Audition de M. Christian FLÈCHE, formateur en décodage biologique (mercredi 27 février 2013)

M. Alain Milon , président . - Mes chers collègues, nous recevons aujourd'hui M. Christian Flèche qui est notamment formateur en « décodage biologique ».

Notre réunion d'aujourd'hui n'est pas ouverte au public ; un compte rendu en sera publié avec le rapport.

Monsieur Christian Flèche, me confirmez-vous que vous avez donné votre accord :

- pour que cette audition fasse l'objet d'une captation vidéo,

- et pour que cet enregistrement soit éventuellement par la suite accessible sur le site du Sénat ?

M. Christian Flèche . - Je le confirme.

M. Alain Milon , président . - Je précise à l'attention de M. Christian Flèche que notre commission d'enquête s'est constituée à l'initiative de M. Jacques Mézard, qui est notre rapporteur.

Je vais maintenant, conformément à la procédure applicable aux commissions d'enquête, vous demander de prêter serment.

Je rappelle qu'un faux témoignage devant notre commission serait passible des peines prévues aux articles 434-13, 434-14 et 434-15 du code pénal.

Monsieur Christian Flèche, veuillez prêter serment de dire toute la vérité, rien que la vérité, levez la main droite et dites : « Je le jure ».

M. Christian Flèche . - Je le jure.

M. Alain Milon , président . - Ainsi que vous en avez été informé, notre audition est prévue pour durer quarante-cinq minutes. Je vous invite donc à prononcer un court exposé introductif, puis mon collègue Jacques Mézard et les sénateurs membres de la commission vous poseront quelques questions.

Monsieur Flèche, vous avez la parole.

M. Christian Flèche, formateur en « décodage biologique ». - J'ai créé l'Ecole de décodage biologique d'Aix-en-Provence - j'ai forgé ce terme en 1993. Cette école est à mon nom ; son adresse postale est à mon domicile, les séminaires se tenant dans des salles que je loue à cet effet. Les stagiaires, informés par mon site, mes conférences, mes livres ou par le bouche-à-oreille, sont uniquement des adultes ; leur âge se situe autour de quarante-cinq ans ; ils peuvent être issus du monde médical mais pas seulement. Une journée de formation coûte 100 euros, des tarifs préférentiels existant toutefois pour les personnes rencontrant certaines difficultés. Les stages démarrent en général à 9 heures et finissent à 18 heures, puis les gens retournent chez eux. La formation peut s'étaler sur quatre ans. Une quinzaine de journées, sur différents thèmes, sont proposées chaque année. Dans cette formation « à la carte », chacun peut choisir les modules qui l'intéressent ; il ne s'agit donc pas d'une véritable formation continue comme cela existe par exemple pour les ostéopathes. Je propose également des validations de compétences.

M. Jacques Mézard , rapporteur . - Quelle est la relation de votre enseignement avec la santé ?

M. Christian Flèche. - Quand j'étais infirmier - j'effectuais des services de nuit -, je me suis rendu compte d'un manque dans la relation avec les patients et j'ai réalisé que lorsque je passais plus de temps à les écouter lors de ma visite du soir, ils dormaient mieux. Pour me consacrer davantage à ce travail d'écoute, j'ai ensuite fait partie de l'aumônerie catholique des malades d'Aix-en-Provence où j'ai été appris l'écoute rogérienne et des méthodes telles que la programmation neurolinguistique (PNL) et les thérapies brèves. Ecoutant plus intimement les patients, j'ai pu les aider à accepter les expériences agressives liées à la maladie. Mon travail vient donc en complément de celui de la médecine et de la pharmacopée.

