6. La situation humanitaire des personnes déplacées en Géorgie - Intervention de M. Jean SEITLINGER, député (UDF) (Mardi 24 septembre)

L'auteur du rapport s'est rendu cette année en Géorgie pour examiner la situation des personnes déplacées qui ont fui les conflits d'Ossétie du Sud en 1991-1992 et d'Abkhazie en 1992-1993. Il a constaté qu'en dépit des accords, bien peu de ces personnes avaient pu rentrer chez elles.

Il appelle, dans son rapport, à plus d'aide humanitaire, et invite le Conseil de l'Europe à contribuer davantage à l'élaboration d'une législation sur les réfugiés. L'auteur engage instamment la Géorgie à adhérer à la Convention de Genève de 1951 sur les réfugiés, et appelle de ses voeux, une fois encore, la création d'une institution unique de l'ONU consacrée au Caucase. Il demande aux autorités indépendantistes abkhazes de permettre aux personnes déplacées de rentrer chez elles et de ne pas entraver les activités des organismes à vocation humanitaire. Il lance enfin un appel à la Russie pour que celle-ci intervienne de tout son poids en faveur d'un règlement négocié entre les parties.

Ce rapport fait suite aux travaux précédents sur les personnes déplacées en Arménie et en Azerbaïdjan.

Dans le débat sur ce rapport, M. Jean SEITLINGER , député (UDF), a pris la parole en ces termes :

" Monsieur le Président, mes chers collègues, je connais l'engagement ardent de David Atkinson en faveur des réfugiés, et notamment de ceux de Géorgie. Depuis que nous avons décidé, le 28 mai dernier, d'accorder le statut d'invité spécial à la Géorgie, nous avons des devoirs réciproques. L'Etat géorgien doit respecter ses engagements, mais nous devons démontrer notre solidarité et accorder notre concours à ce nouveau membre. Car le problème clé, le problème prioritaire auquel ce pays doit faire face, c'est le fardeau des 300.000 réfugiés.

" Du temps de l'Union Soviétique, la Géorgie était l'une des républiques les plus riches, un pays de grande culture, le berceau de l'industrie cinématographique. Depuis plusieurs années, depuis 1993, ce pays est aux prises avec un problème insoluble, à savoir, la perte du huitième de son territoire et l'accueil de 300.000 réfugiés.

" Nous devons lui apporter notre soutien, car ce problème a été trop longtemps occulté, alors qu'il est, sinon identique, du moins similaire à celui de l'ancienne Yougoslavie. Il s'agit d'un génocide, d'une "purification ethnique", et nous devons exiger le droit au retour des réfugiés, un droit qui, pour l'instant, n'est nullement garanti. Que ce soit avec la Russie, avec la Communauté des Etats indépendants ou avec les Nations Unies, les négociations se sont jusqu'à présent soldées par un échec.

" Une conférence régionale s'est tenue à Genève au mois de mai dernier. Dans le cadre de la Communauté des Etats indépendants, elle a adopté un catalogue de vœux pieux, qui n'a été suivi pour l'instant d'aucune réalisation. Certes, la Communauté des Etats indépendants doit intervenir, mais nous savons que celle-ci ne peut rien sans son principal organisateur, la Russie. C'est la raison pour laquelle nous devons demander à la Russie de peser de tout son poids, afin que les réfugiés puissent retourner en Abkhasie.

"Nous devons également dénoncer l'initiative des autorités Abkhases d'organiser, au mois de novembre, des élections législatives. C'est dire que non seulement elles ne reconnaissent pas les décisions de la CEI qui veut isoler, politiquement et économiquement, l'Abkhasie, mais qu'elles poursuivent dans la voie séparatiste pour mettre en place un nouveau Gouvernement.

" Le Président Chewarnadze a récemment dit devant l'Assemblée de son pays qu'il souhaitait que les institutions européennes soient plus actives dans cette région. Eh bien, l'occasion nous est offerte de clairement affirmer que nous sommes au côté du Gouvernement géorgien afin que les réfugiés puissent retourner en Abkhasie ".

La recommandation n° 1305 contenue dans le rapport 7629 est adoptée à l'unanimité.

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