèlement, la logique de tri social se poursuit objectivement, le privé se spécialisant toujours plus sur des publics relativement plus favorisés.

Enfin, la mission s'est interrogée sur le devenir des élèves du collège Victor Grignard. Plusieurs élèves demandent en fin de 3 e une dérogation pour échapper au lycée de secteur et entrer dans un des lycées prestigieux de centre ville comme Ampère, Le Parc et Herriot. Il est significatif qu'aux yeux des familles et de l'équipe pédagogique, accéder à ces établissements soit considéré comme une chance supplémentaire de réussite. L'idée sous-jacente est qu'en allant dans le lycée de secteur, les élèves restent enfermés dans leur quartier et que même s'ils sont bons, ils ne possèdent pas suffisamment les codes sociaux qui faciliteront leur réussite professionnelle. Aller dans un lycée de centre-ville, c'est une opportunité de sortir de leurs univers quotidien, de se frotter à d'autres horizons et de gagner de nouvelles habiletés sociales. Tout en comprenant cette logique et l'intérêt individuel des démarches qu'elle justifie, votre rapporteure se doit de pointer deux paradoxes :

- en 6 e , on s'évertue à gagner la confiance des parents pour garder les enfants dans le collège de secteur où l'on est convaincu qu'ils peuvent parfaitement réussir, mais à l'entrée en seconde, on soutient l'évitement du lycée de secteur, en tout cas on le comprend pour les meilleurs élèves (paradoxe de la cohérence temporelle de la sectorisation) ;

- en seconde, en valorisant les lycées de centre-ville, on ratifie les hiérarchies usuelles et on dévalorise par contrecoup le lycée de secteur, ce qui peut avoir un effet autoréalisateur et stigmatisant sur les élèves qui y sont scolarisés, si bien que l'ouverture à d'autres expériences et les opportunités offertes à quelques-uns pourraient se payer par l'enfermement accru et la réduction des possibles pour la grande majorité (paradoxe de la politique de l'« excellence »).

La politique scolaire du Gouvernement n'a pas créé ces deux paradoxes de la cohérence temporelle de la sectorisation et de l'excellence, mais elle a amplifié et aiguisé les dilemmes auxquels doivent faire face les chefs d'établissement, les enseignants et les familles.

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