9. La situation dans certains pays de l'ancienne Yougoslavie (Mercredi 24 janvier)

Faisant l'objet d'une discussion commune, les deux rapports sont présentés successivement, le premier portant sur " les réfugiés, les personnes déplacées et la reconstruction dans certains pays de l'ancienne Yougoslavie ".

Selon les rapporteurs, l'accord pour la paix en Bosnie-Herzégovine, conclu le 21 novembre 1995 à Dayton (Etats-Unis), représente une chance réelle de mettre fin au conflit le plus tragique que l'Europe ait connu depuis la Deuxième Guerre mondiale -plus de 220.000 personnes ont été tuées, quelque 160.000 blessées, 23.000 sont disparues. Quatre millions de personnes ont été forcées à quitter leur foyer, dont la plupart ne sont toujours pas revenues et continuent de dépendre de l'assistance humanitaire.

Cet accord signifie également le point de départ d'un effort global de reconstruction -les dommages matériels causés par la guerre sont estimés en dizaines de milliards de dollars, sans compter les déchirures du tissu social dont le rétablissement sera encore plus difficile. Le retour des réfugiés et des personnes déplacées est un élément essentiel de la reconstruction, mais il doit se faire volontairement et graduellement, dans la dignité et en respectant les droits de l'homme.

Le Conseil de l'Europe est extrêmement bien placé pour contribuer à cette reconstruction dans les domaines de sa compétence. Par conséquent, l'Assemblée recommande au Comité des ministres de mettre en oeuvre un programme d'assistance en faveur de l'Ex-Yougoslavie, de créer une structure chargée de sa réalisation et de demander aux Etats membres de contribuer à son financement.

Le deuxième rapport, quant à lui, porte sur la situation des demandeurs d'asile albanais du Kosovo. Le rapporteur se déclare inquiet des violations des droits de l'homme et de la discrimination ethnique perpétrées à l'encontre des Albanais du Kosovo dont 340.000 ont demandé asile en Europe.

Pour ce qui concerne les demandeurs d'asile déboutés, il demande aux Etats membres du Conseil de l'Europe de renoncer à les renvoyer par la force et de leur accorder une protection jusqu'au moment où la situation des droits de l'homme leur permettra de rentrer au Kosovo en toute sécurité et dignité.

Il en appelle également aux autorités de Belgrade, -qui refusent aujourd'hui la réadmission des demandeurs d'asile déboutés-, afin qu'elles garantissent le retour dans leurs foyers aux Albanais du Kosovo, conformément aux règles du droit international.

Pour ne pas aggraver les tensions entre Serbes et Albanais du Kosovo, le rapporteur demande aux Gouvernements de la République fédérale de Yougoslavie et de la République de Serbie de renoncer à leurs projets de réinstallation massive et systématique de Serbes au Kosovo.

Enfin, s'adressant aux autorités de Belgrade aussi bien qu'aux Albanais du Kosovo, il les encourage à rechercher un cadre permettant une coexistence pacifique au Kosovo, dans le respect des droits politiques, culturels, sociaux et économiques des uns et des autres.

A l'issue du débat, la recommandation n° 1287 contenue dans le rapport 7440, la résolution n° 1077, la recommandation n° 1288 et la directive n° 515, figurant dans le rapport 7444, sont adoptées .

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