VII. ANNEXE AU CHAPITRE : L'ÉTAT DE LA BIODIVERSITÉ DANS NOS TERRITOIRES

Afin de prendre connaissance de l'état de la biodiversité en France, et des actions engagées localement en faveur de sa conservation, votre rapporteur a auditionné quelques spécialistes de ce domaine. Il ressort de ces échanges que la biodiversité subit une forte érosion, en dépit de l'engagement des collectivités et d'une meilleure prise de conscience chez nos citoyens.

Au cours de leur audition, les représentants du ministère en charge de l'Écologie ont rappelé à votre rapporteur que la situation du patrimoine naturel est globalement dégradée. À titre d'illustration, les populations d'oiseaux communs spécialistes et de chauves-souris ont diminué, respectivement de 22% en 25 ans et de 57% en cinq ans, tandis qu'un tiers des récifs coralliens voient leur état décliner. Cependant, les politiques publiques destinées à préserver la biodiversité ont nettement progressé. Les moyens financiers ont été doublés en dix ans, pour attendre 2,2 milliards d'euros annuellement. Les espaces protégés se sont également développés, plaçant ainsi, pour le seul territoire métropolitain, 1,35% des surfaces terrestres en aires protégées fortes, et 23% des surfaces maritimes en aires marines protégées. Enfin, certaines des politiques publiques entreprises ont d'ores et déjà porté leurs fruits. C'est notamment le cas pour l'effort consenti en faveur de la qualité des eaux de surface, dont certaines des pollutions induites par les effluents urbains, industriels et agricoles ont diminué.

Pour sa part, l'une des responsables de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a également souligné l'état critique du patrimoine naturel. Selon un bilan établi en 2014, la France est l'un des dix premiers pays touchés par l'érosion de la biodiversité, avec 1 058 espèces mondialement menacées présentes sur son territoire. Dans ce contexte, les collectivités se sont engagées en faveur de la préservation de la biodiversité, en mobilisant, outre la maîtrise foncière, des outils de connaissance (observatoires de la biodiversité et plateformes d'échange), de planification (schémas d'aménagement et documents d'urbanisme), de contractualisation (chartes des parcs naturels régionaux, contrats Natura 2000 et plans de gestion d'espaces naturels classés) ou de gouvernance (comités régionaux et trames vertes et bleues). Par ailleurs, l'association a insisté sur la relation entre la biodiversité et le climat : la bonne gestion des milieux naturels (océans et littoraux, zones forestières et humides notamment), et la création d'espaces verts en milieu urbain ont un rôle à jouer dans le contexte du changement climatique.

S'agissant enfin du Muséum national d'histoire naturelle (MNHN), l'un de ses membres a rappelé que la richesse et la diversité de la biodiversité de la France font d'elle un pays souvent qualifié de « mégadivers ». Cependant, le fractionnement des territoires, compte tenu notamment des zones dédiées à l'urbanisation ou à l'agriculture intensive, et des infrastructures de transport, constitue un facteur de risque pour la biodiversité. Dans ce contexte, le changement climatique peut avoir un impact négatif sur les espèces, en particulier sur celles qui ne parviendraient pas à se redistribuer. Au total, la proportion d'espèces métropolitaines considérées comme éteintes ou menacées dans les listes rouges publiées par l'UICN et le MNHN est de 21% au 1 er janvier 2014. C'est pourquoi la crise de la biodiversité, si elle est peut-être moins quantifiable et plus complexe que celle du climat, est tout aussi importante.

Le QRcode et le lien internet ci-après permettent d'accéder à la vidéo des visites de terrain effectuées pour l'élaboration du présent chapitre :



http://blog.senat.fr/cdp21/rapport-dinformation-de-la-delegation-senatoriale-aux-collectivites-territoriales-et-a-la-decentralisation/#biodiversite

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