M. Jacques Mézard , rapporteur . - Vous venez d'évoquer le recours à des thérapies brèves...

M. Christian Flèche. - En effet.

M. Jacques Mézard , rapporteur . - Qui dit thérapie, dit soigner.

M. Christian Flèche. - Cela signifie aussi accompagner, être présent...

M. Jacques Mézard , rapporteur . - Soyons précis sur les mots. Considérez-vous que vous soignez des patients ?

M. Christian Flèche . - Oui, je pense que l'écoute empathique est une forme de soin parmi d'autres.

M. Jacques Mézard , rapporteur . - Votre site indique que le biodécodage est « une nouvelle approche de la santé à visée pratique s'intéressant sans exception à tous les symptômes physiques - angines, cancers, scléroses en plaques, diabètes, allergies - et psychiques - dépression, phobie, obsession - qui s'appuie sur l'expérience de nombreux chercheurs et praticiens » que vous citez, dont Philippe Lévy. Vous ajoutez que d'autres auteurs ont « démontré que les maladies n'existent pas en tant que manifestation isolée d'une cause mais qu'il peut s'agir de programmes biologiques chargés de sens » . Nous sommes là complètement dans le domaine de la santé.

M. Christian Flèche. - Oui, j'interviens dans le domaine de la santé. Je rencontre essentiellement des malades...

M. Jacques Mézard , rapporteur . - Vous pensez que vous avez le droit de soigner des malades ?

M. Christian Flèche. - Je pense avoir le droit de rencontrer des malades. Les gens demandent à être rejoints dans leur souffrance.

M. Jacques Mézard , rapporteur . - N'est-il pas excessif d'indiquer que votre système s'applique à tous les symptômes ?

M. Christian Flèche. - Dans la mesure où j'écoute le malade et non la maladie, il n'y a pas de limite, hormis mon incompétence pour travailler avec des personnes atteintes de maladies psychiatriques.

M. Jacques Mézard , rapporteur . - Vous vous adressez bien à des patients ?

M. Christian Flèche. - Ceux qui viennent avec une demande qu'ils m'adressent. Je leur donne l'occasion d'exprimer ce qui n'a pas été entendu ailleurs. Si un médecin ou un psychologue dans le service leur offre cette écoute, c'est très bien. En revanche, si quelque chose en eux n'a jamais pu être entendu ni verbalisé, il peut l'être auprès de moi ou de mes élèves. Les malades ne peuvent ensuite que s'en trouver mieux.

M. Jacques Mézard , rapporteur . - Dans la présentation de votre atelier de 2013 « émotion, histoire personnelle et créativité », vous écrivez : « Vous pourrez saisir les ressorts cachés de la mise en maladie et de la mise en guérison grâce à une grille simple qui va à l'origine de nos maladies ». Pouvez-vous nous l'expliquer ?

M. Christian Flèche. - Ce sont des hypothèses de travail ; comme je l'écris, je n'ai aucune certitude. Quand Freud évoque la conversion psychosomatique...

M. Jacques Mézard , rapporteur . - Vous venez de nous dire que vous n'étiez pas du tout compétent en matière de psychiatrie.

M. Christian Flèche. - C'est bien le cas.

M. Jacques Mézard , rapporteur . - En revanche, vous l'êtes en matière de psychanalyse ?

M. Christian Flèche. - Pas du tout. Je parle de l'accompagnement des malades. Je n'ai pas fait de psychanalyse moi-même, je ne suis pas psychanalyste. Freud explique clairement qu'un drame se transforme en rêves, en cauchemars, en lapsus ou en maladies. C'est un fait acquis dont le docteur Sellier parlait déjà au début du siècle dernier. L'émotion exerçant une influence considérable sur notre système neurovégétatif, un soutien émotionnel aide à mieux affronter la maladie et à tirer meilleur profit des traitements médicaux. Par exemple, mon site évoque les travaux de Marc Fréchet, un ami et psychologue clinicien, qui a réalisé à Villejuif une étude statistique auprès des malades du cancer. Il s'est rendu compte que grâce au soutien et à l'écoute, ils réagissaient mieux à la chimiothérapie.

