Entretien avec M. Mar'ashi,
secrétaire général du parti des constructeurs14 ( * )

- Sur l'attitude du parti à l'égard du gouvernement

D'une manière générale, le parti des constructeurs soutient le gouvernement en insistant sur les questions économiques. Si les difficultés économiques ne sont pas résolues, le pays connaîtra de grands problèmes. Le nouveau Gouvernement ne fera pas de miracle sur le plan politique. La dernière victoire aux législatives ne doit pas donner l'illusion d'un Parlement dont les pouvoirs seraient illimités, il faudra travailler dans le cadre des possibilités offertes. La vraie question sera ce que le Gouvernement fera en vue des réformes.

- Sur les priorités économiques

Le troisième plan quinquennal prévoit une création moyenne annuelle de 730 000 emplois sur cinq ans. En 2000, l'objectif est de créer 380 000 nouveaux emplois. Les priorités de ce plan sont l'augmentation de l'épargne, nécessaire à la croissance, le recours aux financements externes, la réduction des subventions, la privatisation de l'industrie, la libération de l'économie du poids des réglementations et l'élimination des barrières non tarifaires.

- Sur la procédure législative

Lorsqu'une loi est votée, elle est soumise au Conseil des gardiens qui se prononce sur sa conformité d'une part à l'Islam, d'autre part à la Constitution. Si le conseil soulève une incompatibilité, la loi est de nouveau examinée par des commissions parlementaires en présence de membres du conseil. En général, un accord est trouvé et, après quelques modifications, la loi est définitivement adoptée.

Dans le cas contraire, le texte est soumis au Conseil de discernement. La création de banques privées a été un bon exemple de la procédure : le Conseil des gardiens y était hostile puisque la Constitution précise que les banques appartiennent à l'Etat. La navette entre le Parlement et le Conseil des gardiens a conduit celui-ci à accepter la nouvelle législation.

- Sur la possibilité d'investissements étrangers

Dans les précédents plans quinquennaux, l'impossibilité de bénéficier de financement extérieur a réduit la croissance à 3,7 % au lieu des 7 % attendus.

Nous n'avons pas de difficulté à recevoir des investissements extérieurs dans le secteur pétrolier. 15 milliards de dollars de projets ont été mis en adjudication sur la base du buyback . Dans le monde, les champs pétroliers sont donnés sous contrats à des entreprises étrangères, procédé que notre constitution n'autorise pas. La société iranienne est très sensible sur cette question et n'acceptera pas toute sorte de contrat.

Nous sommes donc tenus par notre Constitution et les étrangers acceptent nos règles ; ils apportent la technologie et les capitaux et se rémunèrent sur le revenu tiré de l'investissement. C'est une méthode qui fonctionne bien et que Total a accepté, même si elle s'avère onéreuse pour l'Iran.

* 14 Fait partie du camp réformateur.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page