d) Les travaux du Conseil des ministres

Les travaux du Conseil des ministres se sont effectués sur la base des conclusions du Conseil européen extraordinaire de Birmingham (18 octobre 1992).

Conseil européen de Birmingham (Octobre 1992)

" Nous réaffirmons que les décisions doivent être prises aussi près que possible du citoyen. Une plus grande unité est possible sans centralisation excessive. Il appartient à chaque Etat membre de décider comment ses pouvoirs doivent être exercés chez lui. La Communauté ne peut agir que lorsque les Etats membres lui en ont donné le pouvoir dans les traités. Des actions au niveau communautaire ne devraient être prises que lorsque c'est approprié et indispensable : le traité de Maastricht fournit le cadre et les objectifs appropriés à cet effet. Donner corps à ce principe - " subsidiarité " ou " proximité " - est essentiel si l'on veut que la Communauté se développe avec l'appui de ses citoyens. Nous attendons les décisions qui seront prises à Edimbourg sur la base de rapports sur :

- " l'adaptation des procédures et des pratiques du Conseil, comme la Commission l'a déjà fait de son côté, de manière que ce principe devienne partie intégrante du processus décisionnel de la Communauté, comme l'exige le traité de Maastricht ;

- " les lignes directrices pour appliquer ce principe dans la pratique, par exemple par le recours à la forme de législation la plus légère possible, les Etats membres disposant d'un maximum de liberté quant aux meilleurs moyens d'atteindre l'objectif en question. La législation communautaire doit être mise en oeuvre et son application contrôlée effectivement et sans intervenir inutilement dans la vie quotidienne de nos citoyens (...).

" Assurer la concrétisation de ce principe devrait être une priorité pour toutes les institutions de la Communauté, sans que l'équilibre qui existe entre elles en soit affecté. Nous chercherons un accord à ce sujet avec le Parlement européen (...).

" Le Conseil européen, conformément aux responsabilités qui lui sont attribuées en vertu du traité, veillera au respect intégral des principes fondamentaux de l'Union européenne ".


Soulignant la nécessité d'un respect effectif du principe de subsidiarité pour renforcer l'adhésion des citoyens à la construction européenne, la déclaration de Birmingham demande donc au Conseil d'adapter ses procédures et pratiques pour que " ce principe devienne partie intégrante du processus décisionnel " , mais ne donne aucune indication sur la manière dont cet objectif pourrait se réaliser.

Le Conseil précise que l'équilibre des institutions ne s'en trouvera pas affecté et accepte la perspective d'un accord interinstitutionnel ; il se réserve le droit, en toute hypothèse, de veiller au " respect intégral " des principes régissant l'Union.

Le Conseil européen de Birmingham n'ayant pas dégagé d'orientation très claire, les travaux du Conseil des ministres pour la préparation du Conseil européen d'Edimbourg ont été au départ relativement difficiles. Certains " petits " Etats se faisaient l'écho des inquiétudes de la Commission sur le risque de paralysie du processus décisionnel, d'autres Etats craignaient une remise en cause des engagements pris au titre de l'effort de cohésion économique et sociale, tandis que les Etats où la ratification du Traité n'était pas acquise militaient pour donner toute sa portée au principe de subsidiarité. Ces derniers étant très minoritaires, le Conseil est parvenu à un accord sur un texte entérinant pour l'essentiel les préoccupations de la Commission européenne ; ce texte a été adopté par le Conseil européen d'Edimbourg.

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