M. Jacques Mézard , rapporteur . - J'essaye de comprendre votre rôle auprès des patients. Vous contentez-vous de les écouter ?

M. Christian Flèche. - Oui, il s'agit d'une écoute empathique, d'une écoute profonde. Tel que je l'ai pensé, le décodage biologique est un complément à la médecine et à la pharmacie consistant à créer un espace...

M. Jacques Mézard , rapporteur . - Concrètement, si je viens vous voir, allez-vous seulement m'écouter ?

M. Christian Flèche. - Oui, mais d'une manière émotionnelle, et pas seulement mentale ou intellectuelle. Le but est de rechercher ce qui se passe dans votre corps, quels sont vos symptômes et ce que vous vivez. Les gens commencent alors à livrer des secrets émotionnels et s'en trouvent mieux. Lorsque j'ai été opéré d'un décollement de rétine à l'oeil droit, je n'ai pas fait de décodage biologique ; dès que j'ai vu un voile noir, j'ai couru à l'hôpital. Tout en faisant confiance à la médecine, j'ai éprouvé le besoin de téléphoner à des amis pour leur dire ma peur d'être handicapé. Je m'en suis trouvé mieux. Il faut bien distinguer le vécu avant la maladie, le vécu de la maladie et le vécu du traitement.

M. Jacques Mézard , rapporteur . - Vous écoutez ceux qui viennent vous voir, vous ne leur dites rien ?

M. Christian Flèche. - C'est en eux-mêmes que se trouvent les réponses.

M. Jacques Mézard , rapporteur . - Donc votre enseignement consiste à écouter ?

M. Christian Flèche. - Une grande partie consiste effectivement à écouter et à émettre des hypothèses.

M. Jacques Mézard , rapporteur . - Donc, vous ne dites rien ?

M. Christian Flèche. - Le moins possible.

M. Jacques Mézard , rapporteur . - Ma question est précise.

M. Christian Flèche. - A ceux qui viennent me voir, je demande tout d'abord s'ils prennent un traitement et s'ils sont suivis par un médecin, puis quels sont exactement leurs symptômes. Je les interroge ensuite sur leur vécu de ces symptômes et sur leur vécu avant la maladie. Mon hypothèse de travail est qu'il faut partir de ce qu'ils vivaient dans leur couple ou dans leur famille avant l'apparition des symptômes. Cette hypothèse, que je n'impose à personne, repose sur l'idée, exposée par Freud ou Lacan, que quelque chose de pénible ou de douloureux peut se somatiser. Ecouter cette souffrance favorise une potentialisation de leur traitement.

M. Jacques Mézard , rapporteur . - Qu'entendez-vous par là ?

M. Christian Flèche. - Ils se sentent mieux. Marc Fréchet...

M. Jacques Mézard , rapporteur . - C'est vous qui nous intéressez et non les auteurs qui sont aussi cités par d'autres intervenants. Qu'est-ce que la potentialisation du traitement ?

M. Christian Flèche. - Lors d'un cours au Costa Rica, j'ai rencontré une femme judoka de quarante-quatre ans. Dépressive, elle voulait se suicider à cause de douleurs au genou ressenties depuis dix-huit ans malgré plusieurs opérations. En me parlant du vécu de l'opération, elle m'a expliqué qu'elle éprouvait vis-à-vis de son chirurgien une colère proche de celle que sa mère avait suscitée. Je lui ai proposé une visualisation de son genou - mon écoute est active. Sans aucune suggestion de ma part, elle a revu des scènes de son enfance. Cette méthode consiste à faire quelque chose de nouveau pour obtenir un résultat différent. La séance n'a duré que quarante-cinq minutes et, depuis, la patiente n'a plus de douleurs, elle refait du vélo et n'est plus dépressive. Pourquoi et comment cela a-t-il marché ? Je n'en sais rien ; je ne suis pas un scientifique.

M. Jacques Mézard , rapporteur . - Ne pensez-vous pas que cela peut tout de même être dangereux pour la santé de ces personnes?

