D. UN PREMIER BILAN : UNE ACTION EFFICACE, MAIS QUI PEUT ENCORE GAGNER EN VISIBILITÉ

1. Une expertise reconnue et recherchée par les partenaires de la France

Compte tenu des liens noués par l'AFD avec les acteurs tunisiens, la France est fréquemment tête de réseau (avec l'Allemagne, les bailleurs européens et internationaux) pour des projets au financement desquels elle ne participe parfois que pour une part très minoritaire.

Les aides européennes viennent en appui à l'Etat de droit et à la gouvernance et comportent également un programme d'aide aux zones défavorisées. Le financement d'infrastructures, du RFR et de stations d'épuration montre une cohérence et une convergence d'objectifs avec l'AFD, qui justifient une coopération.

Votre rapporteure spéciale a pu constater que les bailleurs travaillent dans un très bon esprit, dans des échanges constructifs et respectueux, empreints d'une volonté d'efficacité commune . Formant des équipes réduites au strict minimum, ils s'entraident pour l'expertise des dossiers, l'AFD s'étant vu reconnaître le rôle de référent en Tunisie.

2. Une action s'inscrivant opportunément sur le long terme

Si le printemps tunisien a conduit les nouvelles autorités à insister sur la nécessité d'une aide immédiate pour répondre aux besoins sociaux les plus urgents, les projets menés s'inscrivent bien dans une logique pluriannuelle . Le renouvellement urbain en offre une illustration, puisqu'il donne lieu à plusieurs tranches d'intervention qui son apparues très clairement lors des visites sur place. La césure était visible entre les rues ayant déjà bénéficié de programmes d'aménagement et celles qui s'inscriront dans les prochaines tranches d'intervention.

Cette prise en compte du long terme implique que la France dispose des savoir-faire techniques nécessaires à ses interventions . Conformément à un principe fondamental de l'APD française, l'aide n'est pas liée à la conclusion de contrats avec la France. Toutefois, elle s'oriente opportunément dans les domaines d'excellence technique des entreprises françaises, notamment en ce qui concerne les différents réseaux (transports, énergie).

Le choix du long terme suppose, enfin, une évaluation des projets qui s'améliore sans cesse, mais peut encore être affinée. L'impact sur l'environnement et la société est plus difficile à mesurer, mais est fondamental, alors qu'une certaine difficulté des autorités françaises à percevoir les prémices de la révolution tunisienne a conduit notre poste diplomatique à conforter ses échanges avec la société civile . Les associations tunisiennes sont d'ailleurs bénéficiaires d'une part accrue de l'APD française dans le pays.

3. La nécessité de mieux faire connaître l'action de la France

L'action de l'AFD s'inscrit dans une volonté de rééquilibrage en faveur de l'aide bilatérale , plus visible, par rapport à l'aide multilatérale. A cet égard, la Tunisie constitue un cas d'école intéressant, puisque le rôle de la France est connu des populations, comme en ont témoigné les interpellations de plusieurs habitants des quartiers d'habitat populaire lors de la visite de votre rapporteure spéciale. Même si l'AFD n'est pas l'unique bailleur présent, c'est la France qui est la plus sollicitée et apparaît comme l'interlocuteur privilégié des Tunisiens.

Indéniablement, l'AFD assure une grande visibilité de l'action de notre pays en Tunisie, mais la question de son impact et de son évaluation a été évoquée, notamment lors de la rencontre de votre délégation avec l'ambassadeur Boris Boillon.

De fait, l'aide française n'est pas toujours visible en tant que telle - comme c'est notamment le cas pour les projets de transport, ce qui pourrait justifier des actions de communication plus offensives. Le soutien à la conduite de micro-projets, en liaison notamment avec le soutien aux ONG tunisiennes , s'inscrit d'ores et déjà dans cette démarche, sur laquelle a insisté notre poste diplomatique.

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