La surveillance du jardin est effectuée par d'anciens sous-officiers, rattachés au commandement militaire du palais. Leur mission consiste à veiller à la conservation de la propriété, au maintien de l'ordre, à la sûreté des promeneurs et à l'exécution des règlements, quitte à mener les coupables au commissariat dans les cas les plus graves. Initialement, ces gardiens n'étaient pas assermentés, ce qui les plaçait dans l'impossibilité de dresser eux-mêmes des procès-verbaux en cas de litige et nuisait par conséquent à leur autorité. Devant les dégradations infligées au jardin et à son patrimoine par les contrevenants, un rapport de 1908 propose aux Questeurs - qui l'acceptent - d'assermenter les quatorze surveillants en exercice afin de leur « épargner des outrages et des voies de fait dont l'impunité décourageante provoque un relâchement général de la surveillance ».
Assermentés ou non, les gardiens doivent composer avec la diversité du public, assurant la coexistence de plusieurs générations (enfants, jeunes, personnes âgées), de diverses utilisations du jardin (promeneurs, sportifs...) et de promeneurs d'horizons sociaux différents (habitants du quartier et jeunes « apaches »). L'attitude des surveillants engendre de multiples plaintes. Certains les jugent trop laxistes, réclamant, par exemple, des sanctions contre les jeunes enfants qui conduisent à trop vive allure leurs bicyclettes ou contre les lancers de confetti intempestifs. Le maire du 6e arrondissement souhaiterait, quant à lui, qu'on fasse la chasse aux garnements qui pratiquent l'école buissonnière. D'autres, en revanche, déplorent leur sévérité excessive, notamment vis-à-vis des jeux d'enfants, les autorités du Sénat se heurtant alors à l'ire de parents outrés qu'on s'en prenne à leur descendance pour protéger d'insignifiantes plates-bandes.
Lorsque les protestations épargnent les surveillants, elles se concentrent sur les autres usagers ou simplement sur de malheureux hasards : tel proteste contre l'enlèvement d'un banc, utilisé par les anciens joueurs de croquet, à la demande d'un plus jeune ; tel paisible promeneur raconte, schéma à l'appui, l'agression qu'il a subi de la part d'un joueur de tennis au coup droit trop vigoureux ; une dame demande une indemnité pour la robe qu'elle a déchirée sur un piquet, un monsieur pour son costume gâté par la peinture trop fraîche d'un banc...