M. Christian Flèche. - Cette patiente vous dira que non. Elle ne s'en trouve que mieux.

M. Jacques Mézard , rapporteur . - Pour vous, de quoi les maladies sont-elles la conséquence ?

M. Christian Flèche. - Je n'ai aucune certitude ; si j'en avais, je ne sais pas où je serais...

M. Jacques Mézard , rapporteur . - Si vous vous bornez à écouter les gens, à ne rien dire et à n'avoir aucune certitude....

M. Christian Flèche. - Je n'en ai pas d'autre que celle-ci : quelque chose de nouveau peut produire un nouveau résultat.

M. Jacques Mézard , rapporteur . - Qu'est-ce qu'un « programme biologique chargé de sens » ?

M. Christian Flèche. - Cette expression est extraite d'une phrase plus longue. Pour cette femme du Costa Rica, l'hypothèse était de savoir à quoi sert le genou. De même, pour des personnes souffrant de problèmes de peau, la question sera : à quoi sert la peau ? Elle sert à toucher et à être touché : c'est son programme biologique chargé de sens. Lorsqu'un enfant vient avec de l'eczéma, l'écoute sera centrée sur la séparation et la perte de contact. Ce n'est qu'une hypothèse et non une certitude car avec des certitudes, on n'est plus dans l'écoute.

M. Jacques Mézard , rapporteur . - Vous ne prenez pas de risques...

M. Christian Flèche. - C'est en tous cas ce que j'enseigne à mes stagiaires au travers du conflit de Procuste.

M. Jacques Mézard , rapporteur . - Vous vous demandez à quoi sert la peau ou à quoi sert la rétine, nous nous demandons à quoi sert le décodage biologique.

Mme Catherine Génisson . - Pourriez-vous préciser ce qu'est le conflit de Procuste ?

M. Christian Flèche. - Personnage de la mythologie grecque, Procuste était convaincu que tous les humains devaient avoir la même taille. Quand un visiteur arrivait dans son auberge, il le droguait, le couchait dans un lit, coupait les pieds des plus grands et rallongeait les autres avec des élastiques. De même, le mauvais thérapeute impose sa croyance au malade au lieu d'entrer sur son territoire. C'est pourquoi le protocole que j'ai appelé « dans ma culture » fait parler la personne afin de savoir ce que tel ou tel organe représente pour elle. Encore une fois, je n'ai pas de certitude.

M. Jacques Mézard , rapporteur. - Lorsque vous affirmez dans vos documents que « toute maladie démarre en un instant suite à un bio-choc que l'on appelle un conflit déclenchant, réveillant une histoire conflictuelle passée ou conflit programmant » , c'est bien une certitude.

M. Christian Flèche. - C'est présenté avec les accents d'une certitude, mais je ne l'impose pas.

M. Jacques Mézard , rapporteur. - Ne tournons pas autour du pot. Vous savez bien que d'autres disent aussi que toute maladie découle de ce type de conflit - je pense à la méthode Hamer.

M. Christian Flèche. - Je n'impose rien à personne.

M. Jacques Mézard , rapporteur. - Je vous parle de ce que vous pensez et que vous pratiquez, comme en atteste l'histoire du genou. Nous connaissons les dérives de ce type de raisonnement. Bien sûr, vous êtes particulièrement prudent et faites bien attention d'expliquer sur votre site que le décodage biologique n'a rien à voir avec les méthodes des docteurs Hamer et Sabbagh. Vos raisonnements partent néanmoins des mêmes constatations.

M. Christian Flèche. - Il y a des points communs dans le contenu, mais ni sur le fond, ni sur la forme, ni dans l'esprit.

