TITRE II : LES RÉPONSES LES PLUS ADAPTÉES
DOIVENT ÊTRE FORMULÉES SANS TARDER

Bien sûr, le défi de l'urgence est le plus pressant. Il conditionne l'efficacité des réponses à apporter aux autres défis.

Plus on tarde à fixer les règles de la future concurrence, plus celles de nos entreprises, qui sont concernées, diffèreront leurs investissements et plus se creuseront les écarts avec leurs homologues européennes et mondiales. Plus on tarde à confirmer législativement le maintien du service public des télécommunications dans sa double dimension sociale et d'aménagement du territoire, plus on laisse prise aux rumeurs avivant les inquiétudes et plus on renforce la crainte de la réforme. Plus on tarde à doter France Télécom des armes indispensables à sa réussite internationale, plus on rend difficile sa nécessaire adaptation et plus on réduit ses marges de liberté.

Répondre à l'urgence ne doit toutefois pas conduire à agir dans la précipitation. Le temps est compté mais cela ne doit pas amener à décider abruptement. Il faut répondre aux interrogations des Français et des personnels de France Télécom.

Sans tarder à agir dans le sens de l'intérêt du pays et de l'entreprise, il convient d'écouter, d'expliquer et de convaincre.

En cela, les décisions à prendre sont d'abord politiques. Elles doivent consolider le service public et réglementer la concurrence afin que tous -particuliers comme entreprises- tirent avantage de la libéralisation. Elles doivent aussi assurer l'avenir de France Télécom en lui donnant les moyens du succès.

CHAPITRE I - LES DÉCISIONS À PRENDRE SONT D'ABORD POLITIQUES

ELLES INCOMBENT, POUR L'ESSENTIEL, AUX REPRÉSENTANTS DE LA NATION ET NON À L'ENTREPRISE

" Personne ne peut sauter hors de son ombre ", Ernst Jung, le grand psychologue, se plaisait à répéter ce vieux proverbe allemand.

Appliquée à notre opérateur historique, la maxime conduit à reconnaître que la mission sur l'avenir du groupe France Télécom confiée à Marcel Roulet, en novembre 1993, était une " mission impossible " dans la mesure où elle avait, en partie, pour but de susciter en interne l'impulsion du changement 28( * ) . On ne le devinait sans doute pas à l'époque ; le travail de Marcel Roulet a permis d'en prendre conscience : laissée à elle-même, l'entreprise ne peut pas échapper aux pesanteurs de son passé.

Or, les décisions à prendre engagent non seulement l'avenir d'une entreprise publique mais aussi celui de la Nation. Elles incombent donc, avant tout, aux représentants de la Nation : au Gouvernement et au Parlement.

En tout état de cause, une entreprise publique est un bien commun à tous les Français. Il est donc logique que ce soit eux qui se prononcent sur son destin par la voix de leurs élus.

Mais, en outre, l'intervention du pouvoir politique est un voeu exprimé au sein même de France Télécom, par des hommes et des femmes appartenant à toutes les catégories de personnel, à tous les grades de la hiérarchie. Du Président à l'employé de l'agence locale, le plus grand dénominateur commun de l'ensemble des propos tenus à votre rapporteur au cours de ses auditions à, sans conteste, été : " c'est maintenant aux politiques de prendre leurs responsabilités ".

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