Né en 1812 à Valenciennes, Henri Wallon appartient à une famille de la petite bourgeoisie. Il fait ses études au collège de Valenciennes, puis au lycée de Douai. Il est reçu à l’Ecole normale supérieure en 1831. Il est ensuite agrégé d’histoire, licencié en droit et, en 1837, obtient deux thèses de doctorat, l’une sur le droit d’asile, l’autre sur l’immortalité de l’âme.
Professeur d’histoire à l’Ecole normale et à la Faculté des lettres de Paris, il rédige en 1847 une Histoire de l’esclavage dans l’Antiquité. Cet ouvrage est remarqué par Victor Schoelcher, président de la commission pour l’abolition de l’esclavage, commission dont Henri Wallon devient secrétaire. Il débute alors une carrière politique en se faisant élire aux élections de mai 1849 dans le Nord. Il démissionne néanmoins rapidement pour protester contre la loi du 31 mai 1850 qui ampute le suffrage universel.
Wallon retrouve son enseignement à la Sorbonne où il est titulaire de la chaire d’Histoire moderne. Il publie une œuvre variée : des ouvrages d’Histoire sainte, dont Saint Louis en son temps et une
Vie de Jeanne d’Arc qui connaît quinze éditions, et de nombreux travaux sur la Terreur révolutionnaire. La qualité de son œuvre lui vaut d’être élu membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres dès 1850.
En 1871, Wallon revient à la vie politique en se faisant élire dans le département du Nord sur une liste de Centre droit. Le 30 janvier 1875, il entre dans l’Histoire en faisant adopter à une voix de majorité le célèbre amendement (JPG - 103 Ko) qui établit un septennat impersonnel et fonde la République. Les jours suivants, il prend une part active à la rédaction finale des lois constitutionnelles, notamment de la loi sur le Sénat.
En mars 1875, il devient ministre de l’Instruction publique du Cabinet Buffet. Cette carrière ministérielle s’achève un an plus tard à l’avènement du ministère Dufaure. Entre-temps, le 18 décembre 1875, Wallon est élu, in extremis, au neuvième tour de scrutin, 69ème sénateur inamovible, victime à la fois des rancoeurs des monarchistes intransigeants et de celles des adversaires de la liberté de l’enseignement supérieur dont il avait obtenu le vote quelque temps auparavant.
Henri Wallon décède à Paris le 13 novembre 1904.