M. Jacques Mézard , rapporteur. - Etes-vous tout de même conscient des dangers que cela peut représenter pour la santé des personnes que vous recevez ? C'est la seule chose qui nous préoccupe. Ce n'est tout de même pas sans raison que vous adoptez un comportement plus que prudent, en indiquant qu'il n'y a pas de promesse de guérison, que le décodage biologique ne remplacera pas la consultation d'un médecin.

M. Christian Flèche. - Ce n'est pas par calcul que j'ai écrit tout cela. Lorsque j'ai appris que la Miviludes parlait de moi, j'ai été obligé de dire ce que je faisais mais ma pratique, elle, n'a pas changé. Mon objectif n'est pas de rendre le patient dépendant de moi, c'est qu'il soit autonome. Si je ne le faisais pas, je ne serais pas thérapeute.

M. Jacques Mézard , rapporteur. - Comment définissez-vous alors votre rôle de thérapeute ?

M. Christian Flèche. - Tout accompagnement, tout soin peut être qualifié de thérapie. Mes outils sont au service des patients, qui arrivent avec leur inconscient, leur « paquet ». Je les mets en face d'eux-mêmes pour stimuler les ressources qui sont en eux.

M. Jacques Mézard , rapporteur. - Considérez-vous que les entretiens que vous avez avec eux les aident à guérir ?

M. Christian Flèche. - Non, je n'ai pas de maîtrise de la guérison. Il y a une aide, un accompagnement, une thérapie. Si cela fonctionne depuis vingt ans et que je suis aujourd'hui contraint de refuser des malades, c'est que mon action procure un bénéfice. De même qu'il y a des déserts médicaux, l'écoute et la rencontre font aujourd'hui cruellement défaut à beaucoup de patients. Mon travail apporte bien quelque chose, même si l'on ne peut rien affirmer.

M. Jacques Mézard , rapporteur. - On peut affirmer avec certitude que des thérapies conventionnelles guérissent nos concitoyens.

M. Christian Flèche. - Pour ma part, je ne prétends pas guérir. Je ne comprends pas très bien...

M. Jacques Mézard , rapporteur. - Justement...

Mme Catherine Deroche . - Votre site indique que selon le sein touché, la maladie renvoie à un conflit avec les enfants ou avec les ascendants. En quoi cela peut-il aider à la guérison ?

M. Christian Flèche. - Je ne prétends pas guérir la personne et je ne pratique pas de médecine alternative, mais des techniques complémentaires. Je suis favorable à la chimiothérapie et aux traitements conventionnels. En revanche, si une femme malade du sein gauche a réellement eu un conflit avec ses enfants, je vais lui donner l'occasion de lâcher enfin quelque chose : je ne lui apporte pas, je lui retire quelque chose. En vingt ans de pratique, j'ai confirmé certaines hypothèses liées à la fonction du sein : selon la zone, le ressenti est différent. Demain, je continuerai à apprendre avec ce que me dira une autre femme ; la consultation enrichit la somme d'expériences dont je me sers.

La femme qui vient me voir peut s'exprimer, elle peut pleurer. Il ne s'agit pas de prendre simplement conscience du conflit, car tout changement thérapeutique est un changement de la structure de l'expérience, idée développée dans mon livre Croyances et thérapies . Je suis en cela plus éricksonien que hamerien ; je n'ai plus de contact depuis treize ans avec le docteur Hamer dont je trouve certains propos dangereux. Pourquoi et comment le conflit en devient-il un ? Beaucoup de femmes ont des difficultés avec un enfant sans avoir de pathologie du sein gauche. Pour autant que cette hypothèse lui parle, la femme continuera à vivre la même expérience mais n'éprouvera plus d'émotion conflictuelle.

