Cyber-débat avec Michel CALDAGUES, Sénateur de Paris
Bonjour à tous.
Lars : Combien de personnes dans le monde parlent français ?
Je ne le sais pas par coeur. Je ne suis pas un spécialiste de la francophonie. C'est un sujet auquel j'entends me consacrer. Il faut prendre le Quid pour cela.
Laurence : Bonjour Monsieur ! Que pensez-vous des cyber-débats de la République ? Une bonne chose pour la démocratie ?
Je pense que ces cyber débats sont indispensables et passionnants. Il faut entrer dans le monde Internet et que certains ont bien tort de décrocher.
Guy : Bravo au sénat pour cette initiative !! C'est sympa de discuter avec des sénateurs et des sénatrices .
Liam : Comment avez vous interprété les récentes déclaration de Lionel Jospin en Israël ?
Sur M. Jospin en Israël, j'ai constaté qu'il ne maîtrisait pas son sujet. C'est à dire qu'il n’était pas au niveau…
Hubert : Mais sur le fond, êtes vous d'accord avec lui ou pas ?
Difficile d'être d'accord sur un sujet irréfléchi. On ne peut se prononcer que sur un sujet réfléchi. Sinon la partie n'est pas égale.
Hia : Les francophones sont-ils de moins en moins nombreux ?
Oui, inévitablement. Dans la mesure où on ne refait pas le tissu d'origine. Il faut relayer les francophones existant par de nouveaux francophones. Au Vietnam par exemple.
Vincent : L'Internet est il une menace pour la francophonie ?
Oui si on reste passif, je veux dire qu'à partir du moment où l'usage de la langue française progresserait, je ne vois pas en quoi l’Internet nuirait à la francophonie !
Fred : Ce sont les effets de la décolonisation, ce recul de la francophonie?
Sur la décolonisation, peut-être en certains endroits. Par ailleurs, il y a des pays où c’est une volonté. En Algérie par exemple.
Illias : Les sommets de la francophonie, ça sert à quoi ?
Les sommets servent à coordonner les actions, comme tout sommet et à donner des bénédictions collectives à ce qui a été fait. Il y avait en tout cas une réunion des maires francophones à Liège mercredi dernier. Jean Tiberi n'a pas pu y assister parce qu'il était hospitalisé.
Samir : quels sont les grands pays qui participent au sommet de la francophonie ? Le Canada en fait il partie ?
Bien sûr le Canada en fait partie. Mais aussi la Roumanie par exemple.
Jil : Vous êtes sénateur de Paris au RPR. Vous pensez quoi de la décision de MAM en ce qui concerne Jean Tibéri ?
Je pense que cette décision est issue d'une machination de basse politique et que cette machination est à des années lumières des motivations initiales de mon propre engagement politique.
Xavier : Quelles actions concrètes menez-vous au Sénat pour la francophonie ?
Il n'y a pas d'action concrète dans une assemblée parlementaire. On vote des textes et on établit des contacts. Ainsi, nous avons des groupes d'amitié qui tiennent des contacts avec des pays francophones. J'appartiens au groupe France/Vietnam qui, lors d'une récente visite au Vietnam, a pu parler français avec ses interlocuteurs pendant 8 jours.
Citoyen : Serez-vous au Musée de la Marine pour la fête de la francophonie ?
J'espère bien me rendre au Musée de la Marine.
Eric : AUPELF - Association des Universités partiellement et entièrement de langue française devenue depuis peu AUF - Agence des Universités de la francophonie. C'est désespérant ! Je pense que les sigles sont un danger pour la francophonie !
Pulio : Quelles sont les mesures prises en faveur de la francophonie ?
Je m'intéresse surtout aux mesures à prendre. Et celles qui m'intéressent le plus concernent l'accueil d'étudiants étrangers en France. J'ai entrepris une enquête pour déterminer comment se répartissent actuellement entre les pays francophones les visas accordés à des étudiants étrangers.
Corinne : Dans les organismes internationaux la langue française est-elle utilisée ?
