AFP-17 septembre-10h00 : Sénatoriales: moins d'une semaine pour convaincre les grands électeurs

PARIS : Les candidats aux 170 sièges sur 348 mis en jeu lors des sénatoriales du 25 septembre ont désormais moins d'une semaine pour convaincre les grands électeurs qui pourraient, pour la première fois, ouvrir les portes du Sénat à une majorité de gauche, à sept mois de la présidentielle.

Les candidats vont multiplier les visites dans les communes, à la rencontre des 71.890 grands électeurs qui participeront au scrutin, c'est à dire des délégués des conseils municipaux, qui représentent à eux seuls 95% du collège électoral, des députés, des conseillers régionaux et des conseillers généraux.

Lors du précédent scrutin en 2008, la gauche avait créé la surprise, en remportant 23 sièges alors qu'un tiers du Sénat était renouvelable. Cette victoire avait été analysée comme le résultat de l'évolution sociologique des élus locaux, à l'issue des municipales de 2007 qui avaient vu une progression de la gauche.

Jean-Pierre Bel, le patron des sénateurs PS, compte sur cette dynamique. "Pour construire une nouvelle majorité, il nous faudrait un solde positif d'une vingtaine de sièges supplémentaires", un objectif qui lui semble réalisable. Mais d'ores et déjà, souligne-t-il, "une progression du nombre de sénateurs de l'opposition serait une victoire, même sans remporter la majorité".

Pour Gérard Larcher, le président UMP sortant du Sénat, la droite devrait au contraire garder sa majorité. "C'est un résultat qui se jouera dans quelques départements à quelques dizaines de voix près", souligne-t-il. Mais "la majorité sénatoriale est plus large que la majorité présidentielle". Il prévoit des gains de sièges dans le Loiret, la Manche, le Morbihan, l'Indre-et-Loire, par exemple, tout en reconnaissant que la multiplication des listes, en particulier en Ile-de-France peut "affaiblir" le résultat de la droite.

Pour les socialistes, une victoire au Sénat, sept mois avant la présidentielle, aurait un impact psychologique très important.

Un renversement de majorité au Sénat aurait "une résonance très forte" sur la campagne présidentielle, estime Jean-Pierre Bel. Mais, assure-t-il, "nous n'avons aucune volonté d'obstruction.

"Les conditions de préparation de l'élection présidentielle seraient singulièrement modifiées par un changement de majorité au Sénat", reconnaît Gérard Larcher, évoquant "un séisme", même si il ne sait "pas à quel niveau de l'échelle de Richter le chiffrer".

A gauche, mais surtout à droite, la difficulté sera de rassembler les voix de son camp, pour éviter la dispersion que peut entraîner la création de listes dissidentes. "Le scrutin proportionnel en vigueur dans les départements de plus de trois sénateurs nécessite que l'on se rassemble", souligne M. Larcher.

A Paris, par exemple, l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l'Elysée Pierre Charon présente une liste autonome de l'UMP face à la liste de la ministre des Sports Chantal Jouanno.

Le Sénat est renouvelable par moitié tous les trois ans. Dans les départements élisant trois sénateurs ou moins, l'élection a lieu au scrutin majoritaire à deux tours. Dans les autres c'est un scrutin à la proportionnelle et hommes et femmes doivent alterner sur les listes.

Les sénateurs qui seront élus représenteront les départements dont l'ordre numérologique va de l'Indre-et-Loire (37) aux Pyrénées-Orientales (66), les départements de l’Ile-de-France, la Guadeloupe, la Martinique, la Réunion, la Nouvelle-Calédonie, Mayotte, Saint-Pierre-et-Miquelon et les Français de l'étranger (six sénateurs).

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