Jean-Auguste-Dominique INGRES

Fêté par un banquet de plus de quatre cents personnes, le retour d'Ingres est particulièrement salué par le duc d'Orléans. Mais cet important protecteur meurt accidentellement quelques mois plus tard, au grand désespoir du peintre. Ingres est d'ailleurs choisi pour réaliser les vitraux de la chapelle funéraire (chapelle Saint-Ferdinand). Bien qu'attaché à la réalisation d'une peinture monumentale, Age d'or, dans la galerie du château de Dampierre, il doit abandonner celle-ci en 1848, à cause de la Révolution. Si Ingres regrette le roi qui l'a honoré, il n'en accepte pas moins la République, par souci d'ordre, et participe à la commission permanente des Beaux-Arts. En 1849, Ingres est affecté par la mort de sa femme. Ses amis remédient en 1852 au déséquilibre créé par ce vide affectif en lui présentant Delphine Ramel, qui devient sa seconde épouse. Ayant à nouveau quelqu'un pour veiller sur lui, Ingres retrouve un certain équilibre, que l'avènement de l'Empire ne vient pas remettre en question. Le peintre connaissait depuis quelques années le prince Napoléon, premier commanditaire du Bain Turc, sa dernière grande oeuvre. Il a donc déjà un protecteur au sein du nouveau régime, qui lui commande en 1853 l'Apothéose de Napoléon Ier, œuvre quelque peu militante, où l'on trouve l'inscription in nepote redivivus, indiquant clairement Napoléon III comme le digne successeur de son oncle. Ingres, déjà âgé, s'entoure de nombreux collaborateurs pour réaliser la toile, que le couple impérial vient ensuite admirer chez lui. Le couronnement de sa carrière  est peut-être l'exposition universelle de 1855. Pour compléter son succès, Napoléon III le fait grand officier de la légion d'honneur. En 1862, l'artiste est nommé au Sénat, arrivant ainsi au faîte des honneurs. Sa participation aux séances est peu active. Il s'éteint le 14 janvier 1867.