B. LA FORMATION PROFESSIONNELLE : RENFORCER LA COMPÉTENCE DES RÉGIONS

La formation professionnelle est un domaine dans lequel la compétence transférée aux régions, loin de devenir une compétence de droit commun de plein exercice, est devenue une compétence partagée où l'Etat continue de jouer un rôle prédominant tout en conservant la maîtrise des contours de sa sphère de compétence.

Par le biais de l'Association pour la formation permanente des adultes (AFPA) ou du fonds national pour l'emploi (FNE), l'Etat conserve de grandes possibilités d'intervention tout en ayant par ailleurs transféré aux régions une large fraction des dépenses ordinaires ce qui lui a permis de réduire le niveau de ses charges ordinaires.

Alors que les régions ont une connaissance du tissu socio-économique local, il apparaît peu efficace de les cantonner à une responsabilité résiduelle, même si l'Etat doit conserver globalement la maîtrise des orientations prioritaires qui couvrent les secteurs les plus décisifs de la politique économique et sociale.

Votre mission d'information a estimé que la conjoncture économique favorable permettait de franchir une nouvelle étape en faveur de la décentralisation de la formation professionnelle afin d'assurer une adéquation des performances de l'appareil de formation professionnelle aux débouchés offerts par les bassins d'emplois locaux.

L'Etat ne devrait conserver en dernier ressort de compétences que sur les seules actions de formation professionnelle qui relèvent de la solidarité nationale et qui ne peuvent à ce titre être rattachées à aucune région déterminée : il s'agit des actions en faveur des détenus, des étrangers ayant le statut de réfugiés, des jeunes relevant des institutions d'éducation surveillée et des personnes handicapées dont le financement doit impliquer l'ensemble de la collectivité nationale.

En revanche, deux domaines pour l'avenir devaient connaître une décentralisation plus achevée :

- le premier porte sur les actions de formation continue qui ne relèvent pas aujourd'hui du fonds régional de la formation professionnelle et de l'apprentissage. Il s'agit notamment des actions de formation de droit commun de l'association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) ;

- le second concerne les programmes prioritaires, en faveur notamment des chômeurs de longue durée, relevant des orientations prioritaires définies annuellement par le comité interministériel de la formation professionnelle et de la promotion sociale. Là encore les régions peuvent jouer un rôle plus décisif en articulation avec les compétences dévolues au département en matière d'insertion.

La décentralisation doit passer prioritairement par une réorganisation territoriale de l'AFPA en agences régionales placées sous la responsabilité des régions.

L'objectif doit être, dans le respect de l'autonomie des partenaires sociaux , de permettre aux régions de détenir une marge d'impulsion élargie tant en ce qui concerne l'homologation des enseignements que l'adaptation de leurs contenus aux réalités locales.

Qu'il s'agisse de l'apprentissage ou de la formation continue des adultes, la décentralisation passe par une influence reconnue des régions dans l'organisation des filières et par la possibilité d'adaptation de la réglementation nationale.

Le transfert des centres locaux de l'AFPA à la région, dans un cadre conventionnel respectueux des contraintes et des besoins des acteurs socio-économiques, permettra de mieux insérer ces organismes dans la vie économique régionale.

Page mise à jour le

Partager cette page