Dans les organismes internationaux, la langue française figure parmi les langues officielles, mais il arrive qu'elle soit ignorée y compris au sein des institutions européennes. Ce qui est un comble !
Didier : Pourquoi le sujet de la francophonie vous tient-il tant à coeur ?
Parce que c'est sans doute l'aspect principal du rayonnement de la France.
Faculté de Droit Aix-Véronique : où en est-on au sujet des langues régionales?
Il paraît qu'une convention internationale a été négociée à ce sujet.
Luc : Depuis combien de temps êtes-vous sénateur ?
Je suis sénateur depuis 1977, 22 ans et demi.
Fred : c'est mieux d'être sénateur ou député ? Pourquoi ce choix ?
Je préfère de beaucoup être sénateur et j'ai été les deux. Le député est toujours tétanisé par l'actualité immédiate…
Marie : Qui sera le prochain maire de paris ?
Il n'y a pas de maire préfabriqué. Ce sont les parisiens qui décideront par l'entremise des conseillers de Paris qu'ils éliront.
Guy : Que pensez-vous du la francisation des termes désignant la nouvelle économie (start up, business model...) en français ?
Je crois que tous les Français ne sont pas anglophones. Autant utiliser des termes qui leur parlent.
David : Excusez-moi, mais Jeune Pousse, cela parle moins aux gens que Start-up...
Je n'y crois pas. Au contraire, "jeune pousse" c'est très parlant. Quand à la TV italienne le vendredi on dit buona fina di settimana, est-ce que ça parle moins que bon week-end ?
Samir : Combien y a-t-il de pays francophones ?
Je le répète. Pour ce genre de questions, Allez voir le Quid !
Faculté de Droit Aix-véronique : des projets ou propositions de lois récents relatives aux langues régionales ont-elles été présentées au Sénat ou à l'Assemblée nationale?
Des projets sur les langues régionales, sans doute, mais je n'en ai pas encore pris connaissance parce que nous regardons les choses au fur et à mesure qu'elles arrivent à l'ordre du jour.
David : Que pensez vous de la suppression du service national ?
J'ai voté la suppression du service national parce que je la considérais comme inévitable à la lumière d'expérience militaire telle que la Guerre du Golfe.
Faculté de Droit Aix-Isabelle: pensez-vous qu'une décentralisation en matière de défense nationale est envisageable sans remettre en cause tous nos principes ?
On fait tout le contraire. C'est à dire la mutualisation des forces au niveau de l'alliance et de l'Union européenne. Avec un risque énorme qui est celui de la déresponsabilisation.
Laurie : Quel est votre rôle dans la commission des affaires étrangères et de la défense au Sénat ?
Mon rôle est, comme pour mes collègues, de procéder à de nombreuses auditions de nature à nous informer sur l'état de la défense et des affaires étrangères; visiter des établissements et unités militaires régulièrement. Exemple récent : le centre expérimental du Commissariat à l'énergie atomique où se préparent les essais nucléaires miniaturisés.
Guy : utilisez-vous Internet en temps normal ?
Je n'utilise pas encore Internet. Mais si je vais m'y mettre c'est que ça me paraît indispensable.
Zagara : je ne suis pas Français puis-je demander au sénateur son point de vue sur l'Europe ?
Sur l'Europe, mon point de vue est très circonstancié. J'estime que l'Europe doit reposer sur des données concrètes.
Faculté de Droit Aix-Véronique : Que pensez-vous de l'idée d'une Constitution européenne ?
La constitution est une idée typiquement française. Les Anglais n'en ont pas et s'en trouvent fort bien.
Guy : intervenez-vous quant aux décisions françaises sur le Kosovo, par exemple ?
Nous donnons notre sentiment en Commission. Le mien c'est que l'intervention au Kosovo n'a rien résolu, quels que soient les mérites de nos soldats.
Merci beaucoup Michel Caldagues, le mot de la fin ?
Je suis passionné par Internet. Mais une chose m'inquiète. Je suis en ce moment même injurié par des gens qui ont créé un site à ce seul effet et dans l'état actuel de la législation, je suis pratiquement sans défense.