3. Un dispositif de prêts bancaires incohérent

L'essentiel de l'activité de prêt aux collectivités locales de Nouvelle-Calédonie est aujourd'hui assurée par la Caisse française de développement, dans des conditions que la succursale de la CFD à Nouméa considère elle-même comme perfectibles.

Les interventions directes de la Caisse française de développement se répartissent en deux guichets : un premier guichet offrant des prêts bonifiés par le Trésor français et un second guichet proposant des prêts à un coût supérieur car financés par appel aux ressources du marché.

La distinction entre premier et second guichet n'obéit pas à une logique économique mais reflète une pratique institutionnelle : les prêts bonifiés sont réservés au champ de compétence propre de la CFD, cependant que les prêts au taux du marché interviennent pour le financement d'opérations qui devraient en principe relever du champ d'activité de la Caisse des dépôts et consignations ou du Crédit local de France.

En pratique, ces deux institutions sont très peu présentes en Nouvelle-Calédonie et sont donc relayées par la CFD.

Dans le détail, les barèmes de la Caisse sont les suivants :

taux bonifié (6 %), durée 12 à 15 ans, pour les équipements sociaux (santé, sports,...) ou certaines infrastructures (agriculture, secteur des transports, eau, assainissement,...) ;

taux bonifié (7 %), durée 15 ans, pour les équipements électriques ;

crédits bonifiés (d'une durée de 15 à 20 ans selon les revenus) pour le financement de l'habitat social, distribués aux filiales bancaires (accession à la propriété) ou à des sociétés immobilières (locatif), soit, en Nouvelle-Calédonie, la Société immobilière de la Nouvelle-Calédonie (SIC), filiale de la CFD ;

taux aux conditions du marché pour les autres équipements publics (bâtiments administratifs, notamment à vocation scolaire , voirie,...) ou pour tous les projets productifs dont la rentabilité permet ce type de concours.

Au mois de septembre 1996, le taux pratiqué sur ce second guichet (7,4 %) était à peine supérieur aux taux bonifiés du premier guichet. Il est un fait cependant que les communes qui ont dû emprunter au début des années 1990 pour financer la construction d'écoles l'ont fait à des taux sensiblement plus élevés, oscillant entre 9 % et 10 %. Les difficultés financières traversées par certaines de ces collectivités sont certainement aggravées aujourd'hui par l'obligation de reverser des intérêts dont le poids est d'autant plus lourd que l'inflation sur le territoire demeure faible (+ 1,6 % en 1995).

Interrogé sur ce point, le directeur de la Caisse française de développement pour la Nouvelle-Calédonie a indiqué à votre rapporteur qu'il avait alerté le siège parisien de la CFD du caractère aberrant de la ligne de partage entre premier et second guichet, tracée au détriment de l'équipement scolaire du territoire.

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