Mme Catherine Génisson . - Vous qui avez une formation d'infirmier, pourquoi n'avez-vous pas plutôt choisi le terme de « décodage physiologique » ? Exercez-vous toujours votre profession d'infirmier ? On peut vous suivre sur le caractère essentiel de la relation humaine du professionnel de santé avec le malade. En revanche, lorsque vous affirmez, avec prudence, que les problèmes au sein gauche sont liés à un conflit avec les enfants et que le sein droit concerne les ascendants, ou encore que les douleurs du côté droit tiennent à ce que l'autre refuse ce que je veux alors que celles du côté gauche renvoient à la culpabilité de ne pas accepter les demandes de l'autre, vous formulez des théories à la fois très précises et très surprenantes. Là, je ne peux vous suivre. Avez-vous élaboré ces théories de façon empirique ou en assimilant d'autres connaissances ? En outre, comment les enseignez-vous ?

M. Christian Flèche. - En 1993, j'aurais tout à fait pu en effet choisir le terme de « décodage physiologique » puisqu'il s'agissait de s'intéresser à la fonction concrète et non psychologique ou symbolique des différentes parties du corps.

Je n'exerce plus comme infirmier depuis 1995. Quant aux phrases que vous avez prononcées sur le côté droit ou sur la côté gauche, je ne les reconnais pas. Elles me semblent plus psychologiques que physiologiques. Sont-elles sur mon site ?

Mme Catherine Génisson . - En revanche, vous reconnaissez bien les citations de Catherine Deroche sur les cancers du sein droit et du sein gauche avec les ascendants ou les enfants ?

M. Christian Flèche. - Oui, tout à fait.

Mme Catherine Génisson . - Comprenez bien que l'on est très surpris de la précision avec laquelle vous rattachez tel problème à telle partie du corps.

M. Christian Flèche. - Il y a ce que l'on croit et ce que l'on fait de nos croyances. J'ai des hypothèses de travail sur la vessie, la cystite ou l'os, mais je n'impose rien. Si la personne ne les accepte pas, il n'y a pas de souci ; si elle me dit autre chose, alors je continue à apprendre. J'ai constaté que les femmes qui souffraient du sein gauche que j'ai reçues pendant vingt ans avaient une chose en commun et s'étaient trouvées mieux de l'avoir exprimée, en avaient éprouvé une satisfaction émotionnelle. Mon travail s'appuie sur la biologie ainsi que sur la symbolique. Par exemple, les personnes souffrant du colon, dont la fonction est de véhiculer des choses sales, ressentent souvent qu'il y a quelque chose de pourri dans leur vie. Les problèmes de colon ascendant peuvent encore être reliés à des conflits avec les ascendants, ceux du colon descendant à des conflits avec les descendants.

Mme Catherine Génisson . - Comment pouvez-vous enseigner si vous doutez à ce point ?

M. Christian Flèche. - En incluant en permanence le doute, parce que là où il y a des certitudes, il n'y a pas d'écoute. C'est la raison pour laquelle je me suis désolidarisé de Hamer qui parle de « lois biologiques » et que je me distingue de Sabbagh qui n'a commencé à enseigner qu'après moi et qui évoque des certitudes. Je répète à mes élèves qu'ils n'ont pas besoin de certitudes, ils ont besoin de relation. Je pense aussi à cette patiente qui souffrait d'acouphènes et qui m'a appris quelque chose. Je demande parfois à mes élèves : qu'est-ce qu'un sein représente pour vous ? Pour la plupart, c'est la maternité, mais pour telle femme, le sein incarnait la séduction.

Mme Hélène Lipietz . - Vous n'exercez plus comme infirmier. Gagnez-vous suffisamment votre vie ? Avez-vous eu des ennuis avec vos employeurs ?

M. Christian Flèche . - Je n'en ai jamais eu. J'ai arrêté d'exercer en 1995. Avec ma nouvelle activité, j'ai vite été débordé de consultations. J'ai voulu transmettre et me suis mis à former. Aujourd'hui, j'exerce sur quatre continents, j'ai quatre professeurs qui travaillent avec moi, j'ai écrit vingt et un livres...

M. Alain Milon , président . - Nous vous remercions.

M. Christian Flèche . - Je vous remercie également de votre disponibilité.

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